Irak
Pas de trêve pour les soldats américains
Les forces américaines anticipaient un contexte particulièrement violent à l’occasion des fêtes de Noël. Leurs craintes se sont vérifiées, notamment dans la capitale irakienne où ont eu lieu plusieurs attaques à la roquette et attentats à la bombe.
A l’image de l’hôtel Sheraton Ishtar situé dans le centre de Bagdad, pris deux fois pour cible en moins de vingt-quatre heures, l’Irak n’a pas connu de répit à l’occasion de Noël. L’opération «Poigne de fer» lancée mercredi par les Américains sur la base d’informations obtenues auprès de l’ex-président irakien Saddam Hussein n’a pas permis de garantir la sécurité des occupants de cet établissement hôtelier parmi lesquels se trouvent de nombreux journalistes et hommes d’affaires occidentaux. Mercredi soir, un tir de mortier touchait le toit de cet imposant bâtiment situé sur la rive gauche du Tigre, tandis que des roquettes étaient tirées quelques heures plus tard contre le huitième étage.
Si ces deux attaques n’ont pas fait de victimes, les dégâts matériels sont eux été assez importants, aussi bien dans l’hôtel que sur certains bâtiments voisins. Un Irakien a notamment fait visiter à une journaliste de l’AFP son appartement situé à une centaine de mètres du Sheraton. Une roquette, vraisemblablement destinée au Sheraton, a frappé la façade de l’immeuble sans exploser puis a traversé plusieurs pièces de l’appartement. «Je pense que celui ou ceux qui ont fait ça étaient effrayés et n’ont pas visé proprement leur cible. Ils voulaient faire leur job et s’enfuir le plus rapidement possible», a expliqué Zaid-Al-Khalil en s’étonnant du fait que tous les membres de sa famille soient indemnes.
Plusieurs roquettes ont également été lancées au cours des premières heures de la journée sur le quartier général américain, une d’entre elles touchant une mission diplomatique voisine. Le mur d’enceinte de l’ambassade de Turquie a ainsi été endommagé. Un bâtiment se trouvant à côté de l’ambassade d’Allemagne a également été la cible de tirs. Et l’ambassade d’Iran avait connu mercredi un sort similaire. Interrogé sur cette vague d’attaques, un lieutenant américain en patrouille dans les rues de Bagdad a indiqué qu’il s’agissait d’un «jour ordinaire», de violentes attaques se répétant jour après jour dans les rues de la capitale irakienne. L’explosion d’une bombe au passage d’un minibus a ainsi provoqué mercredi la mort d’un civil. Victime de l’explosion d’une mine, un soldat américain a lui aussi perdu la vie mercredi à Bagdad, portant à 206 le nombre de militaires américains tués en Irak depuis que le président américain George Bush a décrété le 1er mai la fin des «opérations majeures de combat».
«Les portes de l’enfer»
La situation n’est guère plus rassurante dans le reste du pays, où les soldats américains sont régulièrement attaqués par une guérilla irakienne qui souhaite les contraindre à quitter le pays. Trois GI’s qui circulaient sur une route de Samarra, à 100 kilomètres de Bagdad, ont été tués par l’explosion d’une bombe mercredi. Quelques heures plus tard, la principale base américaine de la ville de Kirkouk, située à environ 250 kilomètres de Bagdad, essuyait des tirs de mortiers.
Les forces américaines ne restent bien sûr pas les bras croisés face à ces actes de violence répétés. Ils ont ainsi arrêté depuis lundi plus de 70 personnes soupçonnées d’appartenir à la guérilla, et notamment un proche de l’ancien numéro 2 du régime irakien, Ezzat Ibrahim, accusé par les Américains de coordonner toutes ces attaques et toujours en fuite. Mais il leur est très difficile d’étouffer ces unités de résistance qui n’entretiennent bien souvent aucun contact entre elles, de nouveaux groupes de combattants se constituant régulièrement. Une situation qui, comme l’a rappelé mercredi le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, était largement prévisible. «Tant qu’il y aura des troupes étrangères, il y aura de la résistance», a déclaré le diplomate égyptien sur les ondes de la BBC. Farouche opposant à la guerre contre l’Irak, il avait d’ailleurs déclaré avant qu’elle ne débute qu’elle «ouvrirait les portes de l’enfer». Et sur le terrain, certains Irakiens n’hésitent pas à évoquer ouvertement un scénario similaire. «Maintenant que Saddam Hussein a été capturé, la résistance islamique va s’intensifier et devenir plus efficace», a ainsi expliqué cheikh Ali Oussam, imam d’une des mosquées de Mossoul, une ville située à 400 kilomètres au nord de Bagdad. Comme lui, d’autres dignitaires religieux de cette ville anticipent une recrudescence des actes de violence. Car ils savent que de plus en plus d’habitants considèrent que chasser les soldats de la coalition militaire internationale du territoire national relève d’un devoir religieux.
Si ces deux attaques n’ont pas fait de victimes, les dégâts matériels sont eux été assez importants, aussi bien dans l’hôtel que sur certains bâtiments voisins. Un Irakien a notamment fait visiter à une journaliste de l’AFP son appartement situé à une centaine de mètres du Sheraton. Une roquette, vraisemblablement destinée au Sheraton, a frappé la façade de l’immeuble sans exploser puis a traversé plusieurs pièces de l’appartement. «Je pense que celui ou ceux qui ont fait ça étaient effrayés et n’ont pas visé proprement leur cible. Ils voulaient faire leur job et s’enfuir le plus rapidement possible», a expliqué Zaid-Al-Khalil en s’étonnant du fait que tous les membres de sa famille soient indemnes.
Plusieurs roquettes ont également été lancées au cours des premières heures de la journée sur le quartier général américain, une d’entre elles touchant une mission diplomatique voisine. Le mur d’enceinte de l’ambassade de Turquie a ainsi été endommagé. Un bâtiment se trouvant à côté de l’ambassade d’Allemagne a également été la cible de tirs. Et l’ambassade d’Iran avait connu mercredi un sort similaire. Interrogé sur cette vague d’attaques, un lieutenant américain en patrouille dans les rues de Bagdad a indiqué qu’il s’agissait d’un «jour ordinaire», de violentes attaques se répétant jour après jour dans les rues de la capitale irakienne. L’explosion d’une bombe au passage d’un minibus a ainsi provoqué mercredi la mort d’un civil. Victime de l’explosion d’une mine, un soldat américain a lui aussi perdu la vie mercredi à Bagdad, portant à 206 le nombre de militaires américains tués en Irak depuis que le président américain George Bush a décrété le 1er mai la fin des «opérations majeures de combat».
«Les portes de l’enfer»
La situation n’est guère plus rassurante dans le reste du pays, où les soldats américains sont régulièrement attaqués par une guérilla irakienne qui souhaite les contraindre à quitter le pays. Trois GI’s qui circulaient sur une route de Samarra, à 100 kilomètres de Bagdad, ont été tués par l’explosion d’une bombe mercredi. Quelques heures plus tard, la principale base américaine de la ville de Kirkouk, située à environ 250 kilomètres de Bagdad, essuyait des tirs de mortiers.
Les forces américaines ne restent bien sûr pas les bras croisés face à ces actes de violence répétés. Ils ont ainsi arrêté depuis lundi plus de 70 personnes soupçonnées d’appartenir à la guérilla, et notamment un proche de l’ancien numéro 2 du régime irakien, Ezzat Ibrahim, accusé par les Américains de coordonner toutes ces attaques et toujours en fuite. Mais il leur est très difficile d’étouffer ces unités de résistance qui n’entretiennent bien souvent aucun contact entre elles, de nouveaux groupes de combattants se constituant régulièrement. Une situation qui, comme l’a rappelé mercredi le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, était largement prévisible. «Tant qu’il y aura des troupes étrangères, il y aura de la résistance», a déclaré le diplomate égyptien sur les ondes de la BBC. Farouche opposant à la guerre contre l’Irak, il avait d’ailleurs déclaré avant qu’elle ne débute qu’elle «ouvrirait les portes de l’enfer». Et sur le terrain, certains Irakiens n’hésitent pas à évoquer ouvertement un scénario similaire. «Maintenant que Saddam Hussein a été capturé, la résistance islamique va s’intensifier et devenir plus efficace», a ainsi expliqué cheikh Ali Oussam, imam d’une des mosquées de Mossoul, une ville située à 400 kilomètres au nord de Bagdad. Comme lui, d’autres dignitaires religieux de cette ville anticipent une recrudescence des actes de violence. Car ils savent que de plus en plus d’habitants considèrent que chasser les soldats de la coalition militaire internationale du territoire national relève d’un devoir religieux.
par Olivier Bras
Article publié le 25/12/2003