Politique française
Juppé ne renonce pas à la politique
A la télévision, le président de l’UMP a annoncé mardi soir qu’il faisait appel du jugement de Nanterre le condamnant à 18 mois de prison avec sursis et une peine d'inéligibilité de dix ans et déclaré qu'il restait en politique, tout en «préparant la relève».
Alain Juppé a repoussé la «tentation de Venise», pour reprendre le titre d’un livre qu’il avait publié voici onze ans et dans lequel il évoquait son envie de quitter la politique. Tout semblait pourtant l’y pousser : l’extrême sévérité du jugement du tribunal de Nanterre dans ses attendus, la longueur de l’inéligibilité qui le frappe –dix ans– qui met à bas tous ses projets présidentiels, quelle que soit l’échéance, et surtout, le risque de traîner cette condamnation comme un boulet en attendant le jugement en appel qui devrait intervenir d’ici quelques mois.
Pourtant, ce mardi soir devant les téléspectateurs de la chaîne privée TF1, le président de l’UMP a déjoué les pronostics. S’il admet avoir été assommé par la lecture du jugement et de ses attendus «terribles», en tant qu’homme politique, a-t-il ajouté, «cette décision a des conséquences qui dépassent ma personne».
Sa première réaction a été de vouloir «tourner la page tout de suite», pour lui comme pour ses proches. Mais ce qu’il a observé dans les heures et les jours qui ont suivi l’a fait changer d’avis. C’est ainsi que l’ancien Premier ministre est venu annoncer à la télévision qu’il faisait appel, et que l’appel étant suspensif, il conservait ses fonctions politiques actuelles : maire de Bordeaux, député de Gironde et président de l’UMP.
Alain Juppé a expliqué son choix par trois raisons :
• La sévérité du jugement du tribunal de Versailles. Rappelant son parcours universitaire, professionnel et politique, Alain Juppé a pris à témoin les téléspectateurs : «est-ce que tout ceci mérite d’être rayé d’un trait de plume ? Je ne le crois pas. Trop, c’est trop !», a-t-il ajouté, tout en se gardant de critiquer les magistrats comme l’ont fait nombre de ses amis politiques.
• Le courant de sympathie qu’il a senti autour de lui après le jugement, et pas seulement, assure-t-il, de la part de sa famille politique. Juppé ne veut pas décevoir ceux qui le regrettent déjà.
• Des principes qui en découlent : en politique, on ne laisse pas tomber du jour au lendemain ceux qui ont besoin de vous.
Organiser la relève à la tête de l’UMP
Alain Juppé mise donc sur son deuxième jugement devant la cour d’appel, auquel, insiste-t-il, il a le droit comme tout justiciable, espérant que celui-ci n’entérine pas la radiation des listes électorales et son inéligibilité prononcées par le tribunal de Nanterre et préserve ainsi (mais il ne l’a pas dit aussi nettement) ses chances pour la présidentielle de 2007. Si toutefois ce n’était pas le cas, il «tournerait la page» et quitterait la politique, mais dans des conditions moins brutales que s’il devait le faire aujourd’hui.
En tout état de cause, a-t-il indiqué, il s’attache dès à présent à «organiser la relève» à la tête de l’UMP dont il quittera la présidence à l’issue du prochain congrès statutaire qui se tiendra d’ici la fin de l’année.
Mais il ne faut certainement pas voir dans cette annonce un retour de la «tentation de Venise». Car si Alain Juppé devait un jour se présenter à la présidence de la République, il ne le ferait certainement pas en tant que président de l’UMP.
Reste à présent à voir si l’opinion publique française, et en tout cas, celle qui compte pour Alain Juppé, c’est-à-dire la majorité présidentielle confirme qu’il a fait le bon choix. Un premier sondage IFOP, publié ce mardi, indique que 58 % de Français souhaitent qu’il se retire de la vie politique. Mais c’était avant l’annonce de sa décision de poursuivre le combat politique, une annonce qui à elle seule, peut changer substantiellement la donne politique dans l’opinion.
Pourtant, ce mardi soir devant les téléspectateurs de la chaîne privée TF1, le président de l’UMP a déjoué les pronostics. S’il admet avoir été assommé par la lecture du jugement et de ses attendus «terribles», en tant qu’homme politique, a-t-il ajouté, «cette décision a des conséquences qui dépassent ma personne».
Sa première réaction a été de vouloir «tourner la page tout de suite», pour lui comme pour ses proches. Mais ce qu’il a observé dans les heures et les jours qui ont suivi l’a fait changer d’avis. C’est ainsi que l’ancien Premier ministre est venu annoncer à la télévision qu’il faisait appel, et que l’appel étant suspensif, il conservait ses fonctions politiques actuelles : maire de Bordeaux, député de Gironde et président de l’UMP.
Alain Juppé a expliqué son choix par trois raisons :
• La sévérité du jugement du tribunal de Versailles. Rappelant son parcours universitaire, professionnel et politique, Alain Juppé a pris à témoin les téléspectateurs : «est-ce que tout ceci mérite d’être rayé d’un trait de plume ? Je ne le crois pas. Trop, c’est trop !», a-t-il ajouté, tout en se gardant de critiquer les magistrats comme l’ont fait nombre de ses amis politiques.
• Le courant de sympathie qu’il a senti autour de lui après le jugement, et pas seulement, assure-t-il, de la part de sa famille politique. Juppé ne veut pas décevoir ceux qui le regrettent déjà.
• Des principes qui en découlent : en politique, on ne laisse pas tomber du jour au lendemain ceux qui ont besoin de vous.
Organiser la relève à la tête de l’UMP
Alain Juppé mise donc sur son deuxième jugement devant la cour d’appel, auquel, insiste-t-il, il a le droit comme tout justiciable, espérant que celui-ci n’entérine pas la radiation des listes électorales et son inéligibilité prononcées par le tribunal de Nanterre et préserve ainsi (mais il ne l’a pas dit aussi nettement) ses chances pour la présidentielle de 2007. Si toutefois ce n’était pas le cas, il «tournerait la page» et quitterait la politique, mais dans des conditions moins brutales que s’il devait le faire aujourd’hui.
En tout état de cause, a-t-il indiqué, il s’attache dès à présent à «organiser la relève» à la tête de l’UMP dont il quittera la présidence à l’issue du prochain congrès statutaire qui se tiendra d’ici la fin de l’année.
Mais il ne faut certainement pas voir dans cette annonce un retour de la «tentation de Venise». Car si Alain Juppé devait un jour se présenter à la présidence de la République, il ne le ferait certainement pas en tant que président de l’UMP.
Reste à présent à voir si l’opinion publique française, et en tout cas, celle qui compte pour Alain Juppé, c’est-à-dire la majorité présidentielle confirme qu’il a fait le bon choix. Un premier sondage IFOP, publié ce mardi, indique que 58 % de Français souhaitent qu’il se retire de la vie politique. Mais c’était avant l’annonce de sa décision de poursuivre le combat politique, une annonce qui à elle seule, peut changer substantiellement la donne politique dans l’opinion.
par Olivier Da Lage
Article publié le 03/02/2004