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Algérie

Ali Benhadj interpellé

Selon les déclarations de son frère à des journalistes algériens, Ali Benhadj a été interpellé par la police ce mardi 9 septembre, dans l’après-midi, alors qu’il embarquait dans sa voiture stationnée à son domicile de Kouba, sur les hauteurs d’Alger. Le numéro deux du FIS aurait été conduit au commissariat central de la capitale sans plus d’explications officielles. Le chef du parti dissous avait été libéré le 2 juillet dernier – en même temps que son numéro un, Abassi Madani – après avoir purgé douze années de prison. Les deux hommes restent soumis à de très strictes obligations de réserve et interdits de politique.
Selon Le quotidien d’Oran, l’un des rares journaux algériens à évoquer son arrestation, Ali Benhadj aurait été interrogé en vain sur «ses activités politiques de ces derniers temps dans des mosquées de la capitale». Le journal juge utile de relever que «le leader du parti islamiste avait tendance à changer chaque fois de mosquées pour ses dernières prières. Il aurait ainsi fréquenté la mosquée Plateau près de la rue Didouche-Mourad, connue pour être un fief du parti dissous à Alger-centre». De son côté, le quotidien La Tribune croit savoir que les autorités reprochent à Ali Benhadj d’avoir «été contacté par Soulaymane Oudaï, un savant musulman, pour le féliciter», quelques jours après sa libération.

Menace à l’ordre public

On se souvient de l’accueil chaleureux prodigué par une foule d’Algériens aux prisonniers du FIS, le jour de leur élargissement. Les images avaient échappé à la censure du pouvoir, visiblement très irrité. Pour sa part, Ali Benhadj avait publiquement déclaré qu’il ne se sentait engagé en rien par les interdictions prononcées à sa sortie de prison par le procureur militaire de Blida. Privé de ses droits civiques d’électeurs, il est bien sûr a fortiori inéligible. Mais il est en outre tenu au silence politique et doit même s’abstenir de «tout acte de nature à traduire une prise de position politique». Il est aussi privé du droit d’association en particulier dans les domaines culturels, caritatifs et religieux dans lesquels le FIS a brillé jusqu’à son raz-de-marée aux élections locales de 1991. Placé sous haute surveillance policière depuis sa libération, Ali Benhadj reste considéré comme une menace à l’ordre public.

Ecouter: Abassi Madani, ancien leader du FIS (Front islamique du salut) en Algérie, accepte de s'exprimer en français sur la situation politique dans son pays. Cet interview a été réalisé par Christophe Boisbouvier, hier soir, quelques heures avant l'arrestation de n°2 du FIS à Alger.
(Invité Afrique, 10 septembre 2003)




par Monique  Mas

Article publié le 10/09/2003