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Société

Michael Jackson : un enfant l’accuse encore

Rien ne va plus pour Michael Jackson. La pop-star doit une nouvelle fois faire face à des accusations d’abus sexuels sur des enfants. Son domaine près de Santa Barbara, le fameux Neverland, a été perquisitionné mardi pendant près de quinze heures et le chanteur, qui tourne un clip à Las Vegas, a été sommé de se rendre à la police. Si les avocats de la star démentent les accusations dont il fait l’objet, il semble que la justice américaine est bien décidée, cette fois-ci, à poursuivre la procédure.
Bamby va avoir bien du mal à se sortir de cette nouvelle affaire. Michael Jackson est, en effet, accusé d’agression sexuelle sur un mineur de 12 ans et risque huit ans de prison si les faits qui lui sont reprochés par le jeune garçon qui a porté plainte sont prouvés. Peu d’informations ont, pour le moment, été données sur la nature exacte des délits mais Michael Jackson serait accusé d’avoir enfreint l’article 288 du code pénal de Californie qui punit «les actes lubriques et de luxure». Selon la police, il s’agirait «d’actes obscènes avec l’intention de stimuler ou de satisfaire des désirs sexuels». Un mandat d’arrêt a été lancé contre la star, mardi soir, après la perquisition de son immense domaine de Californie qui a été effectuée dans le cadre d’une enquête engagée depuis plusieurs mois.

Michael Jackson n’était pas à Neverland lorsque les policiers ont ratissé sa propriété transformée en parc d’attraction destiné à son usage personnel, à la recherche, comme l’a indiqué le procureur Tom Sneddon, d’éléments susceptibles de «corroborer les déclarations de la victime», dont on ignore le nom pour le moment. Les dossiers sont, en effet, sous scellés pour une période de 45 jours car la plainte concerne un enfant de 12 ans.

Les avocats du chanteur qui tournait un clip à Las Vegas, au Nevada [Etat voisin de la Californie où les procédures sont engagées] ont immédiatement démenti des «accusations scandaleuses» et ont affirmé que Michael Jackson «ne ferait jamais de mal à un enfant de quelque manière que ce soit». Ils se sont aussi indignés «de la légèreté avec laquelle ont été annoncées ces accusations très sérieuses». La pop-star a d’autre part diffusé un communiqué pour dénoncer une machination de la part d’«avocats ne me représentant pas, et de porte-parole ne me connaissant pas, qui parlent en mon nom…Ces personnages semblent toujours émerger avec d’horribles allégations quand sort un nouvel album ou une nouvelle vidéo». Il est vrai que ces accusations contre le chanteur ont été rendues publiques le jour même de la sortie de sa dernière compilation intitulée Number Ones.

«Mr Jackson sera inculpé très bientôt»

Si cette coïncidence n’en est peut-être pas une, il n’en demeure pas moins que le procureur semble déterminé à poursuivre le chanteur et a affirmé qu’il disposait d’éléments suffisants pour que l’affaire ne tourne pas court de la même manière qu’en 1993 lorsqu’un jeune garçon, Jordy Chandler, avait porté plainte contre Michael Jackson avant de se contenter d’un règlement à l’amiable contre quelques millions de dollars (25 en l’occurrence). Tom Sneddon a affirmé qu’une «victime coopérative» était cette fois-ci à l’origine de l’enquête et que ses accusations ne devraient pas donner lieu à une procédure civile. D’autant que depuis la première affaire, la loi a changé [les mineurs peuvent dorénavant témoigner devant la justice] et que la police a lancé un appel aux éventuelles autres victimes du chanteur pour qu’elles se fassent connaître. D’autre part, le sherif de Santa Barbara Jim Anderson a affirmé : «Mr Jackson sera inculpé très bientôt». Peut-être même dès qu’il se sera rendu à la police.

Les conditions de la reddition du chanteur font l’objet de tractations entre ses conseils et la justice californienne. Il semble que Michael Jackson n’ait pas l’intention de se dérober, en tout cas c’est ce que ses avocats ont laissé entendre. L’un des ses porte-parole, Stuart Backerman a déclaré qu’il avait pris «des dispositions avec le juge pour retourner à Santa Barbara pour s’expliquer sans délai et apporter la preuve que ces accusations sont sans fondement». Michael Jackson qui pourrait se présenter de lui-même dans l’une des prisons du comté devra rendre son passeport aux autorités. Le montant de sa caution a été fixé à trois millions de dollars. Jusqu’à présent, le chanteur n’a jamais été incarcéré.

Cette nouvelle affaire mettant en cause les mœurs de Michael Jackson s’inscrit dans une longue lignée de scandales ayant pour origine les comportements étranges voire provocateurs d’une baby-star devenue grande. Au-delà de l’extravagance d’un homme de 45 ans dont la quête désespérée de l’éternelle jeunesse l’a conduit à multiplier les opérations de chirurgie esthétique jusqu’à en devenir méconnaissable, sa tendance à s’entourer toujours et exclusivement d’enfants, lui a attiré de nombreux ennuis.

Malgré les rumeurs d’homosexualité et de pédophilie qui ont circulé sur son compte, malgré même ses précédents ennuis avec la justice dans l’affaire Jordy Chandler, Michael Jackson n’a rien fait pour se faire oublier. La preuve : il y a quelques mois, il a admis dans un documentaire diffusé sur une chaîne de télévision britannique qu’il avait partagé son lit avec un jeune garçon, Gavin, présenté comme «un ami». Ces déclarations avaient provoqué des réactions de la part des associations de défense des droits de l’enfant qui avaient réclamé une enquête approfondie sur la conduite du chanteur. Aujourd’hui et dans un tel contexte de scandale, la question qui se pose, au-delà des poursuites dont il risque de faire l’objet et des peines qu’il encourt, est de savoir si Michael Jackson pourra conserver la garde de ses trois enfants, Prince Michael Jr, Paris Michael Katerine et Prince Michael II que leurs mamans lui ont laissé sans sourciller.



par Valérie  Gas

Article publié le 20/11/2003