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Mondialisation

La galaxie altermondialiste au Forum social européen

Le 2e Forum social européen qui se déroule du 12 au 15 novembre à Paris et en région parisienne réunit des centaines d’associations, réseaux, collectifs et syndicats qui constituent la nébuleuse altermondialiste. La plus grande diversité prévaut parmi ces groupements: champ d’action très large ou au contraire très défini, objectif réformiste ou radical, apolitisme sourcilleux ou non.
Les organisateurs du Forum social européen se font une gloire de rassembler, sous la bannière de l’altermondialisme, les organisations les plus diverses, dès lors qu’elles s’associent aux principes du Forum social mondial de Porto Alegre. Le comité d’initiative français a veillé à ce que toutes les catégories d’acteurs du mouvement social soient représentées: défense des droits de l’homme, solidarité internationale, défense de l’environnement, mouvements de jeunes, d’immigrés, de paysans, militants pour la paix. Mais aussi associations de lutte contre les exclusions, mouvement des gens du voyage, réseaux féministes, associations d’homosexuels et de transsexuels.

De même, dans le cadre de la lutte contre la mondialisation libérale, la thématique du Forum social européen est particulièrement large. Un simple coup d’œil sur la liste des sujets à l’ordre du jour des 55 séances plénières, 250 séminaires et autant d’ateliers de réflexion donnent le ton: agriculture, humanitaire, autogestion, contrôle citoyen des institutions, changement climatique, criminalité financière, culture, dette, droit d’asile, drogues, enseignement, entreprise, relations Europe-Etats-Unis, Internet, guerre en Irak, logement, luttes sociales, marée noire, médias, monnaie, nucléaire, Otan, protection sociale, Proche-Orient, religions, retraites, santé, taxe Tobin etc…

Pour tenter de répondre à ces multiples questions, mener tous les débats qui se dérouleront en plusieurs endroits durant les trois jours studieux du forum et formuler des propositions alternatives la nébuleuse altermondialiste met en commun les apports des uns et des autres. Parmi les organisations présentes certaines ont une notoriété mondiale comme Attac ou Greenpeace. Mais au Forum social européen les plus petites ont aussi tenu à être là, associations locales comme Agir pour la Martinique, ou collectif à but précis tel les militants de la diffusion de l’espéranto.

Réformisme et radicalité

Entre les mastodontes et les «groupuscules», il en est, comme la Confédération paysanne, qui bénéficient de l’aura médiatique de leur leader. José Bové sera bien là, samedi matin, à la tribune du débat sur l’agriculture durable et la souveraineté alimentaire. On notera également la présence au débat intitulé «Racisme, xénophobie, antisémitisme, islamophobie, discriminations» de l’islamologue Tariq Ramadan, bien plus connu désormais que l’association qu’il représente, Présence musulmane, en raison de la polémique qui a fait rage sur sa présence au Forum social européen.

Pour tenter une classification des altermondialistes plusieurs critère peuvent être retenus. Leur degré de réformisme ou de radicalité en est un. Leur objet de préoccupation principal en est un autre. On peut ainsi distinguer sept «familles», comme le fait le quotidien économique français les Echos: les financiers qui dénoncent les politiques économiques ultralibérales et non humanistes; les écologistes pour qui défense de la planète et développement durable vont de pair; les acteurs des luttes paysannes contre la dépossession de la terre par ceux qui la travaillent et pour la promotion d’une agriculture familiale à visage humain; les défenseurs des droits de l’homme et de la justice partout dans le monde; les promoteurs du commerce équitable en lutte contre les multinationales et l’uniformisation des modes de consommation; les défenseurs des droits sociaux des travailleurs et d’une entreprise qui soit une collectivité humaine de travail.

Enfin, thème qui parcourt l’ensemble des autres familles, les militants du rééquilibrage des relations nord-sud, du développement des pays pauvres et des causes humanitaires.
Mais, ensemble, acteurs de proximité ou organisations implantées sur tous les continents, les altermondialistes convergeront samedi en une manifestation «festive» et unitaire dans les rues de Paris.

Lire également:

FSE: le rendez-vous des antimondialistes mondialisés, la Chronique économie de Norbert Navarro du 12 novembre 2003.

Ecouter également:

Invité de la rédaction du 12 novembre 2003, Karim Lebhour raconte l'émergence d'un mouvement altermondialiste qui va peut-être bouleverser les traditionnels clivages politiques français.



par Francine  Quentin

Article publié le 12/11/2003