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Congo démocratique

Kabila rassure les Européens

Le major-général Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, entame une tournée européenne à partir du 2 février. En Belgique, en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne des entretiens avec les autorités politiques et des rencontres avec milieux d’affaires sont prévus.
Le président Joseph Kabila sera reçu le 3 février au palais de l’Elysée par le président de la République française Jacques Chirac. Cette visite du président congolais est la première en Europe depuis la mise en place du gouvernement de transition en juin 2003. Le président congolais a été devancé par son ministre Affaires étrangères et de la coopération internationale, Antoine Ghonda Mangalibi qui a préparé ce tour présidentiel des «principales capitales» de l’Union européenne, comme on le précise dans l’entourage du président.

Pour la poursuite du calendrier de la transition le Congo a besoin du soutien de la communauté internationale et surtout de l’Union européenne. La coïncidence du calendrier diplomatique du président et de celui du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, William Lacy Swing, ne doit rien au hasard. La semaine prochaine, à New York il participera à une réunion sur les problèmes de sécurité en RDC et fera le point de la situation devant le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes pour la Mission des nations unies au Congo(MONUC) et ceux qui doivent bientôt dépêcher au Congo des policiers. Selon la MONUC, l’opération DDRRR (Désarmement, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réinsertion) donne de bons résultats puisqu’elle a permis le retour de plus de 6 300 ex-combattants rwandais, burundais et ougandais dans leur pays.

Kabila, confiant dans l’avenir

En Europe, le président Kabila parlera de l’accroissement des relations économiques avec un retour de la confiance mais également de soutien technique et matériel nécessaire pour le respect des échéances électorales. A Paris, Joseph Kabila vient demander à Jacques Chirac de poursuivre ses efforts en faveur de la tenue d’une conférence internationale sur la paix dans la région des Grands Lacs. Par ailleurs, la France a signé avec la RDC une convention de formation de 180 policiers et l’installation d’un bataillon de 500 éléments de la Police d’intervention rapide (PIR). Cette même convention prévoit la formation de cadres de la police judiciaire. La France avait également mis à la disposition du programme des Nations unies pour le développement (PNUD) un million d’euros pour aider à la démobilisation des groupes armés en RDC.

La Belgique, ancienne puissance coloniale, s’était, pour sa part, fortement engagée dans les programmes de démobilisation et de réinsertion des enfants soldats. Elle s’était aussi engagée à doubler son aide qui était de 41 millions d’euros destinés à soutenir les institutions naissantes de la République, l’enseignement et la santé. La Grande Bretagne, dans la même logique d’accroissement des aides a promis de faire un effort supplémentaire qui dépasserait les 38 millions de dollars déjà prévus cette année.

Toutes ces conventions et promesses d’aides ne seront effectives qu’avec le retour de la paix. Le président congolais pense que tout permet aujourd’hui de le croire : «progressivement, la situation de l’Ituri sera rétablie comme d’autres situations que nous avions connues à l’est du pays, au nord et au sud-Kivu», précise le président Joseph Kabila, qui souhaite par sa tournée rassurer ses partenaires européens en les associant également au vaste chantier de la formation de l’armée nationale congolaise.

Après l’Europe, le président Joseph Kabila se rendra au Ghana et en Afrique du Sud avant de retourner au pays.



par Didier  Samson

Article publié le 02/02/2004