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Côte d''Ivoire

Quatre soldats français soupçonnés de vol

Alors qu’ils étaient chargés d’empêcher de nouveaux pillages contre un établissement bancaire ivoirien, des militaires français auraient profité de cette mission pour s’emparer de quelque 60 000 euros. Rapatriés et en France et mis en examen, ils comparaîtront bientôt devant un tribunal aux armées.
Les faits remontent à la fin du mois de septembre 2003, après le pillage de l’agence que la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest (BCEAO) possède à Bouaké, deuxième
ville ivoirienne au centre du pays et fief de l'ex-rébellion. Plus de 12 milliards de francs CFA (18 millions d’euros) avaient alors été dérobés dans cet établissement ensuite placé sous la surveillance de militaires déployés en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’opération de maintien de la paix Licorne. Parmi ces hommes se trouvaient quatre soldats du 126e régiment d’infanterie de Brive-la-Gaillarde qui se seraient alors emparés d’un sac resté dans l’établissement et contenant 38 millions de francs CFA, soit environ 60 000 euros. Dans son édition de samedi, le quotidien français Libération rapporte les propos d’une personne proche du dossier selon qui ils s’agirait de «garçons biens notés, dont deux tireurs d’élite» qui auraient alors «disjoncté».

Ces quatre soldats, dont les noms n’ont pas été révélés, ont été placés en détention en France et mis en examen pour «vol aggravé» quelques semaines après les faits. D’après plusieurs éléments de l’enquête menée par les autorités militaires françaises et divulgués par différents médias, un soldat chargé de monter la garde devant l’établissement bancaire aurait désobéi aux ordres en s’introduisant dans le bâtiment. Et après avoir découvert un sac rempli d’argent, il aurait proposé à trois autres militaires présents sur les lieux de partager le butin. De retour à Abidjan, ils auraient chargé un employé civil ivoirien du camp militaire français du 43e bataillon d’infanterie de marine (BIMa) de changer ces francs CFA, inutilisables en France, contre de l’or et des diamants. Le colonel Christian Baptiste, porte-parole de l’état-major des armées à Paris, a indiqué qu’un soldat avait été surpris avec une quantité «anormale» d’argent sur lui, les autorités militaires décidant alors de diligenter une enquête pour élucider les faits. «L’argent a été aussitôt rendu à la BCEAO et les autorités des deux bords (gouvernement et rebelles) ont été prévenues il y a plus de deux mois», a déclaré Christian Baptiste au quotidien Libération. Libérés le 24 décembre, les quatre soldats soupçonnés de vol devront prochainement comparaître devant le tribunal aux armées, où ils bénéficieront des mêmes droits que tout justiciable civil.

Ecouter également:

Le colonel Baptiste, porte-parole du chef d’état-major des armées répond aux questions de Ghislaine Dupont (3 janvier 2004, 0’50’’)



par Olivier  Bras

Article publié le 03/01/2004