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Musique sur Internet

Fusion Sony-BMG : la faute au piratage

Le Japonais Sony Music, numéro deux mondial de l’édition musicale fusionne avec l’Allemand BMG, du groupe Bertelsmann et numéro cinq du secteur. Les grandes manœuvres sont engagées dans cette industrie des loisirs, frappée par l’explosion du piratage numérique et des CD de contrefaçon.
De cinq, le nombre des grands éditeurs mondiaux de musique pourrait rapidement passer à trois avec le mouvement de fusion qui s’est engagé dans le secteur. L’annonce de la fusion entre BMG du groupe allemand Bertelsman et le Japonais Sony Music dans une société commune à 50/50 n’est que le premier pas vers une réorganisation globale. Le numéro cinq au niveau mondial et le numéro deux tentent ainsi de réduire les coûts par le biais d’un rapprochement afin de lutter contre la crise qui les frappe depuis maintenant quatre ans. Au banc des accusés: le piratage numérique au moyen de sites Internet spécialisés dans la mise en ligne de chansons et de musique. Ces sites gratuits pillent les droits des artistes et font cruellement baisser la vente des CD. Par ailleurs la vente des CD piratés a plus que doublé depuis 2000 au niveau mondial jusqu’à représenter 4,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, selon la fédération internationale de l’industrie phonographique.

La nouvelle société Sony BMG devrait désormais talonner le leader mondial de l’édition musicale, Universal music, filiale du groupe français Vivendi Universal qui représente à lui seul plus de 25% du marché. La publication des bans du mariage entre les deux entreprises prend de court une autre union en préparation dans ce secteur industriel: le rapprochement entre le Britannique EMI et l’Américain Warner Music, filiale d’AOL TimeWarner, pour les mêmes raisons que celles déjà avancées.

Marché détérioré

Avant de fusionner réellement Sony music et BMG devront recevoir l’approbation des autorités de surveillance de la concurrence tant aux Etats-Unis qu’en Europe. En 2001, la Commission de Bruxelles s’était opposée à deux projets de rapprochement présentés par EMI et Warner Music puis EMI et BMG. Les analystes s’accordent cependant à penser que la détérioration du marché du disque va cette fois rendre plus souple les autorités de la concurrence d’autant que les fusions envisagées concernent à chaque fois des sociétés issues de continents différents. A cette époque, la Commission européenne s’était rendue à l’avis des labels indépendants, environ un quart du marché, qui dénonçaient la tendance à la diminution du nombre des acteurs en concurrence.

Mais, depuis la situation s’est encore aggravée. De 3,8 milliards d’exemplaires en 1999 le marché mondial des ventes du disque est passé à 3 milliards en 2002 et devrait accuser une nouvelle baisse en 2003. En terme de chiffres d’affaires il passait simultanément de 38,5 milliards de dollars en 1999 à 32 milliards de dollars en 2002.



par Francine  Quentin

Article publié le 07/11/2003