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Peyrelevade démissionne du Crédit Lyonnais

Jean Peyrelevade a annoncé sa démission de la présidence du Crédit Lyonnais. Une décision attendue après le rapprochement entre le Lyonnais et le Crédit Agricole, mais qui intervient beaucoup plus tôt et brutalement que prévu.
A l'origine de cette démission, un rebondissement dans l'affaire exécutive Live, à l'origine de poursuite engagée par la justice américaine contre plusieurs entreprises française, dont le Crédit Lyonnais.

On pensait l'affaire «Exécutive Life» presque réglée après le compromis intervenus entre le parquet fédéral et les Français. Accord négocié par le ministère des finances, directement concerné, puisque le CDR, qui gère les anciens actif du Crédit Lyonnais, fait l'objet de poursuite.

La mise en cause personnelle de Jean Peyrelevade pourrait entraîner de nouvelles poursuites. Et l’on peut s'interroger sur l'intérêt réel du compromis négocié avec la justice américaine, et qui va quand même coûter 500 million d'euros.

Curieuse procédure que celle qui a abouti à ce compromis entre la justice pénale américaine d'un coté, et les français de l'autre (La direction du Lyonnais, le ministère des finances gestionnaire du CDR, Altus-Finance une filiale du Crédit Lyonnais).

Un compromis qui a tout de même coûté un demi-milliard d'euros, payés principalement par le contribuable français. Dans une affaire qui, au bout du compte, n'aura pas été jugée au pénal.

Culpabilité «acceptée»

Mais le fait même de s'acquitter d'une amende auprès du parquet américain constitue pour les Français une reconnaissance de fait de leur culpabilité, ce qui est loin d'être évident. Il faut savoir que la justice américaine, en particulier le procureur de Los Angeles n'a accepté d'entendre que les témoins à charge, et de son côté, la Réserve fédérale menaçait de suspendre la licence d'exploitation du Lyonnais aux États-Unis.

Cette culpabilité «acceptée» pourrait maintenant entraîner des poursuites des parties civiles, et coûter cette fois des milliards de dollars aux entreprises et à l'État français. En plus de cela, ce compromis laissait déjà de coté l'homme d'affaire français François Pinault, qui risque lui aussi de lourdes peines aux États-Unis. Et aujourd'hui, Jean Peyrelevade, patron démissionnaire du Lyonnais, est de nouveau en ligne de mire de la justice américaine.

Autant dire que rien n'est réglé. Ce qui conforte l'idée défendue par certains protagonistes selon laquelle il faut aller au bout de ce procès, juger l'affaire au fond, sans se laisser impressionner par les pratiques très contestables de la justice pénale américaine.



par Marc  Lebeaupin

Article publié le 03/10/2003