Santé
Congo-Brazzaville: Alerte au virus Ebola
Neuf personnes sont mortes depuis le 31 octobre dans le district de Mbomo, à 800 km au nord-ouest de Brazzaville, d’une maladie qui présente les mêmes symptômes que la fièvre Ebola. Les autorités sanitaires congolaises ont dépêché jeudi une équipe médicale chargée de faire des prélèvements. Les analyses ne seront connues que la semaine prochaine mais d’ores et déjà on évoque la fièvre Ebola qui en 2002 avait provoqué la mort de plus de 100 personnes dans cette même région.
Toutes les victimes présentaient les même symptômes : fortes fièvres, diarrhées sanguinolentes, maux de tête et vomissements. Des signes cliniques qui ne sont pas sans évoquer la fièvre Ebola qui a déjà fait de nombreuses victimes au Congo-Brazzaville. Cette nouvelle épidémie a commencé dans le village de Mbanza près du district de Mbomo, à quelque 800 kilomètres de la capitale. Cinq membres d’une même famille sont décédés après avoir consommé de la viande de sanglier trouvé mort en forêt par des chasseurs. Si la présence d’Ebola venait à se confirmer, ce serait bien la première fois que son virus aurait été identifié chez un animal mort autre que le primate. Quatre autres personnes, dont une infirmière et son fils, ayant été en contact direct avec les malades ont également contracté la fièvre et en sont mortes.
Selon le directeur général de la Santé, le docteur Damaze Bozongo, une cinquante de personnes pourraient avoir été contaminées. «Il y a actuellement dix cas suspects à Mbanza et 35 autres à Mbomo qui sont suivies», a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agissait de personnes qui ont toutes été en liaison avec les victimes. La fièvre hémorragique Ebola est très contagieuse et se transmet au contact direct des sécrétions liquides du malade. La personne infectée meurt au bout de quelques jours. Aucun traitement médical n’a pour l’instant été mis au point contre cette fièvre très meurtrière de même qu’aucun réservoir abritant le virus Ebola n’a encore non plus été déterminé. Les chercheurs avaient porté leurs soupçons sur les primates et certaines plantes. Mais c’est la première fois que le sanglier est mis en cause.
Limiter les mouvements de populations
Ironie du sort, une équipe du ministère de la Santé se trouvait depuis le mois d’octobre dans le département de la Cuvette Ouest –dans lequel se trouve justement le district de Mbomo– pour une campagne de sensibilisation à l’hygiène. Elle devait notamment prévenir les populations contre les risques de consommation de viandes d’animaux trouvés morts en forêt, le virus Ebola se transmettant notamment par la manipulation de carcasses de primates contaminés. Entre septembre et décembre 2002, une épidémie avait déjà fait dans ce même département une centaine de victimes. La plupart d’entre elles avaient soit absorbé de la viande de primates soit manipulé des carcasses de gorilles trouvés morts en forêts. Cette épidémie avait également décimé la population des gorilles dans le sanctuaire de Lossi, qui jusqu’alors abritait le plus grand nombre de gorilles de savane en Afrique.
Pour prévenir la propagation de l’épidémie, les autorités sanitaires congolaises ont décidé de limiter les mouvements de populations dans la région de la Cuvette Ouest. Le district Mbomo a ainsi d’ores et déjà été placé en quarantaine. Et selon le docteur Bozongo, des discussions sont actuellement en cours avec les ministères des Transports et du Commerce pour interdire les déplacements de commerçants dans la région jusqu’à nouvel ordre.
Ecoutez également:
Les recommandations du directeur général de la Santé du Congo-Brazzaville, le docteur Damaze Bogonzo, au micro de Cyril Bensimon (8 novembre 2003, 00’56’’).
Selon le directeur général de la Santé, le docteur Damaze Bozongo, une cinquante de personnes pourraient avoir été contaminées. «Il y a actuellement dix cas suspects à Mbanza et 35 autres à Mbomo qui sont suivies», a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agissait de personnes qui ont toutes été en liaison avec les victimes. La fièvre hémorragique Ebola est très contagieuse et se transmet au contact direct des sécrétions liquides du malade. La personne infectée meurt au bout de quelques jours. Aucun traitement médical n’a pour l’instant été mis au point contre cette fièvre très meurtrière de même qu’aucun réservoir abritant le virus Ebola n’a encore non plus été déterminé. Les chercheurs avaient porté leurs soupçons sur les primates et certaines plantes. Mais c’est la première fois que le sanglier est mis en cause.
Limiter les mouvements de populations
Ironie du sort, une équipe du ministère de la Santé se trouvait depuis le mois d’octobre dans le département de la Cuvette Ouest –dans lequel se trouve justement le district de Mbomo– pour une campagne de sensibilisation à l’hygiène. Elle devait notamment prévenir les populations contre les risques de consommation de viandes d’animaux trouvés morts en forêt, le virus Ebola se transmettant notamment par la manipulation de carcasses de primates contaminés. Entre septembre et décembre 2002, une épidémie avait déjà fait dans ce même département une centaine de victimes. La plupart d’entre elles avaient soit absorbé de la viande de primates soit manipulé des carcasses de gorilles trouvés morts en forêts. Cette épidémie avait également décimé la population des gorilles dans le sanctuaire de Lossi, qui jusqu’alors abritait le plus grand nombre de gorilles de savane en Afrique.
Pour prévenir la propagation de l’épidémie, les autorités sanitaires congolaises ont décidé de limiter les mouvements de populations dans la région de la Cuvette Ouest. Le district Mbomo a ainsi d’ores et déjà été placé en quarantaine. Et selon le docteur Bozongo, des discussions sont actuellement en cours avec les ministères des Transports et du Commerce pour interdire les déplacements de commerçants dans la région jusqu’à nouvel ordre.
Ecoutez également:
Les recommandations du directeur général de la Santé du Congo-Brazzaville, le docteur Damaze Bogonzo, au micro de Cyril Bensimon (8 novembre 2003, 00’56’’).par Mounia Daoudi
Article publié le 08/11/2003
