Maroc
Mandari incarcéré en France pour chantage
Un nouvel épisode dans l'affaire Mandari, cet ancien conseiller spécial d'Hassan II a été arrêté jeudi dernier à Paris. La police le soupçonne d'avoir fait chanter Othman Benjelloun, président de la Banque marocaine du commerce extérieur. Poursuivi pour «chantage» et incarcéré, Mandari clame son innocence.
Guet-apens ou escroquerie ? Difficile d'y voir clair, même les policiers de la Brigade financière sont sceptiques et parlent d’une affaire «complexe». Pour la comprendre, les enquêteurs auront à se plonger dans le lourd contentieux qui oppose, depuis la mort d’Hassan II, le Palais royal à celui dont le passeport spécifie bien qu’il fut «conseiller spécial» du roi du Maroc. Depuis des mois, Hicham Mandari gêne la monarchie. Son implication dans le Mouvement des officiers libres marocains agace Mohammed VI. A coups d’entretiens dans la presse algérienne ou espagnole, il agace le régime, alternant mises en garde et propositions. Mandari martèle son message comme une obsession putchiste : pour survivre, la monarchie doit se débarrasser de son nouveau roi.
Début septembre, Othman Benjelloun, président de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), patron des patrons marocains, très proche du Palais royal, prend contact avec Hicham Mandari. A cet instant, les versions divergent. Benjelloun se prétend victime de menaces et d’un chantage sur sa vie privée. Pour Mandari, l’envoyé du Palais lui propose un échange : le silence et la fin de son activisme contre la restitution d'avoirs bloqués au Maroc.
Parole contre parole
Hicham Mandari détiendrait légalement plusieurs millions de dollars sur des comptes de la BMCE, comptes bloqués depuis sa fuite en 1998. Jeudi 11, les deux hommes dînent chez Lasserre, un grand restaurant parisien. Le lendemain, ils décollent de l’aéroport du Bourget à bord d’un avion privé. Direction Genève où le PDG retire une grosse somme d'argent en liquide. Il en remet une partie à Mandari. Fin du premier acte.
Jeudi suivant, second rendez-vous à Paris à l’hôtel de Vendôme, où d'après son avocat, Hicham Mandari doit remettre des documents à Othman Benjelloun. Maître William Bourdon précise que «ces documents, pliés dans un journal avaient trait au patrimoine du roi, or, bizarrement ils ont disparu de la procédure». Problème, pour les enquêteurs de la Brigade de recherches et d’investigations financières (BRIF) et le parquet de Paris, ces documents n'ont jamais existé. En revanche, les policiers ont retrouvé 1 million 315 000 euros dans la chambre d'Hicham Mandari, à l’hôtel Costes. Othman Benjelloun, lui, est très vite reparti au Maroc, sans même avoir été entendu par la BRIF. Son avocat n’a pas souhaité commenter cette étrange affaire qui risque de tourner à un classique «parole contre parole».
A écouter également :
David Servenay, journaliste à RFI
Début septembre, Othman Benjelloun, président de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), patron des patrons marocains, très proche du Palais royal, prend contact avec Hicham Mandari. A cet instant, les versions divergent. Benjelloun se prétend victime de menaces et d’un chantage sur sa vie privée. Pour Mandari, l’envoyé du Palais lui propose un échange : le silence et la fin de son activisme contre la restitution d'avoirs bloqués au Maroc.
Parole contre parole
Hicham Mandari détiendrait légalement plusieurs millions de dollars sur des comptes de la BMCE, comptes bloqués depuis sa fuite en 1998. Jeudi 11, les deux hommes dînent chez Lasserre, un grand restaurant parisien. Le lendemain, ils décollent de l’aéroport du Bourget à bord d’un avion privé. Direction Genève où le PDG retire une grosse somme d'argent en liquide. Il en remet une partie à Mandari. Fin du premier acte.
Jeudi suivant, second rendez-vous à Paris à l’hôtel de Vendôme, où d'après son avocat, Hicham Mandari doit remettre des documents à Othman Benjelloun. Maître William Bourdon précise que «ces documents, pliés dans un journal avaient trait au patrimoine du roi, or, bizarrement ils ont disparu de la procédure». Problème, pour les enquêteurs de la Brigade de recherches et d’investigations financières (BRIF) et le parquet de Paris, ces documents n'ont jamais existé. En revanche, les policiers ont retrouvé 1 million 315 000 euros dans la chambre d'Hicham Mandari, à l’hôtel Costes. Othman Benjelloun, lui, est très vite reparti au Maroc, sans même avoir été entendu par la BRIF. Son avocat n’a pas souhaité commenter cette étrange affaire qui risque de tourner à un classique «parole contre parole».
A écouter également :
David Servenay, journaliste à RFI
par David Servenay
Article publié le 22/09/2003