Eglise catholique
Le gouvernement de l’Eglise
Sous la Rome Antique, la Curie romaine était le lieu où se réunissait le Sénat. Depuis 15 siècles, ce gouvernement à part, dont les principaux responsables cessent d’exercer leur fonction dès la mort du Pape, centralise et organise la vie des catholiques du monde entier.
La Curie romaine est le gouvernement central de l’Eglise catholique. La Curie a été réorganisée par Paul VI après le Concile Vatican II pour mieux répondre aux besoins de l’Eglise universelle, puis a été réformée par Jean–Paul II en 1988, toujours dans le même esprit. Mais cette réforme n’a pas bouleversé en profondeur l’organisation de cette institution qui peut se prévaloir d’une ancienneté et d’une continuité remontant au Vème siècle. Le Pape Jean–Paul II n’a jamais été un homme d’appareil et il a délégué à des hommes l’administration de cette organe complexe préférant se consacrer à ses nombreux voyages à travers le monde et être le pèlerin de la «nouvelle évangélisation».
Depuis 15 siècles, le pape, successeur de l’apôtre Pierre, dispose d’un gouvernement, d’une administration et de tribunaux où travaillent des religieux mais aussi des laïcs. La Curie emploie au total 2 500 personnes. L’organigramme de la Curie a été remodelé au fil des siècles. Depuis la constitution apostolique Pastor Bonus de 1988, qui a redéfini le rôle de la Curie -à savoir être une institution au service de l’Eglise universelle et non pas exercer un pouvoir- la Curie romaine s’organise de la façon suivante: le Secrétaire d’Etat, le plus proche collaborateur du pape, sorte de Premier ministre, dirige la Secrétairerie d’Etat qui comporte deux sections, l’une pour les Affaires générales et l’autre pour les relations avec les Etats. Si l’on veut utiliser un vocabulaire politique pour imager cet organigramme, on parlerait d’un ministre de l’Intérieur pour le substitut chargé des Affaires générales et d’un ministre des Affaires étrangères pour le secrétaire chargé des relations avec les Etats. Quant aux dicastères (du grec diskasterion: tribunal), appellation qui désigne aujourd’hui les organismes les plus importants de la Curie (Congrégations et Conseils pontificaux notamment), on peut les comparer à des ministères. Le secrétaire d’Etat coiffe donc à lui seul non seulement l’ensemble des dicastères mais aussi le réseau diplomatique des 184 nonciatures, les ambassades du Saint Siège à l’étranger.
Il y a 9 Congrégations dirigés par 9 Préfets, la plupart du temps des cardinaux. La Congrégation pour la doctrine de la foi, des Eglises orientales, du Culte divin et de la discipline des sacrements, de la cause des saints, des évêques, de l’évangélisation des peuples, du clergé, des instituts de vie consacrée et de vie apostolique, enfin de l’éducation catholique, qui sont autant de postes clés que Jean-Paul II a laissés à des fidèles partageant des vues doctrinales sensiblement identiques et en qui il avait donné toute sa confiance.
La Curie n’échappe pas aux faiblesses humaines
Autres dicastères les 11 Conseils pontificaux (nés après le Concile Vatican II): Conseil pontifical pour les laïcs, la promotion et l’unité des chrétiens, la famille, Justice et Paix, Cor Unum (action caritative), la pastorale des migrants, la pastorale des services de la santé, l’interprétation des textes législatifs, le dialogue inter religieux, la culture, les communications sociales. Ces Conseils pontificaux sont dirigés par des cardinaux et évêques du monde entier. L’internationalisation de la Curie, dont autrefois les effectifs étaient exclusivement italiens, est une des caractéristiques de la Curie romaine depuis les réformes de Paul VI et de Jean-Paul II. De même, les échanges entre le Saint Siège et les Eglises locales se sont multipliés.
La Curie qui se veut d’abord un instrument au service de l’Eglise universelle est une institution qui ne peut échapper aux faiblesses humaines du pouvoir et du prestige. Cette lourde machine qui fonctionne, contrairement aux idées reçues, avec des moyens limités (on y travaille dans de grands bureaux austères avec peu d’effectifs) connaît aussi les dysfonctionnements bureaucratiques des institutions lourdes pouvant laisser le terrain libre notamment aux personnalités marquées. Chaque dicastère jouit d’une relative autonomie pour ses affaires courantes et l’absence de réunion inter-discastérielles, autrement dit un «conseil des ministres», a crée parfois certaines dissonances.
La Curie romaine à la fin du pontificat de Jean-Paul II a pu donner l’image d’une institution un peu livrée à elle-même, avec un pape malade soucieux de poursuivre jusqu’au bout son rendez-vous avec les hommes de son temps et, simultanément, d’une institution centralisée ou les dossiers les plus délicats, sans échapper à leurs responsables directs, remontaient à la Secrétairerie d’Etat qui prenaient alors les décisions les plus importantes.
Le centralisme romain, laissant peu de poids à la «collégialité», reléguant les évêques dans le seul rôle consultatif lors des synodes, est un des griefs majeurs fait à cette institution très particulière qu’est la Curie romaine chargée de «gérer» la vie cultuelle d’un milliard de personnes dans le monde.
Depuis 15 siècles, le pape, successeur de l’apôtre Pierre, dispose d’un gouvernement, d’une administration et de tribunaux où travaillent des religieux mais aussi des laïcs. La Curie emploie au total 2 500 personnes. L’organigramme de la Curie a été remodelé au fil des siècles. Depuis la constitution apostolique Pastor Bonus de 1988, qui a redéfini le rôle de la Curie -à savoir être une institution au service de l’Eglise universelle et non pas exercer un pouvoir- la Curie romaine s’organise de la façon suivante: le Secrétaire d’Etat, le plus proche collaborateur du pape, sorte de Premier ministre, dirige la Secrétairerie d’Etat qui comporte deux sections, l’une pour les Affaires générales et l’autre pour les relations avec les Etats. Si l’on veut utiliser un vocabulaire politique pour imager cet organigramme, on parlerait d’un ministre de l’Intérieur pour le substitut chargé des Affaires générales et d’un ministre des Affaires étrangères pour le secrétaire chargé des relations avec les Etats. Quant aux dicastères (du grec diskasterion: tribunal), appellation qui désigne aujourd’hui les organismes les plus importants de la Curie (Congrégations et Conseils pontificaux notamment), on peut les comparer à des ministères. Le secrétaire d’Etat coiffe donc à lui seul non seulement l’ensemble des dicastères mais aussi le réseau diplomatique des 184 nonciatures, les ambassades du Saint Siège à l’étranger.
Il y a 9 Congrégations dirigés par 9 Préfets, la plupart du temps des cardinaux. La Congrégation pour la doctrine de la foi, des Eglises orientales, du Culte divin et de la discipline des sacrements, de la cause des saints, des évêques, de l’évangélisation des peuples, du clergé, des instituts de vie consacrée et de vie apostolique, enfin de l’éducation catholique, qui sont autant de postes clés que Jean-Paul II a laissés à des fidèles partageant des vues doctrinales sensiblement identiques et en qui il avait donné toute sa confiance.
La Curie n’échappe pas aux faiblesses humaines
Autres dicastères les 11 Conseils pontificaux (nés après le Concile Vatican II): Conseil pontifical pour les laïcs, la promotion et l’unité des chrétiens, la famille, Justice et Paix, Cor Unum (action caritative), la pastorale des migrants, la pastorale des services de la santé, l’interprétation des textes législatifs, le dialogue inter religieux, la culture, les communications sociales. Ces Conseils pontificaux sont dirigés par des cardinaux et évêques du monde entier. L’internationalisation de la Curie, dont autrefois les effectifs étaient exclusivement italiens, est une des caractéristiques de la Curie romaine depuis les réformes de Paul VI et de Jean-Paul II. De même, les échanges entre le Saint Siège et les Eglises locales se sont multipliés.
La Curie qui se veut d’abord un instrument au service de l’Eglise universelle est une institution qui ne peut échapper aux faiblesses humaines du pouvoir et du prestige. Cette lourde machine qui fonctionne, contrairement aux idées reçues, avec des moyens limités (on y travaille dans de grands bureaux austères avec peu d’effectifs) connaît aussi les dysfonctionnements bureaucratiques des institutions lourdes pouvant laisser le terrain libre notamment aux personnalités marquées. Chaque dicastère jouit d’une relative autonomie pour ses affaires courantes et l’absence de réunion inter-discastérielles, autrement dit un «conseil des ministres», a crée parfois certaines dissonances.
La Curie romaine à la fin du pontificat de Jean-Paul II a pu donner l’image d’une institution un peu livrée à elle-même, avec un pape malade soucieux de poursuivre jusqu’au bout son rendez-vous avec les hommes de son temps et, simultanément, d’une institution centralisée ou les dossiers les plus délicats, sans échapper à leurs responsables directs, remontaient à la Secrétairerie d’Etat qui prenaient alors les décisions les plus importantes.
Le centralisme romain, laissant peu de poids à la «collégialité», reléguant les évêques dans le seul rôle consultatif lors des synodes, est un des griefs majeurs fait à cette institution très particulière qu’est la Curie romaine chargée de «gérer» la vie cultuelle d’un milliard de personnes dans le monde.
par Geneviève Delrue
Article publié le 14/10/2003