Chine
Hu Jintao prône le rapprochement avec l’Australie
La visite du président chinois Hu Jintao en Australie, du 22 au 25 octobre, a été l’occasion pour les deux pays de poser les bases d’une collaboration plus étroite sur le plan économique mais aussi politique. Les dirigeants de ces deux puissances régionales ont fait état de la concordance de leur point de vue sur les problèmes internationaux, notamment la lutte contre le terrorisme et la sécurité régionale, et de leur désir d’établir des relations économiques durables. Des contrats importants ont d’ailleurs été passés entre les deux Etats. Après une intervention remarquée lors du sommet de l’APEC, le Forum de Coopération économique Asie-Pacifique, à Bangkok, et un séjour en Australie, Hu Jintao doit se rendre en Nouvelle-Zélande. Cette tournée lui permet à la fois d’asseoir la puissance de son pays sur la scène régionale et de démontrer que c’est bien lui qui tient les rênes du pouvoir en Chine.
Première puissance démographique mondiale, la Chine est en train de devenir aussi une puissance incontournable sur le plan économique et politique. Et son président Hu Jintao semble décidé à démontrer que son pays a vocation à occuper un rang digne d’un potentiel exceptionnel. Pour preuve, fort des derniers succès enregistrés par la Chine avec l’envoi du premier taïkonaute (cosmonaute) en orbite et l’annonce d’un taux de croissance supérieur à 8 % cette année, Hu Jintao a poursuivi les innovations en effectuant sa première visite à l’étranger à Bangkok pour le sommet de l’Apec, à la suite duquel il a donné sa première conférence de presse devant 200 journalistes étrangers.
Dans un tel contexte, l’arrivée du président chinois juste après George W. Bush en Australie revêt aussi un caractère symbolique. D’autant qu’un honneur particulier lui a été réservé : Hu Jintao a été le premier dirigeant asiatique invité à s’exprimer devant le Parlement australien où son homologue américain avait aussi prononcé un discours, la veille. Le Chinois a saisi l’occasion pour affirmer que son pays et l’Australie partageaient les «mêmes points de vue pour veiller à la stabilité dans le Pacifique et dans la région Asie-Pacifique». «Nous sommes deux pays opposés au terrorisme et nous souhaitons une coopération anti-terroriste plus forte».
Des intérêts bien compris
Il n’a, par contre, fait aucune allusion aux propos de George W. Bush sur la «responsabilité spéciale» de l’Australie concernant la sécurité régionale mais il a abordé la relation très proche de son hôte avec les Etats-Unis –l’Australie a notamment fait partie de la coalition menée par les Etats-Unis en Irak– par une voie détournée, en mettant en avant le rôle incontournable de l’ONU dans ce domaine : «Les membres de la communauté internationale doivent réaffirmer leur engagement en faveur du multilatéralisme et laisser le champ libre aux Nations unies et au Conseil de sécurité pour maintenir la paix et la sécurité dans le monde». Une manière de faire référence à la gestion unilatérale de la crise irakienne par les Etats-Unis. Le message a été entendu par le Premier ministre australien qui a fait part de son désir de servir d’intermédiaire entre la Chine et les Etats-Unis pour calmer d’éventuelles tensions. «Ce serait l’ambition de l’Australie, en tant que nation qui a des relations différentes mais tout aussi proches avec ces deux pays, de promouvoir un dialogue sain et constructif».
Il est vrai que la Chine est d’ores et déjà le troisième partenaire commercial de l’Australie. Leurs échanges représentent environ 15 milliards de dollars par an et il existe des deux côtés un désir de renforcer encore les liens. La visite de Hu Jintao vise d’ailleurs en priorité à exploiter le potentiel de la coopération économique entre les deux pays, que ce dernier juge «immense». «Nous sommes prêts à être un partenaire stable et de longue durée, pour une coopération étroite fondée sur un intérêt mutuel et sur l’équité», a-t-il ainsi déclaré. Entre les deux pays, il s’agit donc d’une histoire d’intérêts bien compris. L’Australie convoitent le marché chinois en pleine croissance, lorsque la Chine compte sur les ressources australiennes pour obtenir les moyens de son développement. Les deux pays ont d’ailleurs profité du passage de Hu Jintao pour signer une accord-cadre sur le développement économique et un contrat concernant l’exportation de gaz australien en Chine, qui atteindrait un montant jamais égalé en Australie.
Dans ce contexte de bienveillance mutuelle, le président chinois a aussi profité de son intervention devant le Parlement pour condamner l’indépendance de l’île de Taïwan, une «part inaliénable» de son pays et appeler l’Australie à jouer «un rôle constructif dans la réunification pacifique de la Chine». Hu Jintao a fourni une motivation supplémentaire pour inciter l’Australie, qui entretient des relations commerciales avec Taïwan, à prendre position sur ce dossier sensible en rapprochant cette question de celle de la sécurité régionale. Il a ainsi déclaré que «la plus grande menace à la paix dans le détroit de Taïwan sont les activistes indépendantistes».
Dans un tel contexte, l’arrivée du président chinois juste après George W. Bush en Australie revêt aussi un caractère symbolique. D’autant qu’un honneur particulier lui a été réservé : Hu Jintao a été le premier dirigeant asiatique invité à s’exprimer devant le Parlement australien où son homologue américain avait aussi prononcé un discours, la veille. Le Chinois a saisi l’occasion pour affirmer que son pays et l’Australie partageaient les «mêmes points de vue pour veiller à la stabilité dans le Pacifique et dans la région Asie-Pacifique». «Nous sommes deux pays opposés au terrorisme et nous souhaitons une coopération anti-terroriste plus forte».
Des intérêts bien compris
Il n’a, par contre, fait aucune allusion aux propos de George W. Bush sur la «responsabilité spéciale» de l’Australie concernant la sécurité régionale mais il a abordé la relation très proche de son hôte avec les Etats-Unis –l’Australie a notamment fait partie de la coalition menée par les Etats-Unis en Irak– par une voie détournée, en mettant en avant le rôle incontournable de l’ONU dans ce domaine : «Les membres de la communauté internationale doivent réaffirmer leur engagement en faveur du multilatéralisme et laisser le champ libre aux Nations unies et au Conseil de sécurité pour maintenir la paix et la sécurité dans le monde». Une manière de faire référence à la gestion unilatérale de la crise irakienne par les Etats-Unis. Le message a été entendu par le Premier ministre australien qui a fait part de son désir de servir d’intermédiaire entre la Chine et les Etats-Unis pour calmer d’éventuelles tensions. «Ce serait l’ambition de l’Australie, en tant que nation qui a des relations différentes mais tout aussi proches avec ces deux pays, de promouvoir un dialogue sain et constructif».
Il est vrai que la Chine est d’ores et déjà le troisième partenaire commercial de l’Australie. Leurs échanges représentent environ 15 milliards de dollars par an et il existe des deux côtés un désir de renforcer encore les liens. La visite de Hu Jintao vise d’ailleurs en priorité à exploiter le potentiel de la coopération économique entre les deux pays, que ce dernier juge «immense». «Nous sommes prêts à être un partenaire stable et de longue durée, pour une coopération étroite fondée sur un intérêt mutuel et sur l’équité», a-t-il ainsi déclaré. Entre les deux pays, il s’agit donc d’une histoire d’intérêts bien compris. L’Australie convoitent le marché chinois en pleine croissance, lorsque la Chine compte sur les ressources australiennes pour obtenir les moyens de son développement. Les deux pays ont d’ailleurs profité du passage de Hu Jintao pour signer une accord-cadre sur le développement économique et un contrat concernant l’exportation de gaz australien en Chine, qui atteindrait un montant jamais égalé en Australie.
Dans ce contexte de bienveillance mutuelle, le président chinois a aussi profité de son intervention devant le Parlement pour condamner l’indépendance de l’île de Taïwan, une «part inaliénable» de son pays et appeler l’Australie à jouer «un rôle constructif dans la réunification pacifique de la Chine». Hu Jintao a fourni une motivation supplémentaire pour inciter l’Australie, qui entretient des relations commerciales avec Taïwan, à prendre position sur ce dossier sensible en rapprochant cette question de celle de la sécurité régionale. Il a ainsi déclaré que «la plus grande menace à la paix dans le détroit de Taïwan sont les activistes indépendantistes».
par Valérie Gas
Article publié le 24/10/2003