Attentats
La France organise une simulation d’attaque chimique
C’est à la gare des Invalides, l’une des stations de métro et de train les plus fréquentées située au cœur de Paris, que les autorités françaises ont décidé d’organiser, dans la nuit du 22 au 23 octobre, une simulation grandeur nature d’attaque chimique, au cours de laquelle tous les plans d’urgence doivent être activés. Même si, selon le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy qui assistera à l’opération, il n’y a «pas de menace précise» actuellement, cet exercice est destiné à vérifier l’efficacité des procédures et du dispositif d’intervention élaborés en France pour gérer ce type de situation.
Il est presque minuit, à la gare des Invalides à Paris, deux personnes suspectes sont repérées sur le quai par des agents des chemins de fer. Rapidement l’alerte est déclenchée, des policiers tentent de les intercepter. Mais avant qu’ils aient pu les en empêcher, les terroristes brisent un récipient rempli d’un gaz terriblement toxique, le sarin (employé lors de l’attentat de la secte Aum dans le métro de Tokyo en 1995), qui se répand immédiatement et contamine rapidement les passagers présents. Entrent alors en scène près de 500 personnes : policiers, médecins, pompiers, personnels des chemins de fer et du métro, chargés de boucler le périmètre, de prendre en charge les victimes de l’attentat et de commencer l’enquête. Ce scénario catastrophe n’est pas celui d’un nouveau film mais d’une simulation préparée par la préfecture de Paris pour tester la capacité des unités de secours et de police à faire face à un attentat chimique au cœur de la capitale française.
Tout a été étudié pour que les forces de l’ordre et les secouristes soient placés dans les conditions du réel. Les personnels mobilisés pour cette intervention devront, en effet, s’adapter au déroulement d’un scénario dont ils ne connaîtront pas à l’avance l’ensemble des opérations. Des figurants joueront le rôle des victimes. Ils seront transportés vers une dizaine de tentes de décontamination pour être examinés et soignés. Une «base» sera installée sur le site tout proche de l’Ecole militaire pour diriger les opérations. Des centaines d’engins seront déployés, les pompiers et médecins seront équipés de lourdes et encombrantes combinaisons de protection lors de leurs interventions sur les lieux et disposeront des stocks d’antibiotiques et de vaccins déjà constitués. Le plan Piratox (en cas d’alerte chimique) et le plan rouge seront déclenchés. Les autorités ont choisi de réaliser cette simulation entre minuit et 5 heures du matin, au moment où le trafic est interrompu.
Roder les hommes et tester le matériel
L’organisation d’un exercice de ce type ne correspond pas à une augmentation récente de la menace terroriste en France. Au contraire, le niveau d’alerte du plan Vigipirate a été baissé en passant récemment de l’orange au jaune. Elle s’inscrit par contre dans le cadre du dispositif global de lutte contre le terrorisme élaboré à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Elle découle aussi de la nécessité de roder les hommes et tester le matériel pour s’assurer de leur efficacité en cas de crise et apporter des améliorations si nécessaire. Ce souci est d’ailleurs partagé par d’autres pays-cibles potentiels des terroristes comme la Grande-Bretagne qui a, elle aussi, organisé une simulation à Londres au mois de septembre.
Il est vrai que l’hypothèse d’une attaque chimique ou biologique est loin d’être invraisemblable. Elle fait d’ailleurs partie des scénarios les plus redoutés par les populations civiles mais aussi les gouvernements. L’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, perpétré par des membres de la secte Aum en 1995, qui avait fait douze morts et des milliers de contaminés, ou la crise des lettres piégées à l’anthrax aux Etats-Unis après le 11 septembre 2001 qui a provoqué la mort de cinq personnes, ont contribué à accentuer les craintes dans ce domaine. D’autant que certains éléments permettent de penser que les réseaux terroristes ont bel et bien tenté d’utiliser ce type d’armes pour mener des attentats. Des traces de ricine (agent biologique toxique) ont été retrouvées dans l’appartement de terroristes présumés au Nord de Londres au début de l’année 2003. De même, en Italie, des membres présumés du réseau Al Qaïda, qui possédaient plusieurs kilos de cyanure de potassium dans leur logement et des plans du réseau d’alimentation d’eau de Rome, ont été interpellés en 2002.
La crainte est d’autant plus importante face à des attaques de ce type qu’il est difficile de les détecter. La diffusion d’un gaz toxique dans l’air ou la contamination de l’eau potable peuvent passer inaperçues. C’est d’ailleurs au niveau de l’alerte que résident les principales difficultés des plans d’intervention dont l’efficacité dépend pour une bonne part de la rapidité de la mobilisation des secours. Le test grandeur nature mené à Paris vise donc dans ce contexte à essayer de réduire au maximum les délais d’une intervention en améliorant la coordination des secours. Il tend aussi à montrer que face à la menace terroriste, la vigilance est toujours de mise.
Tout a été étudié pour que les forces de l’ordre et les secouristes soient placés dans les conditions du réel. Les personnels mobilisés pour cette intervention devront, en effet, s’adapter au déroulement d’un scénario dont ils ne connaîtront pas à l’avance l’ensemble des opérations. Des figurants joueront le rôle des victimes. Ils seront transportés vers une dizaine de tentes de décontamination pour être examinés et soignés. Une «base» sera installée sur le site tout proche de l’Ecole militaire pour diriger les opérations. Des centaines d’engins seront déployés, les pompiers et médecins seront équipés de lourdes et encombrantes combinaisons de protection lors de leurs interventions sur les lieux et disposeront des stocks d’antibiotiques et de vaccins déjà constitués. Le plan Piratox (en cas d’alerte chimique) et le plan rouge seront déclenchés. Les autorités ont choisi de réaliser cette simulation entre minuit et 5 heures du matin, au moment où le trafic est interrompu.
Roder les hommes et tester le matériel
L’organisation d’un exercice de ce type ne correspond pas à une augmentation récente de la menace terroriste en France. Au contraire, le niveau d’alerte du plan Vigipirate a été baissé en passant récemment de l’orange au jaune. Elle s’inscrit par contre dans le cadre du dispositif global de lutte contre le terrorisme élaboré à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Elle découle aussi de la nécessité de roder les hommes et tester le matériel pour s’assurer de leur efficacité en cas de crise et apporter des améliorations si nécessaire. Ce souci est d’ailleurs partagé par d’autres pays-cibles potentiels des terroristes comme la Grande-Bretagne qui a, elle aussi, organisé une simulation à Londres au mois de septembre.
Il est vrai que l’hypothèse d’une attaque chimique ou biologique est loin d’être invraisemblable. Elle fait d’ailleurs partie des scénarios les plus redoutés par les populations civiles mais aussi les gouvernements. L’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, perpétré par des membres de la secte Aum en 1995, qui avait fait douze morts et des milliers de contaminés, ou la crise des lettres piégées à l’anthrax aux Etats-Unis après le 11 septembre 2001 qui a provoqué la mort de cinq personnes, ont contribué à accentuer les craintes dans ce domaine. D’autant que certains éléments permettent de penser que les réseaux terroristes ont bel et bien tenté d’utiliser ce type d’armes pour mener des attentats. Des traces de ricine (agent biologique toxique) ont été retrouvées dans l’appartement de terroristes présumés au Nord de Londres au début de l’année 2003. De même, en Italie, des membres présumés du réseau Al Qaïda, qui possédaient plusieurs kilos de cyanure de potassium dans leur logement et des plans du réseau d’alimentation d’eau de Rome, ont été interpellés en 2002.
La crainte est d’autant plus importante face à des attaques de ce type qu’il est difficile de les détecter. La diffusion d’un gaz toxique dans l’air ou la contamination de l’eau potable peuvent passer inaperçues. C’est d’ailleurs au niveau de l’alerte que résident les principales difficultés des plans d’intervention dont l’efficacité dépend pour une bonne part de la rapidité de la mobilisation des secours. Le test grandeur nature mené à Paris vise donc dans ce contexte à essayer de réduire au maximum les délais d’une intervention en améliorant la coordination des secours. Il tend aussi à montrer que face à la menace terroriste, la vigilance est toujours de mise.
par Valérie Gas
Article publié le 22/10/2003