Education
Comment va l’école ?
La proportion de bacheliers dans une génération a notablement augmenté ces dernières années en France. Elle se situe dorénavant aux alentours de 62%. Mais un seuil semble avoir été atteint à ce niveau depuis le milieu des années 90. Et surtout, le système scolaire français qui a connu une incontestable «démocratisation» durant les dernières décennies est encore confronté à un certain nombre d’échecs : celui des jeunes qui ne réussissent pas à maîtriser la lecture et celui de ceux qui sortent du système scolaire sans aucune qualification.
Les tests les plus significatifs concernant l’apprentissage de la lecture ont lieu à deux moments précis de la scolarité : à l’entrée en sixième et lors de la journée d’appel de préparation à la défense à laquelle doivent se présenter les jeunes lorsqu’ils ont 17 ans. L’évaluation qui est réalisée à ces deux occasions fournit des informations importantes pour estimer le nombre de ceux qui connaissent des difficultés en lecture susceptibles de contrarier le déroulement de leur scolarité tout d’abord, de leur vie professionnelle ensuite. Les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Education nationale dans son rapport annuel intitulé L’état de l’école, indiquent que 12 % des enfants de 10 ans ont des difficultés importantes au moment de leur entrée au collège et que 3 % ont des difficultés particulièrement graves, c’est à dire qu’ils ne savent pas lire à la fin de l’école primaire. Concernant les jeunes de 17 ans, on observe qu’ils sont encore 6 % à avoir des difficultés et 6 % à se trouver «en très grande difficulté». Dans ce dernier cas, il s’agit de jeunes qui risquent d’être très rapidement en situation d’illettrisme. Donc de ceux dont l’avenir est le plus compromis.
Au chapitre des mauvaises nouvelles figure aussi la situation des élèves en échec qui sortent du système scolaire sans qualification. L’Education nationale distingue de ce point de vue deux catégories de jeunes : ceux qui obtiennent uniquement le brevet mais ne possèdent pas de formation du deuxième degré ou de formation professionnelle, et ceux qui n’ont rien du tout. On dénombre respectivement dans chacun de ces groupes 58 000 et 94 000 élèves. Si l’origine sociale n’est pas le seul facteur qui explique ce phénomène, elle en fait indéniablement partie. Le risque de sortie du système scolaire sans qualification est ainsi d’environ 26 % pour les enfants dont les parents sont inactifs, pour seulement 1,2 % pour ceux dont les parents sont cadres.
Encore des inégalités sociales
Même si ce sont les catégories sociales les plus basses qui ont en proportion le plus bénéficié de la «démocratisation» de l’enseignement durant les dernières décennies, il n’en demeure pas moins que les handicaps de départ liés au niveau social restent importants et orientent encore le parcours scolaire. Le bac n’est plus aujourd’hui inaccessible pour les enfants d’ouvriers. Dans les années 40, seuls 6 % d’entre eux obtenaient le sésame vers les études supérieures. Dès la fin des années 70, ils étaient déjà plus de la moitié à réussir cet examen. Néanmoins, les inégalités demeurent lorsque l’on observe les chiffres en détail. Les enfants d’ouvriers, d’employés ou de professions intermédiaires se dirigent plus que les enfants de cadres vers les sections technologiques ou professionnelles. Alors qu’ils sont bien moins nombreux à passer le bac général. Dans la section scientifique, on estime ainsi qu’un enfant d’enseignant a sept fois plus de chances d’obtenir son diplôme qu’un enfant d’origine sociale modeste. De fait, seuls 15 % des enfants d’ouvriers non qualifiés obtiennent le bac général, pour 70 % des enfants de cadres supérieurs. Cette situation a bien évidemment des incidences sur l’accès des enfants issus des milieux les moins favorisés aux études supérieures, le choix des disciplines et leurs chances de réussite.
De l’autre côté de l’échelle scolaire, la France peut s’enorgueillir d’avoir un nombre de diplômés du niveau bac+ 3 et, au-delà, en considérable augmentation. Entre 1980 et 2001, il a ainsi été multiplié par trois et par deux sur la seule décennie 1990/2000. Les résultats du baccalauréat sont eux aussi très encourageants. En 2002, on a recensé plus de 80 % d’admis à l’épreuve de fin d’études secondaires, ce qui représente une proportion de bacheliers par génération d’environ 62 %.
Les filles restent les meilleures élèves. Elles représentent ainsi aujourd’hui environ 45 % des bacheliers admis en section scientifique, alors qu’elles étaient moins de 40 % au début des années 70. Et dans la section littéraire, elles sont passées dans le même temps de 70 % à plus de 80 %. Globalement, toutes sections confondues elles fournissent environ 53 % des bacheliers.
Au chapitre des mauvaises nouvelles figure aussi la situation des élèves en échec qui sortent du système scolaire sans qualification. L’Education nationale distingue de ce point de vue deux catégories de jeunes : ceux qui obtiennent uniquement le brevet mais ne possèdent pas de formation du deuxième degré ou de formation professionnelle, et ceux qui n’ont rien du tout. On dénombre respectivement dans chacun de ces groupes 58 000 et 94 000 élèves. Si l’origine sociale n’est pas le seul facteur qui explique ce phénomène, elle en fait indéniablement partie. Le risque de sortie du système scolaire sans qualification est ainsi d’environ 26 % pour les enfants dont les parents sont inactifs, pour seulement 1,2 % pour ceux dont les parents sont cadres.
Encore des inégalités sociales
Même si ce sont les catégories sociales les plus basses qui ont en proportion le plus bénéficié de la «démocratisation» de l’enseignement durant les dernières décennies, il n’en demeure pas moins que les handicaps de départ liés au niveau social restent importants et orientent encore le parcours scolaire. Le bac n’est plus aujourd’hui inaccessible pour les enfants d’ouvriers. Dans les années 40, seuls 6 % d’entre eux obtenaient le sésame vers les études supérieures. Dès la fin des années 70, ils étaient déjà plus de la moitié à réussir cet examen. Néanmoins, les inégalités demeurent lorsque l’on observe les chiffres en détail. Les enfants d’ouvriers, d’employés ou de professions intermédiaires se dirigent plus que les enfants de cadres vers les sections technologiques ou professionnelles. Alors qu’ils sont bien moins nombreux à passer le bac général. Dans la section scientifique, on estime ainsi qu’un enfant d’enseignant a sept fois plus de chances d’obtenir son diplôme qu’un enfant d’origine sociale modeste. De fait, seuls 15 % des enfants d’ouvriers non qualifiés obtiennent le bac général, pour 70 % des enfants de cadres supérieurs. Cette situation a bien évidemment des incidences sur l’accès des enfants issus des milieux les moins favorisés aux études supérieures, le choix des disciplines et leurs chances de réussite.
De l’autre côté de l’échelle scolaire, la France peut s’enorgueillir d’avoir un nombre de diplômés du niveau bac+ 3 et, au-delà, en considérable augmentation. Entre 1980 et 2001, il a ainsi été multiplié par trois et par deux sur la seule décennie 1990/2000. Les résultats du baccalauréat sont eux aussi très encourageants. En 2002, on a recensé plus de 80 % d’admis à l’épreuve de fin d’études secondaires, ce qui représente une proportion de bacheliers par génération d’environ 62 %.
Les filles restent les meilleures élèves. Elles représentent ainsi aujourd’hui environ 45 % des bacheliers admis en section scientifique, alors qu’elles étaient moins de 40 % au début des années 70. Et dans la section littéraire, elles sont passées dans le même temps de 70 % à plus de 80 %. Globalement, toutes sections confondues elles fournissent environ 53 % des bacheliers.
par Valérie Gas
Article publié le 14/10/2003 Dernière mise à jour le 13/10/2003 à 22:00 TU