Entreprises
Parmalat : huit responsables arrêtés, l’enquête avance
A mesure qu’ils progressent dans leur enquête les magistrats italiens découvrent des ramifications à la faillite frauduleuse de l’entreprise agroalimentaire Parmalat. Les révélations éclaboussent désormais les dirigeants du groupe mais aussi des comptables, des responsables de la certification des comptes et des établissements financiers y compris sur le continent américain.
Huit personnes impliquées dans le scandale financier de Parmalat ont passé le cap de 2004 en prison. L’ancien président et fondateur du groupe agroalimentaire italien Calisto Tanzi, retenu depuis plusieurs jours, a été rejoint par deux anciens directeurs financiers du groupe dont un, Fausto Tonna, a reconnu avoir falsifié les bilans de la société sur instruction de son président. Deux comptables, salariés du groupe, sont accusés d’avoir fabriqué les faux documents qui ont permis de cacher un trou d’environ 10 milliards d’euros dans les caisses. C’est d’ailleurs le rejet par la Bank of America de l’un de ces documents frauduleux qui a déclenché l’affaire judiciaire. De plus, deux auditeurs de la société Grant Thornton Spa, dont la filiale italienne était responsable du contrôle des comptes de Parmalat et de leur certification, ont également été arrêtés, non pas pour ne pas avoir détecté la fraude, mais pour avoir participé activement au trucage des résultats financiers. La firme d’audit américaine qui certifiait les comptes de Parmalat jusqu’en 1999, et a encore en charge certaines des filiales à l’étranger, a ouvert une enquête interne.
Les enquêteurs italiens ont découvert un système bien rôdé de dissimulation de l’état réel des finances du groupe et le «trou» pourrait dépasser les 10 milliards d’euros. Le fondateur a pour sa part reconnu le détournement, depuis plus de 10 ans, de 500 millions d’euros au bénéfice de sociétés appartenant à sa famille.
Les investigations se dirigent maintenant vers le président du troisième groupe bancaire italien San Paolo Imi, Rainer Masera, dont les magistrats estiment qu’il était informé des faits incriminés. Selon un quotidien italien l’homme d’affaires s’apprêtait à investir 3,7 milliards d’euros dans Parmalat pour sauver le groupe.
Des investisseurs trompés
Des banques de la péninsule qui ont accordé des crédits au Groupe Parmalat ces dernières années sont aussi dans le collimateur de la justice. La SEC, commission des opérations de bourse américaine, a diligenté un enquêteur en Italie pour apporter sa contribution aux recherches. En effet, les investisseurs américains, trompés sur l’état de santé réelle de l’entreprise, ont été sollicités par le groupe Parmalat pour 1,5 milliards de dollars en actions et obligations entre 1998 et 2002.
Une saisie de documents dans une société écran du groupe alimentaire à Parme a permis de préciser la structure de toutes les filiales du groupe. Le parquet de Parme a également lancé des commissions rogatoires internationales visant des banques aux Etats-Unis et en Amérique du sud qui ont eu des contacts avec Parmalat. Un mandat d’arrêt a été lancé contre le patron de la filiale vénézuélienne de Parmalat, Giovanni Bonite. Aux Etats-Unis tout particulièrement la justice italienne cherche à démêler l’implication probable de certains employés de la Bank of America dans la fraude. C’est la banque qui a rejeté comme un faux un document censé émaner d’elle et prouvant la solvabilité de Bonlat financing, la filiale de Parmalat aux îles Caïman, paradis fiscal bien connu.
Pendant ce temps l’administrateur provisoire de Parmalat, Enrico Bondi tente de sauver l’entreprise. Aux termes de la loi il dispose d’un mois pour présenter un plan de redressement du groupe, placé sous la protection de la justice. Près de 35 000 salariés de Parmalat, dans une trentaine de pays, dépendent de la solution qu’il proposera.
Les enquêteurs italiens ont découvert un système bien rôdé de dissimulation de l’état réel des finances du groupe et le «trou» pourrait dépasser les 10 milliards d’euros. Le fondateur a pour sa part reconnu le détournement, depuis plus de 10 ans, de 500 millions d’euros au bénéfice de sociétés appartenant à sa famille.
Les investigations se dirigent maintenant vers le président du troisième groupe bancaire italien San Paolo Imi, Rainer Masera, dont les magistrats estiment qu’il était informé des faits incriminés. Selon un quotidien italien l’homme d’affaires s’apprêtait à investir 3,7 milliards d’euros dans Parmalat pour sauver le groupe.
Des investisseurs trompés
Des banques de la péninsule qui ont accordé des crédits au Groupe Parmalat ces dernières années sont aussi dans le collimateur de la justice. La SEC, commission des opérations de bourse américaine, a diligenté un enquêteur en Italie pour apporter sa contribution aux recherches. En effet, les investisseurs américains, trompés sur l’état de santé réelle de l’entreprise, ont été sollicités par le groupe Parmalat pour 1,5 milliards de dollars en actions et obligations entre 1998 et 2002.
Une saisie de documents dans une société écran du groupe alimentaire à Parme a permis de préciser la structure de toutes les filiales du groupe. Le parquet de Parme a également lancé des commissions rogatoires internationales visant des banques aux Etats-Unis et en Amérique du sud qui ont eu des contacts avec Parmalat. Un mandat d’arrêt a été lancé contre le patron de la filiale vénézuélienne de Parmalat, Giovanni Bonite. Aux Etats-Unis tout particulièrement la justice italienne cherche à démêler l’implication probable de certains employés de la Bank of America dans la fraude. C’est la banque qui a rejeté comme un faux un document censé émaner d’elle et prouvant la solvabilité de Bonlat financing, la filiale de Parmalat aux îles Caïman, paradis fiscal bien connu.
Pendant ce temps l’administrateur provisoire de Parmalat, Enrico Bondi tente de sauver l’entreprise. Aux termes de la loi il dispose d’un mois pour présenter un plan de redressement du groupe, placé sous la protection de la justice. Près de 35 000 salariés de Parmalat, dans une trentaine de pays, dépendent de la solution qu’il proposera.
par Francine Quentin
Article publié le 02/01/2004