Madagascar
Élections municipales en deux temps
Les électeurs malgaches se sont rendus aux urnes il y a 15 jours, pour désigner leurs maires et conseillers municipaux, dans les 1500 communes rurales. Ce dimanche, c’était au tour des électeurs des 45 communes urbaines de remplir leur devoir de citoyen.
De notre correspondant à Antananarivo
A Madagascar, il y a les «électeurs des villes» et les «électeurs des champs». C’est en tout cas, la distinction faite pour ce scrutin local. Le mandat des maires et des conseillers municipaux étant arrivé à expiration, il a fallu appeler les citoyens aux urnes. Et pour la première fois, les autorités ont décidé d’organiser le scrutin en deux temps.
Dimanche 9 novembre, l’élection concernait les quelques 1500 communes rurales, reparties dans tout le pays. Un scrutin au suffrage universel à un tour, pour élire à la proportionnelle, maires et conseillers municipaux. Quand on sait que 80% de la population malgache habite en brousse, quand on sait aussi que le président de la République souhaite faire de chaque commune malgache, un pilier essentiel pour les actions de développement du pays, on comprend l’importance de ces municipales. Et pourtant, ce scrutin n’a pas suscité un enthousiasme débordant, à l’image d’une campagne électorale, en brousse, plutôt terne.
Le vote s’est déroulé sans incident majeur. La participation a été très inégale, un taux moyen autour de 60%, mais une variation de 20 à 85 %, selon l’enjeu local du scrutin. Avec plus de 1400 candidats, le parti présidentiel TIM (Tiako i Madagasikara, J’aime Madagascar) faisait figure de grand favori. Sa victoire ne surprend ainsi personne. Mais si le TIM comptait ravir 70 % de communes, il n’en décroche «que» 56%, selon les chiffres officieux parvenus au ministère de l’Intérieur. En fait, dans les villages en brousse, le parti au pouvoir s’est heurté à des candidats indépendants ou issus d’associations politiques locales, qui obtiennent 20 % des mairies. Et puis, il y a eu la percée de l’AVI, un parti de la mouvance présidentielle (10% des municipalités rurales). Aucune autre formation politique ne dépasse les 5%. L’AREMA, ancien parti au pouvoir, s’effondre, puisqu’il ne décroche que 22 communes sur les 1 500.
Il a fallu presque deux semaines pour centraliser ces résultats. A présent, il faut compter encore quelques jours pour que les différents tribunaux électoraux statuent sur les plaintes reçues. Comme souvent, les contentieux portent surtout sur l’établissement des listes et des cartes d’électeurs.
Issue incertaine dans les grandes villes
Ce dimanche, c’était donc au tour des «électeurs des villes» de se rendre aux urnes, dans les 45 communes urbaines. Un scrutin au suffrage universel à un tour, pour élire d’un côté, les maires, et de l’autre les conseillers municipaux. De manière générale, ce vote suscite davantage d’enthousiasme, d’autant que les jeux sont loin d’être faits. Le TIM espère faire au moins aussi bien que dans les communes rurales. Ce parti a d’ailleurs déployé les plus gros moyens durant la période de propagande.
Quelques figures politiques hors mouvance présidentielle, comptent bien tenir tête aux différents candidats du TIM : le turbulent Pety Rakotoniaina à Fianarantsoa (Centre), Roland Ratsiraka, neveu de l’ancien président. Il brigue un nouveau mandat à Toamasina, (ex-Tamatave, côte Est). Pierre Tsiranana, fils du premier Président de Madagascar, se présente pour la première fois à Mahajanga (ex-Majunga, côte Ouest). A Toliary (ex-Tulear, côte Sud-Ouest), les multiples candidatures pourraient entraîner un éparpillement des voix, rendant ainsi l’issue du scrutin, incertaine. La bataille s’annonçait également intéressante à Antsiranana (ex-Diego-Suarez, Nord). En revanche, dans la capitale Antananarivo, peu de suspense : la victoire est promise à l’actuel chef de la commune et candidat du TIM, Patrick Ramiaramanana. Ses concurrents ont été quasi-invisibles durant la campagne électorale.
A l’issue de ce scrutin dans les communes urbaines, la collecte des résultats devrait logiquement être beaucoup plus rapide que pour les communes rurales. Au Ministère de l’Intérieur, on compte sortir les chiffres au plus tard en milieu de semaine.
A Madagascar, il y a les «électeurs des villes» et les «électeurs des champs». C’est en tout cas, la distinction faite pour ce scrutin local. Le mandat des maires et des conseillers municipaux étant arrivé à expiration, il a fallu appeler les citoyens aux urnes. Et pour la première fois, les autorités ont décidé d’organiser le scrutin en deux temps.
Dimanche 9 novembre, l’élection concernait les quelques 1500 communes rurales, reparties dans tout le pays. Un scrutin au suffrage universel à un tour, pour élire à la proportionnelle, maires et conseillers municipaux. Quand on sait que 80% de la population malgache habite en brousse, quand on sait aussi que le président de la République souhaite faire de chaque commune malgache, un pilier essentiel pour les actions de développement du pays, on comprend l’importance de ces municipales. Et pourtant, ce scrutin n’a pas suscité un enthousiasme débordant, à l’image d’une campagne électorale, en brousse, plutôt terne.
Le vote s’est déroulé sans incident majeur. La participation a été très inégale, un taux moyen autour de 60%, mais une variation de 20 à 85 %, selon l’enjeu local du scrutin. Avec plus de 1400 candidats, le parti présidentiel TIM (Tiako i Madagasikara, J’aime Madagascar) faisait figure de grand favori. Sa victoire ne surprend ainsi personne. Mais si le TIM comptait ravir 70 % de communes, il n’en décroche «que» 56%, selon les chiffres officieux parvenus au ministère de l’Intérieur. En fait, dans les villages en brousse, le parti au pouvoir s’est heurté à des candidats indépendants ou issus d’associations politiques locales, qui obtiennent 20 % des mairies. Et puis, il y a eu la percée de l’AVI, un parti de la mouvance présidentielle (10% des municipalités rurales). Aucune autre formation politique ne dépasse les 5%. L’AREMA, ancien parti au pouvoir, s’effondre, puisqu’il ne décroche que 22 communes sur les 1 500.
Il a fallu presque deux semaines pour centraliser ces résultats. A présent, il faut compter encore quelques jours pour que les différents tribunaux électoraux statuent sur les plaintes reçues. Comme souvent, les contentieux portent surtout sur l’établissement des listes et des cartes d’électeurs.
Issue incertaine dans les grandes villes
Ce dimanche, c’était donc au tour des «électeurs des villes» de se rendre aux urnes, dans les 45 communes urbaines. Un scrutin au suffrage universel à un tour, pour élire d’un côté, les maires, et de l’autre les conseillers municipaux. De manière générale, ce vote suscite davantage d’enthousiasme, d’autant que les jeux sont loin d’être faits. Le TIM espère faire au moins aussi bien que dans les communes rurales. Ce parti a d’ailleurs déployé les plus gros moyens durant la période de propagande.
Quelques figures politiques hors mouvance présidentielle, comptent bien tenir tête aux différents candidats du TIM : le turbulent Pety Rakotoniaina à Fianarantsoa (Centre), Roland Ratsiraka, neveu de l’ancien président. Il brigue un nouveau mandat à Toamasina, (ex-Tamatave, côte Est). Pierre Tsiranana, fils du premier Président de Madagascar, se présente pour la première fois à Mahajanga (ex-Majunga, côte Ouest). A Toliary (ex-Tulear, côte Sud-Ouest), les multiples candidatures pourraient entraîner un éparpillement des voix, rendant ainsi l’issue du scrutin, incertaine. La bataille s’annonçait également intéressante à Antsiranana (ex-Diego-Suarez, Nord). En revanche, dans la capitale Antananarivo, peu de suspense : la victoire est promise à l’actuel chef de la commune et candidat du TIM, Patrick Ramiaramanana. Ses concurrents ont été quasi-invisibles durant la campagne électorale.
A l’issue de ce scrutin dans les communes urbaines, la collecte des résultats devrait logiquement être beaucoup plus rapide que pour les communes rurales. Au Ministère de l’Intérieur, on compte sortir les chiffres au plus tard en milieu de semaine.
par Olivier Péguy
Article publié le 24/11/2003