Sida
Une urgence sanitaire mondiale
Deux ans après la session spéciale des Nations unies sur le sida, la lutte contre cette maladie est de nouveau à l’ordre du jour de l’ONU à l’occasion de l’assemblée générale qui se déroule actuellement à New York. Kofi Annan, le secrétaire général de l’Organisation, a profité de la présence des représentants des Etats bailleurs de fonds pour rappeler que leur engagement financier est largement inférieur aux besoins et que cette maladie est un véritable fléau contre lequel tout doit être mis en œuvre.
Permettre à trois millions de personnes d’avoir accès aux traitements contre le sida dans les pays pauvres d’ici 2005: cet objectif défini lors de la session extraordinaire de l’assemblée générale des Nations unies sur le sida en 2001 semble aujourd’hui être un défi presque impossible à relever. D’ailleurs Kofi Annan a fait part de son pessimisme sur ce point lorsqu’il est intervenu au siège de l’ONU, lundi. «Nous ne sommes pas sur la voie qui nous permettra de réduire l’impact de cette épidémie d’ici 2005», a-t-il déclaré devant les représentants des Etats. Le secrétaire général des Nations unies a reçu le soutien sur ce thème de Jacques Chirac. Le président français, présent à New York, a déclaré que «le sida n’est plus une fatalité insurmontable» et a proposé que l’ONU consacre une session annuelle à cette maladie pour évaluer les progrès dans la lutte contre le VIH.
Malgré une mobilisation internationale plus importante ces deux dernières années, qui s’est traduite notamment par la création en janvier 2002 du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, on est toujours loin du compte. Les promesses de contributions ne sont pas à la hauteur des besoins et les choses risquent de s’aggraver si les bailleurs de fonds internationaux ne décident pas de passer à la vitesse supérieure en s’engageant à débloquer des sommes plus conséquentes en faveur de la lutte contre le sida. L’Onusida (Programme des Nations unies sur le VIH/sida) a estimé que d’ici 2005, il manquera environ trois milliards de dollars pour mener des programmes de prévention et de prise en charge de la maladie en Afrique subsaharienne. A ce rythme, ce ne sont donc pas trois millions de malades qui auront accès aux traitements en 2005 mais au maximum un seul. Autant dire que l’objectif de réussir avant cette date à réduire d’un quart le nombre de jeunes contaminés et de moitié la transmission de la mère à l’enfant a lui aussi peu de chances d’être atteint.
Onze millions d’orphelins du sida en Afrique
Dans ce contexte, il est indispensable d’obtenir une mobilisation massive et rapide. Sinon, les conséquences seront terribles comme l’a expliqué le nouveau directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Lee Jong-Wook: «Continuer comme avant, c’est laisser mourir des milliers de personnes tous les jours». Pour le moment en effet, les quelque 30 millions d’Africains qui vivent avec le VIH ne bénéficient quasiment d’aucune prise en charge. Sur les 4,1 millions d’entre eux qui auraient immédiatement besoin d’un traitement antirétroviral, seuls 50 000 en disposent. De la même manière, moins de 1% des femmes enceintes séropositives reçoivent l’information et les médicaments qui leur permettraient d’éviter de contaminer leurs enfants. Quinze millions de malades du sida sont aussi déjà décédés en Afrique subsaharienne et quatorze millions d’enfants ont perdu au moins l’un de leurs parents à cause de cette maladie.
C’est donc pour essayer de remédier à cette situation catastrophique que l’OMS a décidé de relancer la mobilisation internationale et de présenter le 1er décembre, à l’occasion de la journée mondiale contre le sida, un plan d’action dans l’optique de trouver les moyens de respecter les objectifs définis il y a deux ans et d’élargir l’accès aux traitements. Car c’est bien à ce niveau que se situe l’un des principaux enjeux de la lutte contre le virus puisque les médicaments existent, permettent d’allonger l’espérance et les conditions de vie des personnes contaminées, mais ne sont pas diffusés dans les pays du Sud faute d’argent. Alors que pour l’OMS, il s’agit «d’une urgence sanitaire mondiale». Un point de vue largement partagé par les participants de la 13ème Conférence internationale sur le sida en Afrique, organisée actuellement à Nairobi, qui ont mis le thème de l’accès aux traitement à l’ordre du jour de leurs travaux. Stephen Lewis, l’envoyé spécial de Kofi Annan à la Conférence, a fait part de son indignation sur cette question en déclarant: «Comment est-ce possible qu’en 2003, alors que nous trouvons 200 milliards de dollars pour mener la guerre contre le terrorisme… nous ne puissions pas procurer de traitement antirétroviral à tous ceux qui en ont besoin en Afrique?».
Malgré une mobilisation internationale plus importante ces deux dernières années, qui s’est traduite notamment par la création en janvier 2002 du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, on est toujours loin du compte. Les promesses de contributions ne sont pas à la hauteur des besoins et les choses risquent de s’aggraver si les bailleurs de fonds internationaux ne décident pas de passer à la vitesse supérieure en s’engageant à débloquer des sommes plus conséquentes en faveur de la lutte contre le sida. L’Onusida (Programme des Nations unies sur le VIH/sida) a estimé que d’ici 2005, il manquera environ trois milliards de dollars pour mener des programmes de prévention et de prise en charge de la maladie en Afrique subsaharienne. A ce rythme, ce ne sont donc pas trois millions de malades qui auront accès aux traitements en 2005 mais au maximum un seul. Autant dire que l’objectif de réussir avant cette date à réduire d’un quart le nombre de jeunes contaminés et de moitié la transmission de la mère à l’enfant a lui aussi peu de chances d’être atteint.
Onze millions d’orphelins du sida en Afrique
Dans ce contexte, il est indispensable d’obtenir une mobilisation massive et rapide. Sinon, les conséquences seront terribles comme l’a expliqué le nouveau directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Lee Jong-Wook: «Continuer comme avant, c’est laisser mourir des milliers de personnes tous les jours». Pour le moment en effet, les quelque 30 millions d’Africains qui vivent avec le VIH ne bénéficient quasiment d’aucune prise en charge. Sur les 4,1 millions d’entre eux qui auraient immédiatement besoin d’un traitement antirétroviral, seuls 50 000 en disposent. De la même manière, moins de 1% des femmes enceintes séropositives reçoivent l’information et les médicaments qui leur permettraient d’éviter de contaminer leurs enfants. Quinze millions de malades du sida sont aussi déjà décédés en Afrique subsaharienne et quatorze millions d’enfants ont perdu au moins l’un de leurs parents à cause de cette maladie.
C’est donc pour essayer de remédier à cette situation catastrophique que l’OMS a décidé de relancer la mobilisation internationale et de présenter le 1er décembre, à l’occasion de la journée mondiale contre le sida, un plan d’action dans l’optique de trouver les moyens de respecter les objectifs définis il y a deux ans et d’élargir l’accès aux traitements. Car c’est bien à ce niveau que se situe l’un des principaux enjeux de la lutte contre le virus puisque les médicaments existent, permettent d’allonger l’espérance et les conditions de vie des personnes contaminées, mais ne sont pas diffusés dans les pays du Sud faute d’argent. Alors que pour l’OMS, il s’agit «d’une urgence sanitaire mondiale». Un point de vue largement partagé par les participants de la 13ème Conférence internationale sur le sida en Afrique, organisée actuellement à Nairobi, qui ont mis le thème de l’accès aux traitement à l’ordre du jour de leurs travaux. Stephen Lewis, l’envoyé spécial de Kofi Annan à la Conférence, a fait part de son indignation sur cette question en déclarant: «Comment est-ce possible qu’en 2003, alors que nous trouvons 200 milliards de dollars pour mener la guerre contre le terrorisme… nous ne puissions pas procurer de traitement antirétroviral à tous ceux qui en ont besoin en Afrique?».
par Valérie Gas
Article publié le 23/09/2003