Nations unies
Diversité culturelle : le débat est lancé
D’ici 2005, l’Unesco va tenter d’établir un projet de Convention pour préserver la diversité culturelle dans le monde. Le principe est de donner une valeur juridiquement contraignante à la déclaration actuellement en vigueur. Ce projet de Convention donnera le droit à chaque Etat de défendre et de soutenir sa culture.
Les 190 pays membres de l’Unesco réunis en conférence générale à Paris, ont adopté, à l’unanimité, un texte de compromis sur la préservation de la diversité culturelle dans le monde. Le texte adopté aujourd'hui invite le directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura, à présenter un avant-projet de Convention en 2005.
L’idée est de donner une «valeur juridiquement contraignante» à la déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle adoptée à l’unanimité en novembre 2001. Ce projet de Convention proclame notamment le droit des Etats à mener des politiques culturelles, à soutenir et à protéger la production dans ce domaine.
Ce consensus entre nations ne s’est pas fait sans une certaine résistance des Etats-Unis mais également de l’Australie et de Grande-Bretagne totalement opposés à toute idée de Convention ayant un caractère contraignant. Les Américains qui ont reintégré l'Unesco cette année après 19 ans d'absence, souhaitent que les œuvres culturelles soient considérées comme des biens comme les autres qui puissent circuler librement.
Un amendement à la résolution de l’Unesco a permis de gagner l’adhésion des Etats-Unis qui craignent des entraves futures à leurs exportations culturelles, et notamment celle de leur puissante industrie cinématographique. Cet amendement tient compte de certaines préoccupations américaines en matière de liberté d’expression et de circulation des idées. A l'intérieur des Etats-Unis eux-mêmes, l'existence de minorités fortes (par exemple hispanique) fait que de nombreux Américains comprennent désormais la nécessité de protéger la diversité culturelle.
«loin de tout protectionnisme»
Ce texte, souhaité depuis plusieurs années par la France et le Canada, permettra de sceller dans le droit international les règles de la protection des biens et contenus culturels. Le Président Jacques Chirac qui fait de la défense de la diversité culturelle l’un de ses grands chevaux de bataille, est farouchement opposé à l’assimilation des oeuvres culturelles à des biens commerciaux. Dans son discours devant la conférence générale de l’Unesco, mardi 14 octobre à Paris, Jacques Chirac, a défendu une telle Convention qui «reconnaîtra à chaque Etat le droit d’adopter ou de maintenir les politiques publiques nécessaires à la préservation et au développement de son patrimoine naturel, culturel et linguistique». Avant d’ajouter qu’«un tel instrument juridiquement garantirait la spécificité culturelle loin de tout protectionnisme».
L'ouverture des travaux en vue de l'adoption d'une Convention devrait démarrer en 2005. A cette même date s'achèvera le cycle de négociations commerciales de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les Etats-Unis ont ainsi obtenu que l'OMC soit associée aux travaux sur la Convention. Un enjeu autant culturel qu'économique. Selon l’Unesco, les exportations des biens culturels pèsent plus de 130 milliards de dollars. Leur volume a triplé au cours des vingt dernières années. Il n’est pas donc pas étonnant que ce sujet fasse l’objet d’âpres négociations internationales.
L’idée est de donner une «valeur juridiquement contraignante» à la déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle adoptée à l’unanimité en novembre 2001. Ce projet de Convention proclame notamment le droit des Etats à mener des politiques culturelles, à soutenir et à protéger la production dans ce domaine.
Ce consensus entre nations ne s’est pas fait sans une certaine résistance des Etats-Unis mais également de l’Australie et de Grande-Bretagne totalement opposés à toute idée de Convention ayant un caractère contraignant. Les Américains qui ont reintégré l'Unesco cette année après 19 ans d'absence, souhaitent que les œuvres culturelles soient considérées comme des biens comme les autres qui puissent circuler librement.
Un amendement à la résolution de l’Unesco a permis de gagner l’adhésion des Etats-Unis qui craignent des entraves futures à leurs exportations culturelles, et notamment celle de leur puissante industrie cinématographique. Cet amendement tient compte de certaines préoccupations américaines en matière de liberté d’expression et de circulation des idées. A l'intérieur des Etats-Unis eux-mêmes, l'existence de minorités fortes (par exemple hispanique) fait que de nombreux Américains comprennent désormais la nécessité de protéger la diversité culturelle.
«loin de tout protectionnisme»
Ce texte, souhaité depuis plusieurs années par la France et le Canada, permettra de sceller dans le droit international les règles de la protection des biens et contenus culturels. Le Président Jacques Chirac qui fait de la défense de la diversité culturelle l’un de ses grands chevaux de bataille, est farouchement opposé à l’assimilation des oeuvres culturelles à des biens commerciaux. Dans son discours devant la conférence générale de l’Unesco, mardi 14 octobre à Paris, Jacques Chirac, a défendu une telle Convention qui «reconnaîtra à chaque Etat le droit d’adopter ou de maintenir les politiques publiques nécessaires à la préservation et au développement de son patrimoine naturel, culturel et linguistique». Avant d’ajouter qu’«un tel instrument juridiquement garantirait la spécificité culturelle loin de tout protectionnisme».
L'ouverture des travaux en vue de l'adoption d'une Convention devrait démarrer en 2005. A cette même date s'achèvera le cycle de négociations commerciales de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les Etats-Unis ont ainsi obtenu que l'OMC soit associée aux travaux sur la Convention. Un enjeu autant culturel qu'économique. Selon l’Unesco, les exportations des biens culturels pèsent plus de 130 milliards de dollars. Leur volume a triplé au cours des vingt dernières années. Il n’est pas donc pas étonnant que ce sujet fasse l’objet d’âpres négociations internationales.
par Myriam Berber
Article publié le 14/10/2003