Irak
La fin de «pétrole contre nourriture»
Le dernier lien avec les Nations unies est définitivement rompu. Après sept ans d'existence, le programme pétrole contre nourriture arrive en effet à échéance ce vendredi minuit.
Ce programme a permis a l'Irak de vendre son pétrole à partir de décembre 1996 jusqu'en avril dernier contre l'achat contrôlé de biens humanitaires et de nourriture dont dépend toujours 60% de la population. En tout, l'Irak a pu vendre 4 milliards de barils de pétrole brut pour une valeur de 64 milliards de dollars.
Après répartition de l'argent... le régime de Saddam Hussein a pu compter sur un matelas de 35 milliards de dollars pour acheter des biens de première nécessité. Pendant sept ans, les entreprises du monde entier se sont donc ruées en Irak pour rafler de juteux contrats. Des mécanismes très politiques, des procédures toutes onusiennes, mais au bout du compte un programme humanitaire unique qui a permis à une majorité d'Irakiens de survivre durant sa mise en oeuvre.
En décembre 1996, les Nations unies et le gouvernement de Saddam Hussein tombent d'accord pour appliquer la résolution 986 du conseil de sécurité. L'Irak peut vendre son pétrole contre l'achat de biens de première nécessité.
Une manière pour la communauté internationale de contrôler toutes les marchandises qui entrent dans le pays via les recettes d'exportations. Un comité des sanction est mis en place. Des experts scrutent à la loupe tous les produits qui pourraient avoir une double utilisation civile et militaire. Certains vaccins, par exemple, sont interdits sous prétexte qu'il peuvent être utilisé dans l'industrie chimique.
Mais le programme pétrole contre nourriture n'a pas simplement servis les intérêts des pays représentés au conseil de sécurité. Ce programme a aidé considérablement l'ancien président irakien. Saddam Hussein y a vu une solution pratique pour contrôler une population qu'il nourrit. Le dictateur utilise aussi le système des contrats pour rétribuer les sociétés des pays dits amis.
Sous l’autorité de la coalition
Sept années durant, l'Irak de Saddam Hussein n'était rien d'autre qu'une énorme centrale d'achat. Une véritable aubaine pour les entreprises qui ont toutes voulu croquer du gâteau irakien. Chaque année les compagnies d'État chapeautées par quelques ministères passaient commande pour 5 milliards de dollars. Les appels d'offres étaient lancées pour des sommes et des volumes considérables : 5 000 voitures... 2 millions de tonnes de blé. Le pays a besoin de tout. Les entreprises en profitent. Ces entreprises se plaignent, c'est vrai, de la lenteur des procédures, de contrats bloqués, de paiement retardés
Pourtant les sociétés sont assurées d'être payée car la garantie. Ce sont les Nations unies qui la fournissent. Alors entre 1996 et 2003 c'est la foire d'empoigne. Des Allemands, des Russes vont faire en Irak des bénéfices qu'ils ne font nulle part ailleurs. La France, l'un des alliés historiques du pays sera jusqu'en 2001 le premier partenaire commercial de l'Irak.
Au gré des soutiens politiques jugés indispensable par Saddam Hussein, l'Irak ouvrait évidemment ses marchés aux pays disposés ouvertement à aider le pays. Un jeu politique dont la vitrine était chaque année la très courue foire internationale de Bagdad.
Aujourd'hui le programme est fini mais pas totalement mort. Car une grande partie des projets humanitaires, comme la distribution de nourriture, sera poursuivie, mais désormais sous l'autorité de la coalition américano-britannique.
Après répartition de l'argent... le régime de Saddam Hussein a pu compter sur un matelas de 35 milliards de dollars pour acheter des biens de première nécessité. Pendant sept ans, les entreprises du monde entier se sont donc ruées en Irak pour rafler de juteux contrats. Des mécanismes très politiques, des procédures toutes onusiennes, mais au bout du compte un programme humanitaire unique qui a permis à une majorité d'Irakiens de survivre durant sa mise en oeuvre.
En décembre 1996, les Nations unies et le gouvernement de Saddam Hussein tombent d'accord pour appliquer la résolution 986 du conseil de sécurité. L'Irak peut vendre son pétrole contre l'achat de biens de première nécessité.
Une manière pour la communauté internationale de contrôler toutes les marchandises qui entrent dans le pays via les recettes d'exportations. Un comité des sanction est mis en place. Des experts scrutent à la loupe tous les produits qui pourraient avoir une double utilisation civile et militaire. Certains vaccins, par exemple, sont interdits sous prétexte qu'il peuvent être utilisé dans l'industrie chimique.
Mais le programme pétrole contre nourriture n'a pas simplement servis les intérêts des pays représentés au conseil de sécurité. Ce programme a aidé considérablement l'ancien président irakien. Saddam Hussein y a vu une solution pratique pour contrôler une population qu'il nourrit. Le dictateur utilise aussi le système des contrats pour rétribuer les sociétés des pays dits amis.
Sous l’autorité de la coalition
Sept années durant, l'Irak de Saddam Hussein n'était rien d'autre qu'une énorme centrale d'achat. Une véritable aubaine pour les entreprises qui ont toutes voulu croquer du gâteau irakien. Chaque année les compagnies d'État chapeautées par quelques ministères passaient commande pour 5 milliards de dollars. Les appels d'offres étaient lancées pour des sommes et des volumes considérables : 5 000 voitures... 2 millions de tonnes de blé. Le pays a besoin de tout. Les entreprises en profitent. Ces entreprises se plaignent, c'est vrai, de la lenteur des procédures, de contrats bloqués, de paiement retardés
Pourtant les sociétés sont assurées d'être payée car la garantie. Ce sont les Nations unies qui la fournissent. Alors entre 1996 et 2003 c'est la foire d'empoigne. Des Allemands, des Russes vont faire en Irak des bénéfices qu'ils ne font nulle part ailleurs. La France, l'un des alliés historiques du pays sera jusqu'en 2001 le premier partenaire commercial de l'Irak.
Au gré des soutiens politiques jugés indispensable par Saddam Hussein, l'Irak ouvrait évidemment ses marchés aux pays disposés ouvertement à aider le pays. Un jeu politique dont la vitrine était chaque année la très courue foire internationale de Bagdad.
Aujourd'hui le programme est fini mais pas totalement mort. Car une grande partie des projets humanitaires, comme la distribution de nourriture, sera poursuivie, mais désormais sous l'autorité de la coalition américano-britannique.
par Nicolas Vescovacci
Article publié le 21/11/2003