Irak
Pas d’accalmie depuis l’arrestation de Saddam Hussein
Ni l’annonce dimanche de la capture de Saddam Hussein, ni les images montrant la déchéance de l’ancien maître de Bagdad n’ont réussi à provoquer une accalmie dans les violences qui quotidiennement frappent l’Irak. Bien au contraire, la guérilla qui depuis plusieurs mois met en difficulté les forces de la coalition, semble aujourd’hui galvanisée par cette nouvelle donne, comme si la résistance irakienne à l’occupation américaine avait désormais toute sa légitimité, la menace d’un retour de l’ancien régime étant définitivement écartée. L’arrestation du dictateur déchu a en outre provoqué une série de manifestations dans le triangle sunnite où plusieurs milliers de partisans de l’ancien régime ont brandi ces derniers jours le portrait de Saddam Hussein, jurant de le venger «par le sang».
Le jour même de l’annonce de la capture de Saddam Hussein, une voiture piégée explosait devant un commissariat de Khaldiya à l’ouest de Bagdad. Cet attentat meurtrier a coûté la vie à 18 personnes, parmi lesquelles 16 policiers. Lundi et alors que les images du dictateur déchu étaient encore diffusées sur les télévision du monde entier, la capitale irakienne a vécu une nouvelle journée sanglante marquée par deux attaques suicide. Ces violences montrent, s’il en était encore besoin, que la guérilla loin d’avoir été décapitée est bel et bien encore opérationnelle.
L’idée selon laquelle la résistance irakienne était dirigée par Saddam Hussein est donc aujourd’hui largement démentie. Et à en croire de nombreux analystes, la capture de l’ancien dictateur pourrait paradoxalement unifier la guérilla jusque-là séparée en trois courants, le premier regroupant les pro-Saddam, le deuxième les islamistes hostiles à l’Occident en général et aux Etats-Unis en particulier, le dernier réunissant les nationalistes adversaires de l’ancien maître de Bagdad et aujourd’hui violemment opposés à toute forme d’occupation de leur pays. Dans ce contexte, la mort politique de Saddam Hussein, en servant la résistance irakienne jusqu’alors divisée du fait de la personnalité même de l’ancien dictateur qui a longtemps servi de repoussoir à une grande partie des combattants, laisse présager la poursuite des violences en Irak et fait de la coalition la cible de choix des attaques à venir. «Avec l’arrestation de Saddam Hussein, la résistance anti-américaine a été débarrassée du label du parti Baas. Elle peut donc désormais se présenter comme une authentique voix nationaliste contre l’occupation étrangère», notait ainsi un expert britannique.
Le triangle sunnite toujours fidèle à son président
Mais même capturé et exhibé dans une posture humiliante sur toutes les télévisions du monde, l’ancien dictateur continue de bénéficier du soutien d’une partie de la population qui n’a pas hésité à braver les forces américaines pour lui manifester sa fidélité. Le triangle sunnite est en effet en ébullition depuis dimanche, les partisans de Saddam Hussein n’hésitant pas à s’en prendre à la police irakienne mise en place par la coalition et accusée de collaboration avec l’ennemi. A Fallouja, des manifestants ont ainsi mis à sac pour la deuxième fois en deux mois le siège de la préfecture avant de détruire tous les documents qui s’y trouvaient. A Ramadi, les fidèles de l’ancien dictateur ont occupé le siège du gouvernorat où ils ont accroché de grands portraits du président déchu.
L’ancien fief de Tikrit a également été le théâtre de manifestations avant que les chars de la coalition n’y prennent position et que les autorités irakiennes ne mettent en garde contre tout rassemblement. «On tirera sur toute manifestation contre le gouvernement où les forces de la coalition», a ainsi déclaré le gouverneur régional dans un enregistrement diffusé par haut-parleur. Hussein al-Jabouri, qui précisait que toute forme de rassemblement était désormais interdite dans tout le pays, a en outre indiqué que les manifestants encouraient une peine de prison d’un an et que les fonctionnaires qui participeraient à ces rassemblements perdraient leur emploi.
Manifestement inquiètes de la recrudescence des violences, les forces de la coalition ont lancé mercredi une opération d’envergure à laquelle participent quelque 1 900 militaires dans la ville de Samara, un bastion sunnite situé à 120 kilomètres au nord de Bagdad. Les troupes américaines, appuyées par des véhicules blindés et des hélicoptères de combat, ont arrêté 73 personnes dont huit sont soupçonnées d’être des financiers de la guérilla. Officiellement cette offensive vise à «isoler et éliminer des éléments de l’ancien régime hostiles à la coalition qui continuent de chercher à déstabiliser l’Irak et à intimider les citoyens irakiens ayant choisi la liberté contre la tyrannie». L’opération devrait durer encore plusieurs jours.
L’idée selon laquelle la résistance irakienne était dirigée par Saddam Hussein est donc aujourd’hui largement démentie. Et à en croire de nombreux analystes, la capture de l’ancien dictateur pourrait paradoxalement unifier la guérilla jusque-là séparée en trois courants, le premier regroupant les pro-Saddam, le deuxième les islamistes hostiles à l’Occident en général et aux Etats-Unis en particulier, le dernier réunissant les nationalistes adversaires de l’ancien maître de Bagdad et aujourd’hui violemment opposés à toute forme d’occupation de leur pays. Dans ce contexte, la mort politique de Saddam Hussein, en servant la résistance irakienne jusqu’alors divisée du fait de la personnalité même de l’ancien dictateur qui a longtemps servi de repoussoir à une grande partie des combattants, laisse présager la poursuite des violences en Irak et fait de la coalition la cible de choix des attaques à venir. «Avec l’arrestation de Saddam Hussein, la résistance anti-américaine a été débarrassée du label du parti Baas. Elle peut donc désormais se présenter comme une authentique voix nationaliste contre l’occupation étrangère», notait ainsi un expert britannique.
Le triangle sunnite toujours fidèle à son président
Mais même capturé et exhibé dans une posture humiliante sur toutes les télévisions du monde, l’ancien dictateur continue de bénéficier du soutien d’une partie de la population qui n’a pas hésité à braver les forces américaines pour lui manifester sa fidélité. Le triangle sunnite est en effet en ébullition depuis dimanche, les partisans de Saddam Hussein n’hésitant pas à s’en prendre à la police irakienne mise en place par la coalition et accusée de collaboration avec l’ennemi. A Fallouja, des manifestants ont ainsi mis à sac pour la deuxième fois en deux mois le siège de la préfecture avant de détruire tous les documents qui s’y trouvaient. A Ramadi, les fidèles de l’ancien dictateur ont occupé le siège du gouvernorat où ils ont accroché de grands portraits du président déchu.
L’ancien fief de Tikrit a également été le théâtre de manifestations avant que les chars de la coalition n’y prennent position et que les autorités irakiennes ne mettent en garde contre tout rassemblement. «On tirera sur toute manifestation contre le gouvernement où les forces de la coalition», a ainsi déclaré le gouverneur régional dans un enregistrement diffusé par haut-parleur. Hussein al-Jabouri, qui précisait que toute forme de rassemblement était désormais interdite dans tout le pays, a en outre indiqué que les manifestants encouraient une peine de prison d’un an et que les fonctionnaires qui participeraient à ces rassemblements perdraient leur emploi.
Manifestement inquiètes de la recrudescence des violences, les forces de la coalition ont lancé mercredi une opération d’envergure à laquelle participent quelque 1 900 militaires dans la ville de Samara, un bastion sunnite situé à 120 kilomètres au nord de Bagdad. Les troupes américaines, appuyées par des véhicules blindés et des hélicoptères de combat, ont arrêté 73 personnes dont huit sont soupçonnées d’être des financiers de la guérilla. Officiellement cette offensive vise à «isoler et éliminer des éléments de l’ancien régime hostiles à la coalition qui continuent de chercher à déstabiliser l’Irak et à intimider les citoyens irakiens ayant choisi la liberté contre la tyrannie». L’opération devrait durer encore plusieurs jours.
par Mounia Daoudi
Article publié le 17/12/2003