Grande-Bretagne
Tony Blair s’accroche à Downing Street
Toute une série de sondage négatifs indiquent une importante chute de popularité de Tony Blair dans l’électorat britannique, mais aussi dans les rangs de son propre parti travailliste, où s’affûte la concurrence du ministre des Finances, Gordon Brown. Visiblement, la guerre en Irak a beaucoup pesé sur le balancier. Sur ce dossier, le Premier ministre persiste et signe. Mais il doit aussi convaincre sur les épineuses réformes engagées par le New Labour dans le domaine de la santé ou de l’éducation. Cette semaine, la petite station balnéaire de Bournemouth (au sud de l’Angleterre) accueille le congrès du Labour. Le discours rituel du Premier ministre est prévu mardi. Il devra lever les doutes et relancer la machine à gagner des voix.
«La moitié des Britanniques estiment que Blair doit partir», titre le Financial Times dans son édition du week-end. Le quotidien économique en veut pour preuve un sondage effectué entre le 11 et le 16 septembre par l’institut spécialisé Mori. Celui-ci voit dans le dossier irakien la principale pierre d’achoppement de la popularité du Premier ministre. Dimanche le quotidien The Observer enfonçait le clou avec les résultats de l’institut YouGov qui indiquent que 30% seulement des électeurs seraient disposés à voter travailliste. Et là aussi, 81% des Britanniques pensent que Tony Blair a «exagéré» la menace militaire irakienne. 37% d’entre eux sont même persuadés que le Premier ministre l’a délibérément «gonflée» tandis que 44% des électeurs estiment que le chef du gouvernement s’est seulement trompé. Sa crédibilité ne s’est pas arrangée avec le suicide de David Kelly, l’expert en armement chimique et biologique au cœur de la controverse sur les armes de destructions massives attribuées à Saddam Hussein. Mais sur cette question, Tony Blair ne change pas son discours d’un iota.
"Si c'était à refaire, je le referais"
«Saddam Hussein avait des armes de destruction massives», maintient Tony Blair, et même si elles s’avèrent introuvables, «le monde est plus sûr», depuis que le dictateur irakien a été chassé du pouvoir. Donc, «Je referais la même chose si c’était à refaire», dit-il. Et si l’Institut ICM ne lui accorde plus que 48% des intentions de vote, Tony Blair affiche la plus grande indifférence avec un : «les sondages, ça va, ça vient». En tout cas, il ne se pose pas du tout la question d’écourter son mandat, même si le sondage du Financial Times relève que les intentions de vote en faveur du Labour repartent à la hausse lorsque le ministre des Finances, Gordon Brown, est cité à la place de Tony Blair. C’est aussi ce qui ressort de l’enquête de YouGov auprès de 301 membres du Labour dont 41 % retiennent l’hypothèse d’un départ anticipé de Tony Blair. Et sur 108 députés travaillistes (sur 409) interrogés samedi par le Guardian, 24 souhaitent un départ immédiat de Tony Blair et 25 lui demandent de céder la place. La perspective de se trouver un nouveau dirigeant paraît donc effectivement agiter le Labour. Mais, «quand vous vous présentez à un mandat, c’est pour l’exercer jusqu’à son terme», répond Tony Blair à la BBC. D’ailleurs, il voit plus loin, à l’horizon des élections générales prévues mi-2005.
Même si sondeurs et critiques estiment qu’il serait quand même en mesure de l’emporter en cas d’élections proches, le Labour enregistre aujourd’hui sa plus basse cote de popularité depuis sa victoire en 1997 et son évolution libérale de «New Labour». Au sein même du parti, la réforme des services publics et en particulier celle du secteur de la santé, mais aussi par exemple la hausse du tarif des inscriptions universitaires alimentent les doutes de nombreux militants et renforcent l’esprit de compétition des autres. Sur l’Euro aussi, les avis divergent. Mais Tony Blair a son idée. Dimanche, il a annoncé qu’il envisageait un référendum sur l’adoption de la monnaie européenne. Il a aussi appelé les Britanniques à ne pas se laisser influencer par le Non suédois.
Au début de la semaine, les dossiers économiques seront l’occasion de tenir la vedette au congrès travailliste pour Gordon Brown. Après les énièmes manifestations contre la politique britannique en Irak de ce dimanche, la question sera elle aussi au menu de Bournemouth en milieu de semaine, avec des interventions des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Geoff Hoon et Jack Straw. Si l’on en croit la presse britannique, Geoff Hoon envisagerait de démissionner, suite à l'affaire Kelly. Tony Blair, lui, a choisi de camper sur ses positions. Il reconnaît que ces mois de turbulences l’ont «épuisé». Mais, dit-il, «la pire des choses que nous puissions faire serait de faire demi tour et de renoncer».
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Tony Blair au plus bas
Chronique Europe de valérie Lainé du 29/09/2003
"Si c'était à refaire, je le referais"
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Même si sondeurs et critiques estiment qu’il serait quand même en mesure de l’emporter en cas d’élections proches, le Labour enregistre aujourd’hui sa plus basse cote de popularité depuis sa victoire en 1997 et son évolution libérale de «New Labour». Au sein même du parti, la réforme des services publics et en particulier celle du secteur de la santé, mais aussi par exemple la hausse du tarif des inscriptions universitaires alimentent les doutes de nombreux militants et renforcent l’esprit de compétition des autres. Sur l’Euro aussi, les avis divergent. Mais Tony Blair a son idée. Dimanche, il a annoncé qu’il envisageait un référendum sur l’adoption de la monnaie européenne. Il a aussi appelé les Britanniques à ne pas se laisser influencer par le Non suédois.
Au début de la semaine, les dossiers économiques seront l’occasion de tenir la vedette au congrès travailliste pour Gordon Brown. Après les énièmes manifestations contre la politique britannique en Irak de ce dimanche, la question sera elle aussi au menu de Bournemouth en milieu de semaine, avec des interventions des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Geoff Hoon et Jack Straw. Si l’on en croit la presse britannique, Geoff Hoon envisagerait de démissionner, suite à l'affaire Kelly. Tony Blair, lui, a choisi de camper sur ses positions. Il reconnaît que ces mois de turbulences l’ont «épuisé». Mais, dit-il, «la pire des choses que nous puissions faire serait de faire demi tour et de renoncer».
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Chronique Europe de valérie Lainé du 29/09/2003
par Monique Mas
Article publié le 28/09/2003