Commerce mondial
Cancun : un brouillon d’accord fortement contesté
Les ministres des pays membres de l’OMC ont reçu un deuxième texte préparatoire de la déclaration de Cancun dans lequel il n’y a pour l’instant aucun accord ni aucun chiffre. Ce document reprend un à un les différents points qui doivent être débattus jusqu’à dimanche soir. Ce brouillon est déjà fortement contesté par les pays du Sud qui considèrent que l’Union Européenne et les Etats Unis ont, une nouvelle fois, réussi à imposer leurs vues.
De notre envoyé spécial à Cancun
Les pays les plus pauvres ne devraient pas trouver d’ici dimanche une solution à leurs problèmes. Dés le début de cette réunion, le thème de l’agriculture était au centre des débats. Les rumeurs qui circulent constamment dans ce genre de conférence laissaient penser que l’OMC allait enfin prendre en compte leurs problèmes qui touchent, dans une grande mesure, aux subventions accordées par les pays riches à leurs producteurs. Or, sur le thème de l’agriculture, le document proposé est sensiblement le même que le projet ministériel proposé le 24 août dernier et que tout le monde avait en main dès l’ouverture du cinquième sommet de l’OMC, le 10 septembre à Cancun.
Lors de la présentation de ce texte, le ton était donné. Le président de la Conférence de l’OMC, le Mexicain Luis Ernesto Derbez, a proposé que les pays riches comme les pays pauvres fassent des concessions douloureuses pour trouver un accord permettant de supprimer les barrières s’opposant au libre-échange planétaire. Dans un documents de 22 pages, ce projet fait miroiter un certains nombres de résultats. S'il prévoit une élimination des subventions à l’exportation il ne donne ni date, ni échéances. En échange, les pays en développement devront s’engager à ouvrir leur propre marché agricole fortement protégé, ce qui est une des exigences des Etats-Unis.
Pour les pays producteurs de coton d’Afrique, qui réclament la suppression de ces subventions, l’un des thèmes majeurs de cette conférence, il n’est pas même fait mention de leurs réclamations, ni des indemnisations compensatoires qu’ils réclament. Les filières cotonnières d’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont les coûts de productions sont pourtant parmi les plus bas du monde, ne peuvent plus vivre de leurs revenus et risquent d’être exclus du commerce international au profit de producteurs plus compétitifs car fortement subventionnés. Une solution à leurs problèmes aurait permis de donner une certaine crédibilité à l’OMC et un peu de cohérence aux propos des pays du Nord. Elle aurait surtout aidé à sortir de la pauvreté des millions de personnes.
Il ne semble pas, finalement, que ce cas d’école présenté par les pays africains ait trouvé un écho à Cancun. Les pays pauvres estiment que le projet de déclaration finale est un camouflet.
L’ONU, à travers le représentant de Kofi Annan, a même déclaré que c’était un texte «alarmant», en retrait de la déclaration de Doha. En conséquence, les négociations risquent d’être très difficiles. Les pays en voie de développement et les pays riches sont, plus que jamais sur des positions différentes. Une nouvelle fois, la voix des pays les plus industrialisés risquent bien de prévaloir.
Manifestation des globalophobiques
Alors que l’on commentait ce texte préparatoire dans le Centre de Convention, se déroulait une seconde marche contre la globalisation et la militarisation de Cancun. De 5000 à 6000 altermondialistes, surtout des paysans mexicains, avec en tête les «globalophobiques» et la délégation coréenne affiliée à Via Campesina qui organisait le mouvement, ont réussi à renverser les trois palissades de fer de 2,50 mètres de hauteur que la police avait édifiées pour empêcher tout passage, précisément à l’emplacement où un Coréen s’était donné la mort, il y a 3 jours, pour manifester son opposition à l’OMC.
Mais au lieu d’arriver à l’affrontement, en présence d’une très forte mobilisation policière, les manifestants, plutôt non violents, ont préféré réaliser un sit-in, agitant de nombreuses banderoles contre l’OMC pendant que d’autres brûlaient symboliquement des drapeaux américains.
Les pays les plus pauvres ne devraient pas trouver d’ici dimanche une solution à leurs problèmes. Dés le début de cette réunion, le thème de l’agriculture était au centre des débats. Les rumeurs qui circulent constamment dans ce genre de conférence laissaient penser que l’OMC allait enfin prendre en compte leurs problèmes qui touchent, dans une grande mesure, aux subventions accordées par les pays riches à leurs producteurs. Or, sur le thème de l’agriculture, le document proposé est sensiblement le même que le projet ministériel proposé le 24 août dernier et que tout le monde avait en main dès l’ouverture du cinquième sommet de l’OMC, le 10 septembre à Cancun.
Lors de la présentation de ce texte, le ton était donné. Le président de la Conférence de l’OMC, le Mexicain Luis Ernesto Derbez, a proposé que les pays riches comme les pays pauvres fassent des concessions douloureuses pour trouver un accord permettant de supprimer les barrières s’opposant au libre-échange planétaire. Dans un documents de 22 pages, ce projet fait miroiter un certains nombres de résultats. S'il prévoit une élimination des subventions à l’exportation il ne donne ni date, ni échéances. En échange, les pays en développement devront s’engager à ouvrir leur propre marché agricole fortement protégé, ce qui est une des exigences des Etats-Unis.
Pour les pays producteurs de coton d’Afrique, qui réclament la suppression de ces subventions, l’un des thèmes majeurs de cette conférence, il n’est pas même fait mention de leurs réclamations, ni des indemnisations compensatoires qu’ils réclament. Les filières cotonnières d’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont les coûts de productions sont pourtant parmi les plus bas du monde, ne peuvent plus vivre de leurs revenus et risquent d’être exclus du commerce international au profit de producteurs plus compétitifs car fortement subventionnés. Une solution à leurs problèmes aurait permis de donner une certaine crédibilité à l’OMC et un peu de cohérence aux propos des pays du Nord. Elle aurait surtout aidé à sortir de la pauvreté des millions de personnes.
Il ne semble pas, finalement, que ce cas d’école présenté par les pays africains ait trouvé un écho à Cancun. Les pays pauvres estiment que le projet de déclaration finale est un camouflet.
L’ONU, à travers le représentant de Kofi Annan, a même déclaré que c’était un texte «alarmant», en retrait de la déclaration de Doha. En conséquence, les négociations risquent d’être très difficiles. Les pays en voie de développement et les pays riches sont, plus que jamais sur des positions différentes. Une nouvelle fois, la voix des pays les plus industrialisés risquent bien de prévaloir.
Manifestation des globalophobiques
Alors que l’on commentait ce texte préparatoire dans le Centre de Convention, se déroulait une seconde marche contre la globalisation et la militarisation de Cancun. De 5000 à 6000 altermondialistes, surtout des paysans mexicains, avec en tête les «globalophobiques» et la délégation coréenne affiliée à Via Campesina qui organisait le mouvement, ont réussi à renverser les trois palissades de fer de 2,50 mètres de hauteur que la police avait édifiées pour empêcher tout passage, précisément à l’emplacement où un Coréen s’était donné la mort, il y a 3 jours, pour manifester son opposition à l’OMC.
Mais au lieu d’arriver à l’affrontement, en présence d’une très forte mobilisation policière, les manifestants, plutôt non violents, ont préféré réaliser un sit-in, agitant de nombreuses banderoles contre l’OMC pendant que d’autres brûlaient symboliquement des drapeaux américains.
Article publié le 14/09/2003