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Attentats

La Russie frappée à deux jours des législatives

Un attentat a eu lieu vendredi à 5 heures TU dans le sud de la Russie, à bord d’un train de banlieue. Une explosion a détruit un wagon du convoi, faisant 36 tués et 103 blessés, selon le dernier bilan. L’origine de l’attentat n’est pas encore précisé avec certitude. Les autorités avancent l’hypothèse d’une piste tchétchène. Cet attentat survient à deux jours de l’ouverture du scrutin pour les élections législatives.
L’explosion a eu lieu dans la région de Stavropol, dans le Caucase du nord, près de la gare de la ville d’Essentouki. Le convoi roulait à destination de Mineralnye Vody. «Le train roulait, puis il y a eu une explosion accompagnée de fumée et de cendres (…). La déflagration s’est produite à l’intérieur du compartiment», a raconté un témoin. Le convoi n’a pas déraillé, mais le wagon a été brisé en deux sous la violence de l’explosion et les images diffusées par la chaîne de télévision publique Rossiya montrent un amas de ferrailles tordues et des lignes électriques endommagées.

Ni l’origine de l’attaque, ni son mode opératoire n’ont été identifié avec certitude. Le parquet régional du Caucase du nord penche pour un attentat suicide. Selon le ministère de l’Intérieur, l’auteur est une femme kamikaze. La police d’Essentouki, en revanche, estime que l’explosion a été déclenchée à l’aide d’une charge télécommandée. L’enquête a démarré immédiatement. Des autopsies sont en cours pour déterminer l’identité des victimes et identifier d’éventuels agresseurs.

«Les moyens utilisés par la Russie ne sont pas adéquats»

Les autorités privilégient avant tout la piste du terrorisme tchétchène. «Comme pratiquement tous les actes terroristes chez nous sont liés à l’affaire tchétchène, cela pourrait bien être des combattants de l’opposition tchétchène», a déclaré le président de la commission de la Douma sur la sécurité à la radio Echo de Moscou. Selon Alexandre Gourov, cet attentat serait destiné à signaler la permanence du problème caucasien à l’opinion publique russe et ses décideurs, à deux jours des élections législatives, dimanche. Le président Vladimir Poutine n’a pas repris à son compte les soupçons contre l’opposition armée tchétchène. Il a néanmoins dénoncé «une tentative de déstabiliser la situation dans le pays à la veille des élections parlementaires». Selon lui, les auteurs de l’attentat étaient quatre: trois femmes et un homme.

C’est la seconde attaque contre cette voie ferrée du sud de la Russie en trois mois. Le 3 septembre, une explosion avait ravagé un train de banlieusards faisant quatre morts et cinquante blessés. A l’époque, les rebelles tchétchènes n’avaient pas été mis en cause par les autorités. Une série d’attentats suicide a été perpétré au cours de ces derniers mois en Russie, faisant plus de 120 morts.
L’un des dirigeants du mouvement de défense des droits de l’homme Memorial s’est déclaré «terrifié par ce qui s’est passé: c’est un acte de terrorisme barbare, qui ne peut avoir aucune justification», a affirmé Oleg Orlov tout en soulignant que «les moyens utilisés par la Russie dans le Caucase du nord ne sont pas adéquats».



par Georges  Abou

Article publié le 05/12/2003