Agriculture
Vendanges 2003 : petite récolte, grande qualité
Les vendanges ont débuté, en France, avec environ trois semaines d’avance sur les dates habituelles, en raison de la canicule qui a hâté la maturité de la vigne. Touchée à la fois par les gelées d’avril et le manque d’eau, la récolte 2003 devrait compenser une quantité limitée de raisins par l’excellente qualité des vins à venir. Un enjeu économique de taille, notamment à l’exportation.
La récolte de vin 2003 devrait atteindre près de 54 millions d’hectolitres, soit environ 6% de moins que les récoltes moyennes depuis 1998. La canicule qui sévit depuis des semaines en France a hâté la maturité de la vigne et les vendanges ont commencé cette année avec de 2 à 4 semaines d’avance sur les années précédentes. Les aléas climatiques ont particulièrement marqué la récolte, frappée dans la plupart des régions vinicoles par les gelées tardives d’avril et la sécheresse des derniers mois. En conséquence, la vigne a produit moins que d’habitude et le «stress hydrique» a réduit la grosseur des grains.
Dans les pays de Loire comme en Champagne ou dans le Bordelais les exploitants manifestent cependant leur satisfaction : la quantité limitée de la récolte s’accompagne de grandes espérances quand à la qualité du vin qui en sortira, dans les prochaines années. Les vignobles d’Anjou et Saumur (Loire) ont été particulièrement favorisés par un ensoleillement record et, fait exceptionnel cette année, suffisamment d’humidité. Les professionnels attendent donc un grand millésime. En Alsace, les vendanges ont été très précoces avec près d’un mois d’avance mais le rendement ne devrait pas dépasser 70 hectolitres à l’hectare contre 84 hectolitres en 2002. En Champagne, là encore, les vendanges sont avancées et le rendement espéré passe de plus de 10 tonnes à l’hectare, l’an dernier, à 6 ou 7 tonnes tout au plus cette année. Le Bordelais a souffert de la grêle en juillet et une tempête a détruit pas moins de 4 000 hectares de vigne dans le haut Médoc et le Blayais. Le niveau de récolte, dans le Bordelais et le Beaujolais sera inférieur en volume à la moyenne, mais d’une qualité de nature à contenter les papilles.
Appellations d’origines protégées
Les vendanges représentent, pour la France, un enjeu économique de la plus haute importance ce qui explique l’appréhension avec laquelle, chaque année, les premières grappes sont coupées et examinées par les spécialistes. La production de vins s’élève en moyenne à plus de 56 000 hectolitres, toutes catégories confondues. Cette année, le potentiel est évalué à 53,6 millions d’hectolitres dont 23,4 millions d’hectolitres en vins d’appellation, c’est-à-dire les vins de qualité, 15 millions d’hectolitres en vins de pays, ceux de consommation courante, et 9 millions d’hectolitres de vins destinés à l’élaboration du cognac.
Les vendanges emploient 330 000 saisonniers soit la part la plus importante des salariés du secteur agricole. Les exportations de vins ont atteint le montant de 5,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’an dernier. En 2002, 15,5 millions d’hectolitres de vins français ont été vendus à l’export, après le niveau record de 16,5 millions d’hectolitres, en 1998.
Les vins d’appellation représentent 43% des volumes exportés et la même proportion du chiffres d’affaires. Le Champagne qui n’arrive qu’à 5% des volumes exportés (844 000 hectolitres en 2002) atteint 28% des exportations en valeur. Les pays de l’Union européenne demeurent les principaux clients des vins français avec 72% des exportations en volume et 60% en valeur. Le Royaume-Uni est le premier consommateur de vins français au monde tant en volume qu’en valeur : plus d’un milliard d’euros d’achats en 2002. Viennent ensuite les Etats-Unis qui consentent les prix les plus élevés pour savourer des vins français. En 2002, ils ont ainsi dépensé 938 millions d’euros. L’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas précèdent le Japon dont la consommation de vins français augmente au fil des ans. L’année dernière les Nippons y ont consacré 355 millions d’euros, davantage que les Suisses (306 millions d’euros) ou les Canadiens (219 millions d’euros).
Les vins produits en Amérique du nord et du sud s’affirment comme une menace croissante pour les vins français. En 2002, ces vins dits du Nouveau monde ont progressé sur le marché britannique, et ils augmentent désormais leurs parts de marché ailleurs dans le monde. C’est une des raisons pour lesquelles l’Union européenne, avec au premier rang la France, entend faire respecter l’usage exclusif des appellations d’origines. Les Quinze présenteront au prochain sommet de l’OMC à Cancun une liste d’indications géographiques protégées dont, pour la France, les appellations Beaujolais, Bordeaux, Bourgogne, Chablis, Champagne, Cognac, Graves, Saint-Emilion, Sauternes, réservées aux seules productions issues de ces terroirs bien délimités.
Dans les pays de Loire comme en Champagne ou dans le Bordelais les exploitants manifestent cependant leur satisfaction : la quantité limitée de la récolte s’accompagne de grandes espérances quand à la qualité du vin qui en sortira, dans les prochaines années. Les vignobles d’Anjou et Saumur (Loire) ont été particulièrement favorisés par un ensoleillement record et, fait exceptionnel cette année, suffisamment d’humidité. Les professionnels attendent donc un grand millésime. En Alsace, les vendanges ont été très précoces avec près d’un mois d’avance mais le rendement ne devrait pas dépasser 70 hectolitres à l’hectare contre 84 hectolitres en 2002. En Champagne, là encore, les vendanges sont avancées et le rendement espéré passe de plus de 10 tonnes à l’hectare, l’an dernier, à 6 ou 7 tonnes tout au plus cette année. Le Bordelais a souffert de la grêle en juillet et une tempête a détruit pas moins de 4 000 hectares de vigne dans le haut Médoc et le Blayais. Le niveau de récolte, dans le Bordelais et le Beaujolais sera inférieur en volume à la moyenne, mais d’une qualité de nature à contenter les papilles.
Appellations d’origines protégées
Les vendanges représentent, pour la France, un enjeu économique de la plus haute importance ce qui explique l’appréhension avec laquelle, chaque année, les premières grappes sont coupées et examinées par les spécialistes. La production de vins s’élève en moyenne à plus de 56 000 hectolitres, toutes catégories confondues. Cette année, le potentiel est évalué à 53,6 millions d’hectolitres dont 23,4 millions d’hectolitres en vins d’appellation, c’est-à-dire les vins de qualité, 15 millions d’hectolitres en vins de pays, ceux de consommation courante, et 9 millions d’hectolitres de vins destinés à l’élaboration du cognac.
Les vendanges emploient 330 000 saisonniers soit la part la plus importante des salariés du secteur agricole. Les exportations de vins ont atteint le montant de 5,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’an dernier. En 2002, 15,5 millions d’hectolitres de vins français ont été vendus à l’export, après le niveau record de 16,5 millions d’hectolitres, en 1998.
Les vins d’appellation représentent 43% des volumes exportés et la même proportion du chiffres d’affaires. Le Champagne qui n’arrive qu’à 5% des volumes exportés (844 000 hectolitres en 2002) atteint 28% des exportations en valeur. Les pays de l’Union européenne demeurent les principaux clients des vins français avec 72% des exportations en volume et 60% en valeur. Le Royaume-Uni est le premier consommateur de vins français au monde tant en volume qu’en valeur : plus d’un milliard d’euros d’achats en 2002. Viennent ensuite les Etats-Unis qui consentent les prix les plus élevés pour savourer des vins français. En 2002, ils ont ainsi dépensé 938 millions d’euros. L’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas précèdent le Japon dont la consommation de vins français augmente au fil des ans. L’année dernière les Nippons y ont consacré 355 millions d’euros, davantage que les Suisses (306 millions d’euros) ou les Canadiens (219 millions d’euros).
Les vins produits en Amérique du nord et du sud s’affirment comme une menace croissante pour les vins français. En 2002, ces vins dits du Nouveau monde ont progressé sur le marché britannique, et ils augmentent désormais leurs parts de marché ailleurs dans le monde. C’est une des raisons pour lesquelles l’Union européenne, avec au premier rang la France, entend faire respecter l’usage exclusif des appellations d’origines. Les Quinze présenteront au prochain sommet de l’OMC à Cancun une liste d’indications géographiques protégées dont, pour la France, les appellations Beaujolais, Bordeaux, Bourgogne, Chablis, Champagne, Cognac, Graves, Saint-Emilion, Sauternes, réservées aux seules productions issues de ces terroirs bien délimités.
par Francine Quentin
Article publié le 29/08/2003