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Irak

Six morts dans une manifestation de chômeurs

Un rassemblement de chômeurs a dégénéré samedi dans la ville chiite d’Amara faisant six morts parmi les manifestants. Conséquence, une manifestation de protestation contre les incidents de la veille s’est déroulée dimanche dans cette même ville.
Les attentats contre les forces de la coalition en Irak et ceux qui collaborent avec eux ne sont pas les seuls risques qu’Américains et Britanniques aient à affronter. Le mécontentement de la population irakienne, face aux difficultés de la vie quotidienne depuis la chute du régime de Saddam Hussein, est à l’origine de nombreux incidents, parfois tragiques. Samedi, dans la ville chiite d’Amara, à 365 km au sud-est de Bagdad, une manifestation de centaines de chômeurs rassemblés devant le siège du gouvernorat a mal tourné.

Des manifestants ont lancé des grenades assourdissantes, la foule s’est énervée, des coups de feu ont éclaté. Des militaires britanniques et des policiers irakiens qui encadraient la manifestation ont ouvert le feu, se sentant menacés. Selon les Britanniques, chargés de la sécurité dans cette zone du sud chiite irakien, des grenades auraient été jetées dans leur direction.

Les heurts se sont poursuivis pendant plusieurs heures avant que les militaires parviennent à rétablir l’ordre. Mais le bilan est lourd : on a relevé six morts parmi les manifestants dont un au moins touché par un soldat britannique. De source médicale, on compte également au moins sept blessés. Ces incidents violents ont entraîné une protestation de la population et une foule s’est à nouveau réunie dimanche devant le siège du gouvernement local.

Soldats irakiens sans ressources

Les manifestations de chômeurs se multiplient en Irak depuis avril dernier, date de la chute du régime de Saddam hussein. Les régions chiites du sud, particulièrement défavorisées, sont les plus touchées par le chômage et les incidents ne sont pas rares. Dans l’ensemble du pays l’ONU et la Banque mondiale évaluent à 50% le taux de personnes sans emploi ou sous-employées. Parmi elles se trouvent 400 000 soldats irakiens qui ont perdu leur source de revenus avec la dissolution de l’armée nationale par l’Autorité d’occupation de la coalition. Déjà, il y a quelques jours, la police a ouvert le feu sur d’anciens militaires à Bassora, faisant quatre blessés.

Pendant ce temps les attentats contre les forces de la coalition continuent. Trois fortes explosions ont encore été entendues dimanche matin à Bagdad, la capitale qui a connu récemment une série d’attentats à la voiture piégée. Enfin, les services de sécurité kurdes affirment avoir intercepté une voiture contenant pas moins de 100 kg de TNT, à la frontière entre l’Irak et l’Iran.



par Francine  Quentin

Article publié le 11/01/2004 Dernière mise à jour le 31/01/2005 à 14:41 TU