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Proche-Orient

Carnage dans un restaurant de Haïfa

Un attentat kamikaze, le premier depuis près d’un mois, a fait samedi au mois dix-neuf morts et une cinquantaine de blessés. L’attaque suicide menée par un activiste palestinien a été perpétré dans un restaurant très fréquenté de la ville de Haïfa dans le nord de l’Etat hébreu. Un responsable israélien a aussitôt accusé l’Autorité palestinienne d’être responsable de ce drame dans la mesure où elle a refusé de démanteler les infrastructures terroristes palestiniennes. Le nouveau Premier ministre Ahmed Qoraï a condamné cet attentat et appelé une nouvelle fois les groupes radicaux à cesser ce genre d’opérations qui, selon lui, «nuit à la cause palestinienne».
Malgré la présence d’un agent de sécurité, le kamikaze a réussi à pénétrer dans le restaurant Maxime, un établissement situé près de la plage de Haïfa et très fréquenté pendant cette période de fêtes religieuses juives. Selon la police, il se pourrait qu’il ait tiré sur le gardien avant d’activer sa charge. L’explosion, qui a dévasté le restaurant, a provoqué la mort de dix-neuf personnes dont le kamikaze qui pourrait être une femme. Il y aurait également cinq enfants parmi les victimes. Une cinquantaine d’autres personnes ont en outre été blessées et certaines sont grièvement atteintes. Samedi en fin de journée, l’attentat n’avait toujours pas été revendiqué.

Un responsable du bureau du Premier ministre a immédiatement fait porter à l’Autorité palestinienne la responsabilité de cet attentat, perpétré à la veille de la célébration du Yom Kippour, une des journées les plus sacrées du judaïsme. «Cet attentat illustre une nouvelle fois le fait que l’Autorité palestinienne refuse totalement de démanteler les organisations terroristes dans les secteurs qu’elle contrôle», a notamment affirmé David Baker. Il a également exigé des Palestiniens qu’ils prennent «des mesures immédiates pour empêcher d’autres attentats en préparation».

«L’occasion de se débarrasser d’Arafat»

Le nouveau Premier ministre Ahmed Qoraï a répliqué en condamnant l’attentat et en appelant les groupes radicaux palestiniens à mettre immédiatement un terme aux attaques visant des civils israéliens. «Nous condamnons cette odieuse opération qui a visé des civils dans le restaurant de Haïfa», a-t-il notamment déclaré. «Nous demandons également aux groupes palestiniens, nationaux et islamistes, de stopper immédiatement ces opérations qui ont un impact négatif sur la cause palestinienne», a-t-il également ajouté.

Le ministre israélien de la Santé, qui s’est rendu auprès des blessés de l’attentat de Haïfa, a pour sa part affirmé que ce drame était «l’occasion de se débarrasser du président de l’Autorité palestinienne». «L’attentat criminel d’aujourd’hui est certainement l’occasion de concrétiser la décision du cabinet de se débarrasser de Yasser Arafat», a déclaré David Naveh, un membre dur du Likoud, le parti d’Ariel Sharon. «Il est clair pour nous tous que cet individu est le plus grand obstacle pour parvenir à des jours meilleurs», a-t-il ajouté.

Le 11 septembre dernier, le cabinet de sécurité israélien avait pris la décision de principe de se «débarrasser» du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, quarante-huit après deux attentats sanglants, revendiqués par le Hamas et qui avaient coûté la vie à 15 Israéliens. Cette décision avait provoqué un tollé dans la communauté internationale, 133 pays l’ayant condamné à l’Assemblée générale des Nations unies.



par Mounia  Daoudi

Article publié le 04/10/2003