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Union européenne

Accord sur les quotas de pêche

Au terme de trente heures de discussions serrées les Quinze et la Commission européenne sont parvenus à un accord sur les quotas de pêche par pays en 2004. La difficulté consistait à réduire les quantités pêchées, afin de préserver une ressource qui se raréfie, tout en préservant les intérêts des pêcheurs.
Après la réforme de la politique commune de pêche (PCP) de l’Union européenne, entrée en vigueur le 1er janvier dernier, la Commission européenne entreprend une deuxième étape de restructuration du secteur avec la préservation ou la reconstitution des stocks de poissons afin de garantir une «exploitation durable des ressources halieutiques».

Cette nouvelle politique européenne du secteur de la pêche prévoit d’adapter la flotte à des capacités de pêche à la fois écologiquement et économiquement responsables. Cela se traduit par une démolition progressive des navires de pêche en surcapacité et par des aides communautaires à la reconversion des pêcheurs dans d’autres activités. Ce volet de la réforme n’a pas été adopté aisément en raison de son coût social.

Les ministres de l’Agriculture et de la pêche de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, ont donc mené une réunion-marathon de trente heures avant de parvenir à fixer des plafonds de prises attribués à chaque pays membre. L’accord intervenu prévoit de réduire les quotas de prises de cabillaud et de merlu, mais de manière moins drastique que ne le proposait initialement le commissaire européen à l’Agriculture Franz Fischler. En contrepartie une relative souplesse a été adoptée pour plusieurs autres espèces.

Au départ, les totaux autorisés de captures (TAC) proposés par le commissaire européen Franz Fischler, basés sur des analyses scientifiques des ressources marines prévoyaient, pour 2004, des quantités maximum de pêche autorisées en diminution de 47% à 80% selon les espèces et les zones de pêche concernées. Le Conseil international pour l’exploitation de la mer (CIEM) préconisait même un arrêt total, en 2004, de la capture de certaines espèces dont le cabillaud. Finalement une stratégie à long terme de préservation et de reconstitution des stocks a été arrêtée.

Préserver, à terme, les intérêts des pêcheurs

Pour des pays où la pêche artisanale représente encore activité économique et emploi la pilule est dure à avaler. La France, le Danemark, l’Irlande, le Portugal, le Royaume-Uni ne sont pas favorables à ces réductions de droits de pêche, au nom de la survie du secteur. Une journée européenne d’action a eu lieu le 10 décembre, à l’appel des organisations professionnelles de la pêche, pour dénoncer les propositions de réduction des captures. Les professionnels demandent que ces réductions n’excédent pas 15% d’une année sur l’autre pour éviter la déstabilisation des entreprises du secteur : pêche, conserveries, usines de surgelés.

Ils se plaignent également du degré d’incertitude et d’inexactitude des recommandations scientifiques et soulignent, devant l’accusation de sur-pêche, que la pollution n’est pas étrangère à la disparition des espèces.

De son côté la Commission européenne se défend en rappelant que la raréfaction des ressources halieutiques ne fait pas l’objet du moindre doute. De ce point de vue, limiter les captures et reconstituer les stocks vont, à terme, dans le sens des intérêts des pêcheurs.



par Francine  Quentin

Article publié le 19/12/2003