Libye
Visite sans précédent pour el-Baradeï à Tripoli
Le chef de l’AIEA, l’Egyptien Mohamed el-Baradeï, s’est rendu samedi en Libye pour une visite destinée à vérifier en profondeur le programme nucléaire de ce pays.
La visite en Libye du chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed el-Baradeï, n’était pas concevable il y a dix jours encore, date à lequel ce pays était encore considéré par la communauté internationale comme infréquentable puisque accusé de soutenir le terrorisme. Mais depuis, les autorités de Tripoli ont opéré un revirement spectaculaire en annonçant officiellement le 19 décembre dernier leur intention de renoncer à tout programme d’armes de destruction massive. Une décision prise à l’issue de neuf mois de négociations secrètes avec Washington et Londres. Trois jours plus tard, le régime libyen se déclarait également prêt à signer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) devant autorisé l’AIEA à effectuer des visites inopinées et poussées de tous ses sites.
C’est dans ce contexte que l’Egyptien Mohamed el-Baradeï s’est rendu ce samedi à Tripoli accompagné d’une délégation composée d’une dizaine d’experts confirmés. «L'important pour moi, avait-il affirmé avant son départ, c'est d'obtenir une connaissance exhaustive du programme –son origine, son histoire, son importance– puis ensuite de parvenir à un accord avec les autorités libyennes sur un plan d'action visant à éliminer tout ce qui doit être éliminé et qui ne soit pas lié à des activités pacifiques». A son arrivée à l’aéroport, le chef de l’AIEA a également expliqué qu’il «souhaitait rencontrer quiconque a quelque chose à dire sur le dossier nucléaire». Il a en outre affirmé que la Libye «n’était pas sur le point d’avoir l’arme nucléaire», apportant un démenti formel aux récentes accusations américaine et britannique selon lesquelles ce pays était tout prêt de mettre au point une arme atomique. «Il semblerait, a toutefois souligné Mohamed el-Baradeï, que la Libye a développé quelques capacités d’enrichissement d’uranium. Je suis ici pour discuter avec les autorités des mesures correctrices à prendre».
Probable rencontre avec Kadhafi
Si la journée de samedi a largement été protocolaire –la délégation onusienne a notamment rencontré le chef de la diplomatie libyenne qui a assuré que son pays allait «agir en toute transparence avec l’AIEA»–, les experts sont entrés dans le vif du sujet dès dimanche matin. Mohamed el-Baradeï et ses inspecteurs ont ainsi eu des entretiens avec Matouk Mohamed Matouk, le vice-Premier ministre responsable du programme nucléaire libyen. Aucune information n’a filtré sur ces pourparlers. La délégation de l’AIEA a ensuite visité des installations nucléaires en se rendant sur quatre sites tous situés dans la région de Tripoli et qui n'avaient jamais été visités jusque-là.
Avant de quitter la Libye, Mohamed el-Baradeï doit avoir des entretiens lundi avec le Premier ministre Choukri Ghanem. Cette entrevue devrait elle-même être suivie d’un «autre rendez-vous», certains observateurs estimant qu’il pourrait bien s’agir d’une audience accordée par le président Kadhafi. Mais si le chef de l’AIEA doit quitter Tripoli lundi dans l’après-midi. certains experts devraient rester sur place tandis que d’autres devraient les rejoindre «rapidement». Pour prouver sa volonté de transparence, le régime libyen s’est en effet engagé à signer le protocole additionnel au TNP et s’est déclaré prêt à favoriser dès début janvier la mission des inspecteurs onusiens. Un programme de travail pour les jours et les semaines à venir devrait être finalisé avant le départ de Mohamed el-Baradeï.
C’est dans ce contexte que l’Egyptien Mohamed el-Baradeï s’est rendu ce samedi à Tripoli accompagné d’une délégation composée d’une dizaine d’experts confirmés. «L'important pour moi, avait-il affirmé avant son départ, c'est d'obtenir une connaissance exhaustive du programme –son origine, son histoire, son importance– puis ensuite de parvenir à un accord avec les autorités libyennes sur un plan d'action visant à éliminer tout ce qui doit être éliminé et qui ne soit pas lié à des activités pacifiques». A son arrivée à l’aéroport, le chef de l’AIEA a également expliqué qu’il «souhaitait rencontrer quiconque a quelque chose à dire sur le dossier nucléaire». Il a en outre affirmé que la Libye «n’était pas sur le point d’avoir l’arme nucléaire», apportant un démenti formel aux récentes accusations américaine et britannique selon lesquelles ce pays était tout prêt de mettre au point une arme atomique. «Il semblerait, a toutefois souligné Mohamed el-Baradeï, que la Libye a développé quelques capacités d’enrichissement d’uranium. Je suis ici pour discuter avec les autorités des mesures correctrices à prendre».
Probable rencontre avec Kadhafi
Si la journée de samedi a largement été protocolaire –la délégation onusienne a notamment rencontré le chef de la diplomatie libyenne qui a assuré que son pays allait «agir en toute transparence avec l’AIEA»–, les experts sont entrés dans le vif du sujet dès dimanche matin. Mohamed el-Baradeï et ses inspecteurs ont ainsi eu des entretiens avec Matouk Mohamed Matouk, le vice-Premier ministre responsable du programme nucléaire libyen. Aucune information n’a filtré sur ces pourparlers. La délégation de l’AIEA a ensuite visité des installations nucléaires en se rendant sur quatre sites tous situés dans la région de Tripoli et qui n'avaient jamais été visités jusque-là.
Avant de quitter la Libye, Mohamed el-Baradeï doit avoir des entretiens lundi avec le Premier ministre Choukri Ghanem. Cette entrevue devrait elle-même être suivie d’un «autre rendez-vous», certains observateurs estimant qu’il pourrait bien s’agir d’une audience accordée par le président Kadhafi. Mais si le chef de l’AIEA doit quitter Tripoli lundi dans l’après-midi. certains experts devraient rester sur place tandis que d’autres devraient les rejoindre «rapidement». Pour prouver sa volonté de transparence, le régime libyen s’est en effet engagé à signer le protocole additionnel au TNP et s’est déclaré prêt à favoriser dès début janvier la mission des inspecteurs onusiens. Un programme de travail pour les jours et les semaines à venir devrait être finalisé avant le départ de Mohamed el-Baradeï.
par Mounia Daoudi
Article publié le 28/12/2003