Soudan
La paix se rapproche
Les récentes négociations entre le pouvoir de Khartoum et les rébellions de l’ouest, le Mouvement de libération du Soudan (MLS), et du sud, l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) font augurer d’une paix prochaine probable dans le plus vaste pays d'Afrique ravagé par une guerre civile depuis 1983.
La situation précaire du Soudan, à cheval sur l’Afrique du nord, le Sahel, l’Afrique de l’est et l’Afrique centrale, entouré de neuf pays différents, déstabilise toute une partie du continent depuis 1983. Le SPLA, rébellion sudiste animiste et chrétienne s’oppose depuis une vingtaine d’années au pouvoir central de Khartoum contrôlé par les Arabo-musulmans du nord. Tous les pays limitrophes se sont tour à tour investis pour tenter de rapprocher les frères ennemis, sans succès probants. A Machakos au Kenya, en 2002, un processus de paix a néanmoins été engagé entre la rébellion sudiste et le gouvernement du président Omar el-Béchir. Les accords de cessez-le-feu, plusieurs fois violés, n’ont pourtant pas entamé une remise en cause générale du processus de paix.
Les négociations avaient été relancées le 11 août dernier, à Nanyuki, au pied du mont Kenya et se sont achevées le 23 août sans réel succès. Elles avaient achoppé sur des questions liées au partage du pouvoir et à la gestion des ressources pendant une période transitoire envisagée dans le protocole de Machakos. Le pouvoir de Khartoum entend aussi apporté quelques corrections au document présenté par la médiation, Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui regroupe sept pays de la région. Selon le gouvernement, une armée séparée pendant la période transitoire d’autonomie de six ans avant une consultation pour une autodétermination, ouvrait la voie à une sécession.
Se rebeller pour ne pas être oubliés
Les prises de contact ont néanmoins été rétablis les 4 et 5 septembre entre John Garang, chef du SPLA et Ali Osmane Taha, le vice-président du Soudan. «Je viens à la réunion avec l’esprit ouvert pour rechercher la paix et la justice pour mon peuple», a déclaré John Garang qui va entamer dès le 10 septembre la dernière ligne droite de négociation avec le pouvoir. Le chef du SPLA souhaite aussi que Khartoum face preuve d’un courage politique pour accepter de poursuivre le processus engagé à Machakos et dans les termes retenus en 2002.
Par ailleurs, le gouvernement soudanais a dû éteindre le feu sur un autre front, celui de l’ouest, dans la région du Darfour, entretenu par le Mouvement de libération du Soudan (MLS), le 4 septembre. Abdullah al-Bakr, chef du MLS a signé avec Khartoum cet accord de cessez-le-feu à Abéché au Tchad, sous l’égide du gouvernement tchadien. L’accord entre en vigueur le 6 septembre pour une durée de six semaines, le temps de permettre à tous les protagonistes soudanais de parvenir à un accord global de paix. Une commission de suivi sera mise en place et regroupera les représentants des gouvernements soudanais et tchadien et ceux MLS. Cette rébellion dans l’ouest du Soudan est née en 2001, connue sous l’appellation de Mouvement de libération du Darfour avant de prendre le nom de Mouvement de libération du Soudan. L’extrême pauvreté de la région oubliée par le pouvoir central serait la principale raison qui a conduit les originaires de la région à prendre les armes, selon les représentants du mouvement.
L’accord signé par le MLS, filleul du SPLA et Khartoum devrait favoriser les négociations prochaines entre John Garang le gouvernement central. Cette guerre civile a fait plus de 1,5 million de morts et provoqué le déplacement d’au moins quatre millions de personnes. Les organisations humanitaires parlent d’une des plus grandes tragédies humaines que l’Afrique ait connues.
Les négociations avaient été relancées le 11 août dernier, à Nanyuki, au pied du mont Kenya et se sont achevées le 23 août sans réel succès. Elles avaient achoppé sur des questions liées au partage du pouvoir et à la gestion des ressources pendant une période transitoire envisagée dans le protocole de Machakos. Le pouvoir de Khartoum entend aussi apporté quelques corrections au document présenté par la médiation, Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui regroupe sept pays de la région. Selon le gouvernement, une armée séparée pendant la période transitoire d’autonomie de six ans avant une consultation pour une autodétermination, ouvrait la voie à une sécession.
Se rebeller pour ne pas être oubliés
Les prises de contact ont néanmoins été rétablis les 4 et 5 septembre entre John Garang, chef du SPLA et Ali Osmane Taha, le vice-président du Soudan. «Je viens à la réunion avec l’esprit ouvert pour rechercher la paix et la justice pour mon peuple», a déclaré John Garang qui va entamer dès le 10 septembre la dernière ligne droite de négociation avec le pouvoir. Le chef du SPLA souhaite aussi que Khartoum face preuve d’un courage politique pour accepter de poursuivre le processus engagé à Machakos et dans les termes retenus en 2002.
Par ailleurs, le gouvernement soudanais a dû éteindre le feu sur un autre front, celui de l’ouest, dans la région du Darfour, entretenu par le Mouvement de libération du Soudan (MLS), le 4 septembre. Abdullah al-Bakr, chef du MLS a signé avec Khartoum cet accord de cessez-le-feu à Abéché au Tchad, sous l’égide du gouvernement tchadien. L’accord entre en vigueur le 6 septembre pour une durée de six semaines, le temps de permettre à tous les protagonistes soudanais de parvenir à un accord global de paix. Une commission de suivi sera mise en place et regroupera les représentants des gouvernements soudanais et tchadien et ceux MLS. Cette rébellion dans l’ouest du Soudan est née en 2001, connue sous l’appellation de Mouvement de libération du Darfour avant de prendre le nom de Mouvement de libération du Soudan. L’extrême pauvreté de la région oubliée par le pouvoir central serait la principale raison qui a conduit les originaires de la région à prendre les armes, selon les représentants du mouvement.
L’accord signé par le MLS, filleul du SPLA et Khartoum devrait favoriser les négociations prochaines entre John Garang le gouvernement central. Cette guerre civile a fait plus de 1,5 million de morts et provoqué le déplacement d’au moins quatre millions de personnes. Les organisations humanitaires parlent d’une des plus grandes tragédies humaines que l’Afrique ait connues.
par Didier Samson
Article publié le 05/09/2003