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Algérie

Moines de Tibéhirine: la thèse officielle contestée

La famille de l’un des moines de Tibéhirine assassiné en Algérie en 1996 vient de déposer une plainte devant la justice française pour tenter de faire la lumière sur cet assassinat attribué au GIA (Groupe islamique armé).
Plus de 6 ans après l'assassinat en Algérie des moines français de Tibéhirine, le drame connaît un rebondissement judiciaire. La famille de l'un des moines porte plainte contre X pour «assassinat et séquestration». En mars 1996, 7 moines trappistes français étaient enlevés dans leur monastère à une centaine de kilomètres d'Alger, puis retrouvés, décapités, deux mois plus tard. Un crime revendiqué à l'époque par les islamistes du GIA (Groupe islamique armé). Désormais une autre version se fait jour, certains évoquent une implication des services secrets algériens.

Au printemps 1996, la guérilla islamiste ensanglante l'Algérie. Alors, quand deux mois après leur enlèvement, les corps décapités des 7 moins trappistes du monastère de Tibéhirine (à une centaine de kilomètres au sud d’Alger) sont retrouvés, la version officielle met en cause le GIA, d'autant qu'un communiqué du Groupe islamique armé avait annoncé leur mort.

Mais que s'est-il réellement passé ? Depuis un an, de nouveaux témoignages dessinent une autre version. Les moines auraient été victimes d'une «bavure» des services algériens.

Le GIA instrumentalisé ?

Les religieux auraient bien été enlevés par des islamistes du GIA, mais leur chef de l'époque, Djamel Zitouni, aurait été instrumentalisé par les services secrets, qui devaient, rapidement, libérer les otages, et du même coup, améliorer l'image de marque du régime algérien notamment auprès des autorités françaises.

La manipulation aurait échoué parce qu'un autre groupe d'islamiste se serait emparé des moines après leur enlèvement. A l'appui de cette hypothèse, le témoignage d’un homme, Abdelkader Tigha, un ancien de la sécurité militaire. Son avocat, Patrick Baudouin, défend aussi les proches des moines à l'origine de la plainte.

La justice devra faire la part de la rumeur et des faits, sur une affaire douloureuse, qui jusqu'à présent n'a donné lieu à aucune enquête.

A écouter :

Patrick Baudoin, président de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme. Pour lui cette plainte est l'occasion d'établir des responsabilités pour les violences qui sévissent en Algérie depuis 10 ans (témoignage recueilli par Patrick Adam, le 10/12/2003).



par Patrick  Adam

Article publié le 10/12/2003