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Attentats

Moscou, cible d’une attaque kamikaze

Une kamikaze, au moins, est à l’origine de l’attentat suicide perpétré mardi en plein centre-ville à Moscou. Le bilan fait état de 5 morts et 14 blessés, dont plusieurs sont dans un état grave. L’attaque a été commise 48 heures après les élections législatives.
Cette fois, les terroristes ont frappé le cœur de la capitale. L’explosion s’est produite vers 11 heures, heure locale, dans un quartier huppé de la ville, juste devant le National, l’un des hôtels les plus chics de Moscou situé en face du Kremlin et tout près de la Douma, dont les députés viennent d’être renouvelés dimanche. L’attentat suicide a été commis par au moins une femme, voire deux selon le ministère de l’Intérieur qui précise que les deux terroristes sont mortes dans l’explosion de l’engin.

La charge, évaluée à 500 grammes d’équivalent TNT, aurait explosé trop tôt. Les vitres de l’hôtel ont été soufflées sur deux étages. Plusieurs voitures ont été détruites ou endommagées. Selon des informations no-confirmées du porte-parole de la police, une seconde charge non-explosée, estimée à 5 kg, a été retrouvée sur les lieux de l’attentat.

Crime organisé ou indépendantistes tchétchènes ?

Le maire de Moscou affirme que, juste avant l’explosion, deux femmes s’étaient approchées de l’entrée de l’hôtel et l’une d’elles a demandé où était la Douma. «Visiblement, la bombe a explosé spontanément, et l’hôtel National n’était pas l’endroit visé», a déclaré Iouri Loujkov. Selon les autorités, la Douma était vraisemblablement la cible de l’attaque. L’agence Interfax indique qu’un passeport au nom caucasien a été retrouvé sur le corps de la ou l’une des kamikazes. L’agence Itar-Tass souligne que la bombe était remplie de clous et de morceaux de métal.

Les enquêteurs déclarent n’exclure aucune piste, notamment celle d’un règlement de compte orchestré par le crime organisé. Mais déjà nombre d’observateurs et responsables penchent pour une implication des indépendantistes tchétchènes. En juillet, la capitale russe avait été la cible d’un attentat suicide perpétré par des femmes, dont au moins une tchétchène. L’attaque avait fait une vingtaine de morts et une trentaine de blessés lors d’un concert de rock. Vendredi, deux jours avant le scrutin législatif, un autre attentat suicide avait été commis dans un train de banlieue, dans une région du Caucase proche de la Tchétchénie, et avait fait 44 morts.



par Georges  Abou

Article publié le 09/12/2003