Irak
La proposition américaine fraîchement accueillie
Jacques Chirac et Gerhard Schröder considèrent que le projet de résolution est «très insuffisant». Mais les négociations ne font que commencer.
A peine connu, le texte de la proposition américaine a suscité une sérieuse rebuffade de la part de Paris et Berlin, bientôt rejoints par Moscou. Washington a fait mine de s’en étonner mais les véritables discussions ne font que commencer ce vendredi au Conseil de sécurité. Elles ne peuvent cependant pas s’éterniser : dans quelques jours va s’ouvrir à New York l’assemblée générale annuelle des Nations unies. A cette occasion, Gerhard Schröder, le chancelier allemand, va faire le déplacement qui doit donner lieu à une spectaculaire réconciliation avec le président Bush. Ce dernier s’exprimera par ailleurs à la tribune de l’Onu le 23 septembre. Il est impensable, du point de vue américain, que le sort de la proposition de résolution n’ait pas été réglé avant ces deux événements.
Une semaine après le ballon d’essai lancé par Richard Armitage, l’adjoint du secrétaire d’État américain Colin Powell, les États-Unis ont donc transmis leur proposition de résolution censé élargir à la fois le rôle de l’Onu en Irak, et le nombre des pays contribuant à une force militaire de stabilisation dans le pays. Mais Washington s’est bien gardé de donner la moindre solennité à cette proposition. Aucun responsable de haut rang n’en a communiqué la teneur et son contenu, s’il a été transmis aux membres du Conseil de sécurité, n’a toujours pas fait l’objet d’une communication officielle.
Il y a place pour la discussion
Par contraste, le projet, tel qu’il est actuellement rédigé, a été sévèrement rejeté par deux chefs d’État et de gouvernement, Jacques Chirac et Gerhard Schröder, qui se trouvaient ensemble à Dresde. «Une esquisse aux contours inachevés», a déclaré Schröder qui estime que ce projet «ne va pas assez loin», tandis que pour Chirac, il est «assez loin de l'objectif prioritaire» de la France, à savoir «le transfert de l'autorité à un gouvernement irakien». Le camouflet est donc rude pour Washington, car sommairement repoussé pour ses insuffisances par deux dirigeants de premier plan, le texte en l’état ne peut plus être considéré comme «adoptable». Ce vendredi, après avoir quelque peu tergiversé, La Russie a estimé à son tour que «le document avait besoin d’être très sérieusement retravaillé».
France, Allemagne Russie, voilà qui rappelle l’alliance de la «vieille Europe» qui s’était dessinée face aux États-Unis et à la Grande Bretagne au Conseil de sécurité, dans la période précédant la guerre en Irak. Va-t-on revivre le même type d’affrontement ? Ce n’est pas sûr. On est en effet frappé de la modération des réactions américaines après la réaction initiale des trois Européens. Colin Powell, le chef de la diplomatie américaine, a feint se s’étonner dans la mesure où selon lui ce projet avait été rédigé pour tenir compte des préoccupations de MM Chirac et Schröder. Mais il s’est aussitôt déclaré prêt à entendre les propositions que ces derniers auraient à lui soumettre. De leur côté, Français, Américains et Russes se sont bien gardés de rejeter en bloc la démarche américaine.
Il y a donc place pour la discussion. D’autant que chacun a remarqué que les faucons du Pentagone (Rumsfeld et Wolfowitz) qui avaient le vent en poupe en début d’année et au lendemain immédiat de la chute de Saddam Hussein sont aujourd’hui en difficulté devant le coût humain et financier de l’après-guerre. À Washington, l’heure de Powell a donc a nouveau sonné et nul, en Europe, ne songe à s’en plaindre.
Une semaine après le ballon d’essai lancé par Richard Armitage, l’adjoint du secrétaire d’État américain Colin Powell, les États-Unis ont donc transmis leur proposition de résolution censé élargir à la fois le rôle de l’Onu en Irak, et le nombre des pays contribuant à une force militaire de stabilisation dans le pays. Mais Washington s’est bien gardé de donner la moindre solennité à cette proposition. Aucun responsable de haut rang n’en a communiqué la teneur et son contenu, s’il a été transmis aux membres du Conseil de sécurité, n’a toujours pas fait l’objet d’une communication officielle.
Il y a place pour la discussion
Par contraste, le projet, tel qu’il est actuellement rédigé, a été sévèrement rejeté par deux chefs d’État et de gouvernement, Jacques Chirac et Gerhard Schröder, qui se trouvaient ensemble à Dresde. «Une esquisse aux contours inachevés», a déclaré Schröder qui estime que ce projet «ne va pas assez loin», tandis que pour Chirac, il est «assez loin de l'objectif prioritaire» de la France, à savoir «le transfert de l'autorité à un gouvernement irakien». Le camouflet est donc rude pour Washington, car sommairement repoussé pour ses insuffisances par deux dirigeants de premier plan, le texte en l’état ne peut plus être considéré comme «adoptable». Ce vendredi, après avoir quelque peu tergiversé, La Russie a estimé à son tour que «le document avait besoin d’être très sérieusement retravaillé».
France, Allemagne Russie, voilà qui rappelle l’alliance de la «vieille Europe» qui s’était dessinée face aux États-Unis et à la Grande Bretagne au Conseil de sécurité, dans la période précédant la guerre en Irak. Va-t-on revivre le même type d’affrontement ? Ce n’est pas sûr. On est en effet frappé de la modération des réactions américaines après la réaction initiale des trois Européens. Colin Powell, le chef de la diplomatie américaine, a feint se s’étonner dans la mesure où selon lui ce projet avait été rédigé pour tenir compte des préoccupations de MM Chirac et Schröder. Mais il s’est aussitôt déclaré prêt à entendre les propositions que ces derniers auraient à lui soumettre. De leur côté, Français, Américains et Russes se sont bien gardés de rejeter en bloc la démarche américaine.
Il y a donc place pour la discussion. D’autant que chacun a remarqué que les faucons du Pentagone (Rumsfeld et Wolfowitz) qui avaient le vent en poupe en début d’année et au lendemain immédiat de la chute de Saddam Hussein sont aujourd’hui en difficulté devant le coût humain et financier de l’après-guerre. À Washington, l’heure de Powell a donc a nouveau sonné et nul, en Europe, ne songe à s’en plaindre.
par Olivier Da Lage
Article publié le 05/09/2003