Etats-Unis
Bush entre en campagne
Ce n’est sans doute pas un hasard si la Maison-Blanche a attendu les résultats de la première primaire démocrate pour fixer la date du discours annuel du président américain sur l’état de l’Union. George Bush, qui a fait un bilan du travail accompli durant l’année par son administration, en a ainsi profité pour dévoiler ses grands thèmes de campagne pour la présidentielle de novembre prochain. Si à dix mois du scrutin les démocrates inspirent plus confiance à l’électorat que les républicains en ce qui concerne les questions intérieures, comme l’économie ou le social, les Américains continuent en revanche à faire confiance à leur président pour assurer la sécurité de leur pays.
Attaqué depuis des mois par les démocrates sur le dossier irakien, le président américain a tenu à réaffirmer devant les deux chambres du Congrès et les quelque 60 millions de téléspectateurs qui suivaient en direct son discours sur l’état de l’Union qu’il ne regrettait en aucune façon d’avoir mener la guerre contre le régime de Saddam Hussein. «Si nous n’avions pas agi, le programme de développement d’armes de destruction massive du dictateur continuerait encore aujourd’hui», a-t-il ainsi affirmé omettant de rappeler qu’aucun arsenal prohibé n’avait jusqu’à présent été découvert. A ses détracteurs qui l’accusent d’avoir isoler le pays sur la scène international, le président Bush a rétorqué que «l’Amérique ne demandera jamais la permission pour défendre la sécurité de ses concitoyens». Il a toutefois souligné qu’il privilégiait désormais la voie diplomatique avec la Corée du Nord et l’Iran, les deux pays qui avec l’Irak de Saddam Hussein constituaient l’axe du mal décrié dans son discours de l’Union de janvier 2003. Le président américain a en outre fait valoir que le succès des négociations avec la Libye –qui a créé la surprise en décembre dernier en annonçant son intention de renoncer à son programme d’armes de destruction massive– s’explique largement par la guerre en Irak. «Neuf mois de négociations intensives regroupant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont réussi là où douze ans de diplomatie avec l’Irak ont échoué», a-t-il expliqué.
Concernant l’après-guerre en Irak, George Bush a réaffirmé sa détermination à reconstruire le pays et à poursuivre «sa stratégie de liberté au Moyen-Orient». «La tâche de reconstruire un nouvel Irak est dure et juste. Et l’Amérique a toujours été prête à faire ce qu’il faut pour ce qui est juste», a-t-il déclaré. Selon le président américain, tant que la région restera en proie à la tyrannie et au désespoir, elle continuera à «produire des hommes et des mouvements qui menacent la sécurité de l’Amérique». George Bush n’a toutefois fait aucune allusion au conflit israélo-palestinien pour la résolution duquel il s’était pourtant engagé se proclamant parrain de la Feuille de route. Un oubli que de nombreux observateurs interprètent comme un désengagement à peine déguisé de l’administration américaine de ce dossier épineux à dix mois de la présidentielle.
Les terroristes veillent
George Bush, qui avait choisi de commencer son discours, campagne électorale oblige, par les succès engrangés par son administration sur le plan international, a également développé les réussites enregistrées en matière de lutte contre le terrorisme insistant sur «la plus grande responsabilité» que constitue «la défense active du peuple américain». Selon lui, «près de deux tiers des dirigeants connus d’al-Qaïda ont désormais été capturés ou tués». Il a toutefois mis en garde ses concitoyens contre les risques de nouveaux attentats. «Les terroristes continuent à comploter contre l’Amérique et le monde civilisé. Il serait tentant de croire que le danger est derrière nous. Cet espoir est compréhensible, rassurant… et faux», a-t-il insisté. Selon les derniers sondages, la lutte contre le terrorisme demeure un thème porteur pour les républicains puisqu’une majorité d’Américains continuent de faire confiance au travail effectué par l’administration Bush dans ce domaine.
Sur le plan intérieur et malgré la charge menée par les démocrates qui ne se privent pas de rappeler que depuis l’arrivée au pouvoir de George Bush quelque 2,3 millions d’emplois ont été supprimés, le président américain s’est flatté des succès de sa politique économique. «Cette économie est forte et elle se renforce», a-t-il déclaré, félicitant les élus américains d’avoir adopté les baisses d’impôts de quelque 1 350 milliards de dollars sur dix ans qu’il leur avait soumises. «Les Américains ont pris ces dollars et les ont fait travailler, faisant avancer cette économie», a-t-il expliqué martelant les performances engrangées ces derniers mois comme la croissance, qui a atteint son plus haut niveau en 20 ans, ou encore le taux de propriété immobilière record pour les ménages. «L’activité industrielle augmente. L’inflation est basse. La productivité est élevée. Et les emplois augmentent», a-t-il insisté.
Mais si la politique fiscale est l’un des principaux points de divergence entre républicains et démocrates, ces derniers réclamant une annulation partielle des allègements d’impôts, le déficit budgétaire des Etats-Unis –qui devrait atteindre quelque 500 milliards de dollars pour l’année en cours– risque d’être aussi l’autre grand thème économique de la campagne présidentielle. Dans son discours George Bush a estimé que ce déficit pourrait être comblé de moitié en cinq ans en ramenant à moins de 4% par an l’augmentation des dépenses de certains programmes qu’il a bien pris soin de ne pas préciser. Un objectif jugé irréaliste par les démocrates étant donné les baisses d’impôts.
A écouter également :
Steven Ekovitch, professeur à l'université américaine de Paris et maître de conférences à l'Institut d'études politiques, l'invité de Noëlle Velly (21/01/2004, 8'25")
Concernant l’après-guerre en Irak, George Bush a réaffirmé sa détermination à reconstruire le pays et à poursuivre «sa stratégie de liberté au Moyen-Orient». «La tâche de reconstruire un nouvel Irak est dure et juste. Et l’Amérique a toujours été prête à faire ce qu’il faut pour ce qui est juste», a-t-il déclaré. Selon le président américain, tant que la région restera en proie à la tyrannie et au désespoir, elle continuera à «produire des hommes et des mouvements qui menacent la sécurité de l’Amérique». George Bush n’a toutefois fait aucune allusion au conflit israélo-palestinien pour la résolution duquel il s’était pourtant engagé se proclamant parrain de la Feuille de route. Un oubli que de nombreux observateurs interprètent comme un désengagement à peine déguisé de l’administration américaine de ce dossier épineux à dix mois de la présidentielle.
Les terroristes veillent
George Bush, qui avait choisi de commencer son discours, campagne électorale oblige, par les succès engrangés par son administration sur le plan international, a également développé les réussites enregistrées en matière de lutte contre le terrorisme insistant sur «la plus grande responsabilité» que constitue «la défense active du peuple américain». Selon lui, «près de deux tiers des dirigeants connus d’al-Qaïda ont désormais été capturés ou tués». Il a toutefois mis en garde ses concitoyens contre les risques de nouveaux attentats. «Les terroristes continuent à comploter contre l’Amérique et le monde civilisé. Il serait tentant de croire que le danger est derrière nous. Cet espoir est compréhensible, rassurant… et faux», a-t-il insisté. Selon les derniers sondages, la lutte contre le terrorisme demeure un thème porteur pour les républicains puisqu’une majorité d’Américains continuent de faire confiance au travail effectué par l’administration Bush dans ce domaine.
Sur le plan intérieur et malgré la charge menée par les démocrates qui ne se privent pas de rappeler que depuis l’arrivée au pouvoir de George Bush quelque 2,3 millions d’emplois ont été supprimés, le président américain s’est flatté des succès de sa politique économique. «Cette économie est forte et elle se renforce», a-t-il déclaré, félicitant les élus américains d’avoir adopté les baisses d’impôts de quelque 1 350 milliards de dollars sur dix ans qu’il leur avait soumises. «Les Américains ont pris ces dollars et les ont fait travailler, faisant avancer cette économie», a-t-il expliqué martelant les performances engrangées ces derniers mois comme la croissance, qui a atteint son plus haut niveau en 20 ans, ou encore le taux de propriété immobilière record pour les ménages. «L’activité industrielle augmente. L’inflation est basse. La productivité est élevée. Et les emplois augmentent», a-t-il insisté.
Mais si la politique fiscale est l’un des principaux points de divergence entre républicains et démocrates, ces derniers réclamant une annulation partielle des allègements d’impôts, le déficit budgétaire des Etats-Unis –qui devrait atteindre quelque 500 milliards de dollars pour l’année en cours– risque d’être aussi l’autre grand thème économique de la campagne présidentielle. Dans son discours George Bush a estimé que ce déficit pourrait être comblé de moitié en cinq ans en ramenant à moins de 4% par an l’augmentation des dépenses de certains programmes qu’il a bien pris soin de ne pas préciser. Un objectif jugé irréaliste par les démocrates étant donné les baisses d’impôts.
A écouter également :
Steven Ekovitch, professeur à l'université américaine de Paris et maître de conférences à l'Institut d'études politiques, l'invité de Noëlle Velly (21/01/2004, 8'25")
par Mounia Daoudi
Article publié le 21/01/2004