Iran
Nucléaire : l’Iran a cédé
L’Agence internationale de l’énergie atomique pourra désormais inspecter l’ensemble des installations nucléaires iranienne et y effectuer tous les contrôles qu’elle souhaite avec seulement un préavis de deux heures. Après des mois de tension, les autorités de Téhéran se sont en effet résignées à signer un protocole additionnel au traité de non prolifération (TNP) nucléaire les y autorisant.
En apposant sa signature au protocole additionnel du TNP, le représentant de l'Iran auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Ali Akbar Salehi, a assuré qu’aucun détail du programme nucléaire iranien n’échapperait désormais aux inspecteurs de l’agence onusienne. «C’est un événement historique, a-t-il déclaré. J’espère ardemment que mon pays ne sera plus en but à des accusations malhonnêtes et motivées politiquement». Le responsable iranien faisait ouvertement référence aux soupçons colportés notamment par Washington selon lesquels les autorités de Téhéran chercheraient à mettre au point l’arme atomique. «La balle est maintenant dans le camp des Occidentaux», a par ailleurs affirmé Ali Akbar Salehi, qui a précisé que l’adoption définitive du protocole additionnel, qui doit maintenant être ratifié par le Parlement iranien et le conseil des Gardiens de la constitution, pourrait prendre plusieurs mois. En attendant, il a donc invité les pays qui s’y étaient engagé à aider l’Iran a développer son nucléaire civil, Téhéran en faisant une priorité afin de répondre à la demande croissante des besoins en électricité auxquels doit faire face le pays. «Si ces pays tiennent leurs engagements alors le processus entamé –avec la signature du protocole additionnel– aboutira», a-t-il conclu.
Cette volte-face spectaculaire de Téhéran après des mois de tension répond à la principale demande de la communauté internationale qui exigeait de contrôler le programme nucléaire iranien. L’AIEA pourra donc désormais inspecter non seulement les installations en fonctionnement mais également des lieux auxquels elle n’avait pas accès en vertu du seul TNP comme les réacteurs arrêtés, les centres de recherches ou les usines fabriquant des produits susceptibles de servir à des programmes nucléaires. Elle pourra, avec un préavis de seulement deux heures, se rendre sur les sites de son choix pour y effectuer des mesures, des échantillonnages et des prélèvements d’eau, de terre et d’air pour déceler d’éventuelles activités clandestines. Le chef de l’AIEA, l’Egyptien Mohamed el-Baradeï, a à ce sujet salué la décision de Téhéran d’adhérer au protocole additionnel du TNP. «Ce protocole, a-t-il insisté, est un outil important dans l’établissement de la confiance de la communauté internationale. Il offre à l’Iran l’occasion de briser un cercle vicieux qui s’est perpétué depuis 20 ans en permettant à l’AIEA de déterminer si son programme nucléaire est totalement pacifique».
Satisfaction très mesurée de Washington
Le geste des autorités de Téhéran, soulignent les observateurs, est d’autant plus significatif qu’elles ont accepté de soumettre les installations iraniennes aux contrôles inopinés et poussés de l’AIEA avant même que le protocole additionnel ne soit adopté par le Parlement et le Conseil des Gardiens de la constitution. La question de la ratification de ce texte avait pourtant suscité ces derniers mois d’intenses débats en Iran où les conservateurs se sont élevés contre un régime d’inspections renforcées qui, à leurs yeux, portait atteinte à leur souveraineté nationale. Leur crainte est qu’en autorisant l’agence onusienne à se déplacer comme il lui semble à travers toute le pays, cette dernière ne mette à jour les secrets des sites militaires non liés au programme nucléaire et indispensables à la sécurité du pays.
Mais malgré ce revirement encore inimaginable il y a quelques semaines de Téhéran et malgré son engagement à renoncer à son programme d’enrichissement d’uranium –l’Iran avait reconnu en octobre dernier devant des inspecteurs de l’AIEA avoir dissimulé pendant vingt ans un tel programme–, ses principaux détracteurs, à savoir les Etats-Unis, ont accueilli avec méfiance la décision iranienne. «En raison des deux décennies de mensonges iraniens, une stricte vérification de la mise en oeuvre du protocole sur plusieurs années sera essentielle pour rétablir la confiance de la communauté internationale en ce qui concerne le respect par l'Iran de ses obligations», ainsi affirmé Kenneth Brill, le représentant américain auprès de l’AIEA. Plus diplomate, le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, a pour sa part «salué le fait que les autorités iraniennes aient tenu cet engagement». Mais, a-t-il ajouté, «il est important de rappeler qu'il ne s'agit que d'un premier pas». «L'Iran doit ratifier et appliquer ce protocole additionnel qui est maintenant signé, et doit surtout appliquer les programmes sur lesquels il s'est dit d'accord» pour garantir que ses activités nucléaires n'ont pas de but militaire, a-t-il insisté.
Cette volte-face spectaculaire de Téhéran après des mois de tension répond à la principale demande de la communauté internationale qui exigeait de contrôler le programme nucléaire iranien. L’AIEA pourra donc désormais inspecter non seulement les installations en fonctionnement mais également des lieux auxquels elle n’avait pas accès en vertu du seul TNP comme les réacteurs arrêtés, les centres de recherches ou les usines fabriquant des produits susceptibles de servir à des programmes nucléaires. Elle pourra, avec un préavis de seulement deux heures, se rendre sur les sites de son choix pour y effectuer des mesures, des échantillonnages et des prélèvements d’eau, de terre et d’air pour déceler d’éventuelles activités clandestines. Le chef de l’AIEA, l’Egyptien Mohamed el-Baradeï, a à ce sujet salué la décision de Téhéran d’adhérer au protocole additionnel du TNP. «Ce protocole, a-t-il insisté, est un outil important dans l’établissement de la confiance de la communauté internationale. Il offre à l’Iran l’occasion de briser un cercle vicieux qui s’est perpétué depuis 20 ans en permettant à l’AIEA de déterminer si son programme nucléaire est totalement pacifique».
Satisfaction très mesurée de Washington
Le geste des autorités de Téhéran, soulignent les observateurs, est d’autant plus significatif qu’elles ont accepté de soumettre les installations iraniennes aux contrôles inopinés et poussés de l’AIEA avant même que le protocole additionnel ne soit adopté par le Parlement et le Conseil des Gardiens de la constitution. La question de la ratification de ce texte avait pourtant suscité ces derniers mois d’intenses débats en Iran où les conservateurs se sont élevés contre un régime d’inspections renforcées qui, à leurs yeux, portait atteinte à leur souveraineté nationale. Leur crainte est qu’en autorisant l’agence onusienne à se déplacer comme il lui semble à travers toute le pays, cette dernière ne mette à jour les secrets des sites militaires non liés au programme nucléaire et indispensables à la sécurité du pays.
Mais malgré ce revirement encore inimaginable il y a quelques semaines de Téhéran et malgré son engagement à renoncer à son programme d’enrichissement d’uranium –l’Iran avait reconnu en octobre dernier devant des inspecteurs de l’AIEA avoir dissimulé pendant vingt ans un tel programme–, ses principaux détracteurs, à savoir les Etats-Unis, ont accueilli avec méfiance la décision iranienne. «En raison des deux décennies de mensonges iraniens, une stricte vérification de la mise en oeuvre du protocole sur plusieurs années sera essentielle pour rétablir la confiance de la communauté internationale en ce qui concerne le respect par l'Iran de ses obligations», ainsi affirmé Kenneth Brill, le représentant américain auprès de l’AIEA. Plus diplomate, le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, a pour sa part «salué le fait que les autorités iraniennes aient tenu cet engagement». Mais, a-t-il ajouté, «il est important de rappeler qu'il ne s'agit que d'un premier pas». «L'Iran doit ratifier et appliquer ce protocole additionnel qui est maintenant signé, et doit surtout appliquer les programmes sur lesquels il s'est dit d'accord» pour garantir que ses activités nucléaires n'ont pas de but militaire, a-t-il insisté.
par Mounia Daoudi
Article publié le 19/12/2003