Maroc
Pierre Robert «plaide» le secret défense
Pierre Robert, le Français accusé avec 33 autres personnes d’avoir participé aux attentats de Casablanca qui ont fait 45 victimes en mai 2003, dont le procès s’est ouvert le 25 août dernier, a provoqué un choc en déclarant devant le tribunal qu’il travaillait pour les services secrets hexagonaux. Ces affirmations accentuent le climat de polémique autour de cette affaire puisqu’elles font suite à d’autres propos de l’accusé dans lesquels il a affirmé avoir été «torturé et violé». Ce jeune homme de 31 ans converti à l’Islam est soupçonné d’être «un maillon essentiel» du terrorisme au Maroc et risque la peine de mort.
«J’ai été contacté à l’époque de la Coupe du monde de 1998 par la DST [Direction de la surveillance du territoire français] pour enquêter dans les réseaux islamistes algériens en France et je l’ai fait», a indiqué Pierre Robert lors de la dernière audience du procès des 34 personnes accusées d’avoir participé à la préparation des attentats de Casablanca. A en croire ses déclarations, il aurait donc effectué des missions, dans l’Hexagone mais aussi en Belgique, pour le compte des services secrets français DST et DGSE (Direction générale de la surveillance extérieure).
Stratégie de défense ou véritable révélation, celui que l’on surnomme «l’émir» a jeté le trouble. D’autant qu’il a habilement manié le sous-entendu. Lorsque le président de la Cour criminelle de Rabat, Ahmed Bachiri lui a demandé s’il était venu au Maroc sur «l’instruction des services français», il a invoqué le «secret défense» pour ne pas répondre et a simplement affirmé : «J’aime le Maroc mais mon amour de la France passe avant tout».
Il a malgré tout affirmé que son procès aurait lieu en France car il comptait «porter plainte contre certains responsables» et a même donné quelques détails sur ses rencontres avec un agent de la DST appelé «Monsieur Luc», auquel il aurait remis une cassette audio d’Hassan Hattab, le chef du Groupe islamiste pour la prédication et le combat, ou encore un faux-passeport établi à son nom par la «mafia turque» de Bruxelles. Face à cette mise en cause, le ministère français de l’Intérieur a tout de suite démenti et a récusé «formellement ces allégations».
Il risque la peine capitale
Originaire de Saint-Etienne, Pierre Robert s’est converti à l’islam en 1990. Il s’est installé en 1996 au Maroc et a épousé une Marocaine dont il a eu deux enfants. Il a été arrêté le 2 juin dernier à Tanger et est accusé de faire partie des cellules salafistes radicales marocaines et d’être lié avec les réseaux terroristes internationaux. Il aurait en effet, effectué des séjours en Turquie, au Pakistan et en Afghanistan. Les chefs d’inculpation retenus contre lui dans le cadre du procès des attentats de Casablanca sont très graves : «constitution d’association criminelle, complicité dans l’atteinte à la sûreté de l’Etat, complicité dans l’homicide volontaire avec préméditation, fabrication et détention d’armes et d’explosifs». De ce fait, le Français risque la peine capitale.
Dans ce procès, déjà interrompu trois fois depuis son ouverture le 25 août, Pierre Robert n’en finit pas de provoquer la polémique. Il a réussi à obtenir deux ajournements. Le premier en récusant son avocat commis d’office et le deuxième en raison de son «état de fatigue». Mais surtout, il a affirmé qu’il avait été «torturé et violé» depuis son incarcération, allant jusqu’à comparer les méthodes des polices française et marocaine en déclarant que la première «n’interroge pas les gens en les faisant asseoir sur une bouteille». Il a aussi dénoncé les traductions inexactes de ses propos par l’interprète, le fait qu’il était interrompu lors de ses réponses au juge et a menacé d’entrer en grève de la faim. S’il reconnaît aujourd’hui avoir rencontré au Maroc des islamistes comme les prêcheurs Abou Hafs et Hassan Kettani, Pierre Robert nie désormais avoir préparé des actions terroristes : «L’islam vise à mettre l’ordre… Ceux qui visent à mettre l’anarchie, ceux qui commettent des attentats ou qui tuent doivent être arrêtés». Les audiences doivent reprendre le 10 septembre.
Stratégie de défense ou véritable révélation, celui que l’on surnomme «l’émir» a jeté le trouble. D’autant qu’il a habilement manié le sous-entendu. Lorsque le président de la Cour criminelle de Rabat, Ahmed Bachiri lui a demandé s’il était venu au Maroc sur «l’instruction des services français», il a invoqué le «secret défense» pour ne pas répondre et a simplement affirmé : «J’aime le Maroc mais mon amour de la France passe avant tout».
Il a malgré tout affirmé que son procès aurait lieu en France car il comptait «porter plainte contre certains responsables» et a même donné quelques détails sur ses rencontres avec un agent de la DST appelé «Monsieur Luc», auquel il aurait remis une cassette audio d’Hassan Hattab, le chef du Groupe islamiste pour la prédication et le combat, ou encore un faux-passeport établi à son nom par la «mafia turque» de Bruxelles. Face à cette mise en cause, le ministère français de l’Intérieur a tout de suite démenti et a récusé «formellement ces allégations».
Il risque la peine capitale
Originaire de Saint-Etienne, Pierre Robert s’est converti à l’islam en 1990. Il s’est installé en 1996 au Maroc et a épousé une Marocaine dont il a eu deux enfants. Il a été arrêté le 2 juin dernier à Tanger et est accusé de faire partie des cellules salafistes radicales marocaines et d’être lié avec les réseaux terroristes internationaux. Il aurait en effet, effectué des séjours en Turquie, au Pakistan et en Afghanistan. Les chefs d’inculpation retenus contre lui dans le cadre du procès des attentats de Casablanca sont très graves : «constitution d’association criminelle, complicité dans l’atteinte à la sûreté de l’Etat, complicité dans l’homicide volontaire avec préméditation, fabrication et détention d’armes et d’explosifs». De ce fait, le Français risque la peine capitale.
Dans ce procès, déjà interrompu trois fois depuis son ouverture le 25 août, Pierre Robert n’en finit pas de provoquer la polémique. Il a réussi à obtenir deux ajournements. Le premier en récusant son avocat commis d’office et le deuxième en raison de son «état de fatigue». Mais surtout, il a affirmé qu’il avait été «torturé et violé» depuis son incarcération, allant jusqu’à comparer les méthodes des polices française et marocaine en déclarant que la première «n’interroge pas les gens en les faisant asseoir sur une bouteille». Il a aussi dénoncé les traductions inexactes de ses propos par l’interprète, le fait qu’il était interrompu lors de ses réponses au juge et a menacé d’entrer en grève de la faim. S’il reconnaît aujourd’hui avoir rencontré au Maroc des islamistes comme les prêcheurs Abou Hafs et Hassan Kettani, Pierre Robert nie désormais avoir préparé des actions terroristes : «L’islam vise à mettre l’ordre… Ceux qui visent à mettre l’anarchie, ceux qui commettent des attentats ou qui tuent doivent être arrêtés». Les audiences doivent reprendre le 10 septembre.
par Valérie Gas
Article publié le 09/09/2003