Le portrait de Jean-Bertrand Aristide
Du prêtre au dictateur
Jean-Bertrand Aristide restera dans l'histoire comme l'incarnation d'une déception démocratique. Il avait pourtant les atouts en main pour être le porte-voix de la frange la plus misérable de la population haïtienne. Ordonné prêtre en 1982, il prône les thèses de la théologie de la libération dans un des quartiers les plus défavorisés de la capitale Port-au-Prince. Rapidement, son audience dépasse largement le cercle de ses fidèles. La consécration intervient en 1990. Jean-Bertrand Aristide devient le premier président démocratiquement élu dans une île plus habituée aux régimes dictatoriaux et aux coups d'Etats militaires.
Cette parenthèse démocratique ne dure que quelques mois. Le chef de l'Etat est chassé par les militaires et contraint à l'exil. Il lui faudra attendre 1994 et une intervention militaire américaine pour retrouver son fauteuil présidentiel. Dès lors, celui qui incarnait l'espoir démocratique devient peu à peu un chef d'Etat de plus en plus autoritaire. Il n'hésite pas à réprimer toute forme d'opposition et met en coupe réglée l'économie de son pays. En dépit de cette dérive quasi monarchique, Jean-Bertrand Aristide aura conservé jusqu'au bout le soutien des franges les plus pauvres de l'île qui voyait encore lui, «Titid» le petit prêtre des bidonvilles. Une image que le pouvoir avait pourtant depuis longtemps largement écorné.
Cette parenthèse démocratique ne dure que quelques mois. Le chef de l'Etat est chassé par les militaires et contraint à l'exil. Il lui faudra attendre 1994 et une intervention militaire américaine pour retrouver son fauteuil présidentiel. Dès lors, celui qui incarnait l'espoir démocratique devient peu à peu un chef d'Etat de plus en plus autoritaire. Il n'hésite pas à réprimer toute forme d'opposition et met en coupe réglée l'économie de son pays. En dépit de cette dérive quasi monarchique, Jean-Bertrand Aristide aura conservé jusqu'au bout le soutien des franges les plus pauvres de l'île qui voyait encore lui, «Titid» le petit prêtre des bidonvilles. Une image que le pouvoir avait pourtant depuis longtemps largement écorné.
Article publié le 29/02/2004