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Turquie

La Turquie en chiffres et en dates

Préparée par le service documentation de RFI, la fiche-pays de la Turquie.
Situation géographique
Pays du Proche-Orient de 779 452 km², la Turquie est formée de l’Anatolie, sur le continent asiatique, et de la Thrace orientale, sur le continent européen (3% du territoire), séparées par le détroit du Bosphore, sur la mer de Marmara. Bordée au nord par la mer Noire, à l’ouest par la mer Egée et au sud par la mer Méditerranée, elle compte 8372 km de côtes et de nombreuses îles.
Le vaste plateau anatolien, d’une altitude de 700 à 1000 m, est encadré par deux chaînes montagneuses, la chaîne Pontique au nord et le Taurus au sud, dont l’altitude croît d’ouest en est pour culminer au mont Ararat (5165 m), à la frontière arménienne.
La Turquie est frontalière à l’ouest de la Grèce (206 km) et de la Bulgarie (240 km), au nord-est de la Géorgie (252 km), à l’est de l’Arménie (268 km), de l’Azerbaïdjan (territoire du Nakhitchevan, 9 km) et de l’Iran (500 km), et au sud de l’Irak (331 km) et de la Syrie (822 km). L’île de Chypre est à 75 km au sud.

Villes
Capitale : Ankara, capitale politique et administrative (3,5 millions d’habitants)
Autres villes : Istanbul, centre économique et commercial (9 millions d’habitants), Izmir (2,2 millions d’habitants), Bursa (1,2 million d’habitants), Adana (1,13 million d’habitants)

Population
67,8 millions d’habitants : Turcs (90 %), Kurdes (8%), Arabes du Moyen-Orient, Arméniens, Caucasiens.
Densité : 87 hab./km²
Population urbaine : 75%
Moins de 15 ans : 30%
15-64 ans : 64%
65 ans et plus : 6%
Espérance de vie : 72 ans (hommes : 69,5 ans, femmes : 74,5 ans)
Indice de fécondité : 2,36

Langues
Langue officielle : turc, écrit en caractères latins.
Autres langues : kurde, arabe, ainsi qu’une trentaine de langues minoritaires.

Religions
Musulmans (99%) : sunnites (75%), chiites (25%, 17 millions) dont alévis (15 millions).
La Turquie laïque ne reconnaît aucune religion d’Etat.
Autres religions : chrétiens arméniens et syriaques, juifs, catholiques, orthodoxes grecs.

Histoire
A la croisée des continents européen et asiatique, l’Anatolie est successivement occupée par les empires hittite, grec et perse, puis conquise par Rome à l’aube du Ier siècle de notre ère. En 330, Constantinople, l’ancienne Byzance (actuelle Istanbul), devient capitale de l’Empire romain d’Orient, qui connaît son apogée au VIe siècle. Au XIe siècle, l’Asie mineure est conquise par les Seldjoukides, qui y établissent un sultanat et favorisent le peuplement turc, avant d’être envahie par les Mongols à partir de 1243.

A la fin du XIIIe siècle, l’indépendance politique des tribus turques de l’ouest permet le développement des Osmanlis, à l’origine de l’Empire ottoman. Conquérant progressivement l’Europe balkanique et le reste de l’Anatolie, la puissance ottomane prend Constantinople en 1453. A la fin du règne de Soliman (1566), l’Empire ottoman contrôle la Méditerranée, la mer Rouge et la mer Noire, ainsi que la quasi-totalité des pays arabo-musulmans : il s’étend de l’Algérie au Yémen et du golfe Persique aux portes de Vienne.

Le génocide des Arméniens

Entre 1915 et 1916, plus d’un million d’Arméniens ont été massacrés par la Turquie ottomane. A l’époque, au lendemain des revers militaires enregistrés par la Turquie engagée dans la Première Guerre mondiale au côté des empires d’Europe centrale, les autorités turques présentent les Arméniens comme des ennemis de l’intérieur. Durant plus d’une année, les populations arméniennes sont déportées et massacrées. Il semble établi aujourd’hui que les deux tiers de la communauté arménienne a disparu dans ce génocide reconnu par la France en 2000 (voir l’article de RFI)



Affaibli à partir du XVIIIe siècle par les défaites militaires, l’émergence des nationalismes dans les pays dominés et son immobilisme politique, l’Empire ottoman perd ses territoires d’Europe et d’Afrique. La défaite de 1918 aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie précipite son démantèlement, entériné en 1920 par le traité de Sèvres, qui institue les mandats français et britannique sur le Proche-Orient ainsi que la création d’Etats arménien et kurde. Le général Mustafa Kemal, fondant son action sur le nationalisme turc et la défense de l’intégrité territoriale, repousse l’occupation grecque et négocie avec les Alliés le tracé des frontières orientales, fixées en juillet 1923 par le traité de Lausanne.

La souveraineté territoriale reconnue, la république de Turquie est proclamée le 29 octobre 1923. Mustafa Kemal, dit Atatürk (« père de tous les Turcs »), président jusqu’en 1938, renforce son autorité, crée de nouvelles institutions étatiques et recentre la nation sur l’Anatolie en fixant la capitale à Ankara. En rupture avec la toute-puissance islamique qu’il juge responsable du déclin ottoman, il applique une politique modernisatrice de laïcisation de l’Etat et d’émancipation des femmes (abolition de la polygamie, droit de vote dès 1935). En 1928 est instauré l’usage de l’alphabet latin pour la langue turque.

Neutre pendant la Seconde guerre mondiale, menacée par l’URSS de Staline dont elle est frontalière, la Turquie se rapproche du camp occidental. Membre de l’ONU en 1947, elle intègre l’OTAN en 1952 et devient le principal partenaire stratégique des Etats-Unis dans la région. En Turquie, l’après-guerre est marqué par les crises politiques et les coups d’Etat militaires. En 1974, l’armée turque envahit le nord de Chypre, craignant l’annexion de l’île par la Grèce. La Constitution de 1982 et les élections de 1983, qui portent Turgut Özal au pouvoir, ouvrent une période de plus grande stabilité politique.

Membre du Conseil de l’Europe en 1949, la Turquie, liée par un accord d’association à la CEE en 1963, dépose sa candidature à l’adhésion en 1987. En décembre 1999, au sommet d’Helsinki, l’Union européenne reconnaît officiellement le statut de candidat à l’adhésion de la Turquie. Cependant, la Commission européenne précise que l’ouverture des négociations dépend des progrès économiques et des avancées politiques concernant notamment les droits de l’homme et les questions kurde et chypriote.

Institutions politiques
République laïque, démocratie parlementaire. Constitution du 7 novembre 1982 (modifiée).
Le Président, chef de l’Etat, est élu par le Parlement pour 7 ans, non rééligible. Ahmet Necdet Sezer est élu président en mai 2000.
Le Premier ministre, chef du gouvernement, est nommé par le Président. Disposant du pouvoir éxécutif effectif, il est responsable devant le Parlement. Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre depuis mars 2003, dirige un gouvernement AKP (Parti de la justice et du développement), parti islamiste modéré se définissant comme conservateur, démocrate et respectueux des valeurs laïques.
La Grande Assemblée nationale, chambre unique du Parlement, est composée de 550 membres élus pour 5 ans. Depuis les élections législatives du 3 novembre 2002, l’AKP y détient la majorité absolue.
Le Conseil national de sécurité est un organe institutionnel au pouvoir important : composé du Président de la République, du Premier ministre, des ministres de la Défense et des Affaires étrangères et des cinq chefs de corps d’armée, il traite des affaires de sécurité nationale et permet à l’armée, garante de l’unité de la République et des valeurs kémalistes, d’exercer son influence.
Fête nationale : 29 octobre (fête de la République)

Indicateurs économiques (2002)
Monnaie : livre turque (TRL ; 1 million de livres turques = 0,65 €)
PIB global : 147 milliards €
PIB par habitant : 2150 €
Taux de croissance : 7,8%
Taux d’inflation : 45%
Taux de chômage : 11%
Agriculture : 16% du PIB (46% de la population active)
Industrie : 24% du PIB (20% de la population active)
Services : 60% du PIB (34% de la population active)
Tourisme : 4% du PIB (1e source de devises étrangères)
Economie informelle : 35% du PIB
Exportations : 43,14 milliards €
Importations : 43,78 milliards €
Investissements directs étrangers : 480 millions €
Développement humain (PNUD) : 85e rang mondial

Bibliographie
The Middle East and North Africa 2004, Europa Publications.
Robert Anciaux (dir.), La République laïque turque trois quarts de siècle après sa fondation par Atatürk, Editions Complexe, 2003.
Stephen Kinzer, Turquie : une étoile montante ?, Alvik, 2003.
André Sellier, Jean Sellier, Atlas des peuples d’Orient, La Découverte, 2002.
Isabelle Rigoni (dir.), Turquie : les mille visages, Syllepse, 2000.
Jane Hervé, La Turquie, Karthala, 1996.
Stéphane Yérasimos, Les Turcs : Orient et Occident, islam et laïcité, Autrement, 1994.

Sites internet
Bibliomonde, fiches géographiques : la Turquie (en français)
Présentation thématique du pays, informations pratiques, liens, bibliographie.

Mission économique française (en français)
Présentation générale, dossiers économiques, relations commerciales franco-turques.

Ambassade de France en Turquie (en français)
Présentation générale, coopération et échanges franco-turcs.

La Turquie (en français)
Présentation générale, informations pratiques, culture, tourisme.

Nouvelle Europe, nouvelles frontières (en français)
Site d’information sur l’Europe : actualité, articles, dossiers pays, dossiers spéciaux, liens.



par Emmanuel  SEVIN (documentation RFI)

Article publié le 22/01/2004 Dernière mise à jour le 17/05/2004 à 11:06 TU