Haïti
Les insurgés aux portes de la capitale
La rébellion entoure la capitale Port-au-Prince où un calme précaire règne au lendemain d’une journée de violence et de pillages. Malgré cette situation et la pression internationale, le président Jean-Bertrand Aristide affirme qu’il ira au terme de son mandat en 2006. Face à cet enlisement, les Etats-Unis envisagent à présent l’envoi de trois navires au large de l’île pour parer à toute éventualité.
La plus grande confusion règne en Haïti où la situation peut basculer d’une heure à l’autre. Les forces insurgées se rapprochent de la capitale Port-au-Prince qui a été le théâtre vendredi de scènes de pillages et de règlements de comptes meurtriers, trois personnes auraient été tuées. Des tirs sporadiques ont également été entendus, contraignant notamment la radio indépendante «Vision 2000 » à suspendre ses émissions. Condamnant les actes de violences et l’anarchie qui règne dans le pays, le président Jean-Bertrand Aristide est apparu samedi à la télévision nationale. Malgré les pressions internationales, le chef de l’Etat haïtien a renouvelé son refus de démissionner et a appelé ses partisans à se mobiliser pacifiquement «pour protéger la démocratie».
Il a également exhorté les Haïtiens à mettre fin aux détournements et aux vols de véhicules mais les a encouragé à continuer de barricader la ville en prévision d'une attaque des rebelles qui contrôlent déjà la moitié du pays. Vendredi, les hommes de Guy Philippe, ont pris le contrôle de Mirabalais, une ville considérée comme stratégique située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Port-au-Prince. En revanche, les chimères, les milices fidèles au président haïtien, auraient repris par la force, dans la nuit de vendredi à samedi, Cayes, la troisième ville du pays tombée la veille aux mains des rebelles.
70 morts et plusieurs centaines de blessés
La situation inquiète de plus en plus la communauté internationale et notamment les Etats-Unis qui ont lancé des «appels solennels» au président Aristide pour qu'il fasse cesser les violences commises par ses partisans. Washington recommande à ses 20 000 ressortissants toujours présents sur l’île de «se mettre en lieux sûrs» et de «parer au pire». Pour les protéger, les Etats-Unis envisagent, selon des responsables du Pentagone, l'envoi au large de l’île de trois bâtiments de guerre. Deux mille militaires américains –des soldats du 20ème corps expéditionnaire basé en Caroline du nord- se tiendraient prêts à mettre le cap sur Haïti.
Les autorités américaines qui veulent également empêcher une fuite massive d’Haïtiens en direction de leur territoire, ont par ailleurs commencé à rapatrier plus de 500 boat people haïtiens qui tentaient de rejoindre la Floride. Le président américain George W. Bush avait prévenu cette semaine: «Nous refoulerons tous les réfugiés qui tenteraient de gagner nos côtes» et «ce message doit être clair pour les Haïtiens». De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s’est déclaré «de plus en plus préoccupé» par la dégradation de la situation en Haïti et a demandé à tous les Haïtiens «d'éviter la violence et de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques». Depuis début février, les violences des partisans d'Aristide et l'insurrection armée ont fait plus de 70 morts et plusieurs centaines de blessés.
Sur le plan diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a, comme prévu, reçu vendredi à Paris des représentants du gouvernement haïtien. Une nouvelle fois, le chef de la diplomatie française a appelé à la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale mais sans Jean-Bertrand Aristide. A l’instar du Canada et des Etats-Unis, la France estime qu’un compromis entre le chef de l’Etat et l’opposition haïtienne est désormais impossible. A Paris toujours, à l'appel d'un collectif d'associations regroupées au sein de l'Initiative franco-haïtienne contre la dictature, une centaine d'opposants haïtiens ont manifesté samedi contre le régime du président Jean-Bertrand Aristide dont ils ont demandé le départ du pouvoir. Agitant des petits drapeaux haïtiens et brandissant des pancartes portant des slogans en créole, les manifestants se sont regroupés devant la Maison de la radio avant de se diriger vers la place du Trocadéro.
Il a également exhorté les Haïtiens à mettre fin aux détournements et aux vols de véhicules mais les a encouragé à continuer de barricader la ville en prévision d'une attaque des rebelles qui contrôlent déjà la moitié du pays. Vendredi, les hommes de Guy Philippe, ont pris le contrôle de Mirabalais, une ville considérée comme stratégique située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Port-au-Prince. En revanche, les chimères, les milices fidèles au président haïtien, auraient repris par la force, dans la nuit de vendredi à samedi, Cayes, la troisième ville du pays tombée la veille aux mains des rebelles.
70 morts et plusieurs centaines de blessés
La situation inquiète de plus en plus la communauté internationale et notamment les Etats-Unis qui ont lancé des «appels solennels» au président Aristide pour qu'il fasse cesser les violences commises par ses partisans. Washington recommande à ses 20 000 ressortissants toujours présents sur l’île de «se mettre en lieux sûrs» et de «parer au pire». Pour les protéger, les Etats-Unis envisagent, selon des responsables du Pentagone, l'envoi au large de l’île de trois bâtiments de guerre. Deux mille militaires américains –des soldats du 20ème corps expéditionnaire basé en Caroline du nord- se tiendraient prêts à mettre le cap sur Haïti.
Les autorités américaines qui veulent également empêcher une fuite massive d’Haïtiens en direction de leur territoire, ont par ailleurs commencé à rapatrier plus de 500 boat people haïtiens qui tentaient de rejoindre la Floride. Le président américain George W. Bush avait prévenu cette semaine: «Nous refoulerons tous les réfugiés qui tenteraient de gagner nos côtes» et «ce message doit être clair pour les Haïtiens». De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s’est déclaré «de plus en plus préoccupé» par la dégradation de la situation en Haïti et a demandé à tous les Haïtiens «d'éviter la violence et de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques». Depuis début février, les violences des partisans d'Aristide et l'insurrection armée ont fait plus de 70 morts et plusieurs centaines de blessés.
Sur le plan diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a, comme prévu, reçu vendredi à Paris des représentants du gouvernement haïtien. Une nouvelle fois, le chef de la diplomatie française a appelé à la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale mais sans Jean-Bertrand Aristide. A l’instar du Canada et des Etats-Unis, la France estime qu’un compromis entre le chef de l’Etat et l’opposition haïtienne est désormais impossible. A Paris toujours, à l'appel d'un collectif d'associations regroupées au sein de l'Initiative franco-haïtienne contre la dictature, une centaine d'opposants haïtiens ont manifesté samedi contre le régime du président Jean-Bertrand Aristide dont ils ont demandé le départ du pouvoir. Agitant des petits drapeaux haïtiens et brandissant des pancartes portant des slogans en créole, les manifestants se sont regroupés devant la Maison de la radio avant de se diriger vers la place du Trocadéro.
par Myriam Berber
Article publié le 28/02/2004