Algérie
Bouteflika candidat sans surprise à la présidentielle
Le chef de l’Etat algérien est depuis dimanche officiellement candidat à sa propre succession. Abdelaziz Bouteflika, qui avait été élu il y a cinq ans grâce au soutien de l’armée avec 74% de suffrages, devra affronter lors de ce scrutin son ancien Premier ministre et principal rival Ali Benflis. Les deux hommes se livrent depuis près d’un an une guerre sans merci pour le contrôle de l’ancien parti unique, le Front de libération nationale, également première formation politique du pays. Faute d’y être parvenu, l’entourage du président algérien a tout de même réussi à geler les activités et la trésorerie de la formidable machine électorale que représente le FLN.
La candidature d’Abdelaziz Bouteflika était loin d’être une surprise même si le chef de l’Etat a attendu l’extrême limite légale pour déposer son dossier au Conseil constitutionnel qui doit publier le 6 mars prochain la liste définitive des postulants à la magistrature suprême. Lors d’un rassemblement qui a réuni dimanche dans un grand hôtel de la capitale deux mille de ses partisans, le président sortant a donc confirmé ce que tout le monde savait déjà. Il a ainsi expliqué qu’il se sentait dans l’obligation de répondre à l’appel d’«un très grand nombre d’Algériens de toutes les régions du pays» qui lui ont demandé de se porter candidat à sa propre succession. Il a également précisé qu’il briguait ce deuxième quinquennat dans le but de poursuivre l’application du programme pour lequel il avait été élu il y a cinq ans et au nom duquel il s’était notamment engagé à «remettre l’Algérie au travail», à «rétablir la place du pays dans le concert des nations» et surtout à «ramener la paix civile et à promouvoir la réconciliation nationale».
Revenant sur son bilan, Abdelaziz Bouteflika a vanté sa politique de «concorde civile» qui, a-t-il affirmé, «a porté des fruits que nul ne peut nier». Il a toutefois ajouté que cette «réconciliation nationale n’excluait pas la poursuite inlassable de la lutte contre le terrorisme» qui selon lui «continue son œuvre de destruction et de ruine». «Les rebelles qui veulent revenir vivre parmi nous sont les bienvenus, mais ils doivent le faire maintenant. Ceux qui décident de continuer à se battre se heurteront à nous», a-t-il prévenu. Sur le plan économique, le président sortant s’est félicité de la croissance économique qui a enregistré en 2003 une progression de 6,8% contre moins de 2% lorsqu’il est arrivé au pouvoir. «L’Algérie est à présent un immense chantier et le récent bilan du quinquennat établi par le gouvernement est là pour en témoigner», a-t-il notamment assuré.
Une campagne avant l’heure
Dans la bataille qui va l’opposer le 8 avril prochain à son principal rival, Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika sait d’ores et déjà qu’il peut compter sur le soutien du Rassemblement national démocratique (RND) dirigé par l’actuel chef du gouvernement Ahmed Ouyahia et du Mouvement de la société de la paix (MSP), un parti islamiste modéré qui détient quatre portefeuilles dans l’actuel cabinet. Il a également l’appui du clan des «redresseurs» du FLN hostile à la candidature de Ali Benflis, l’ancien parti unique s’étant scindé en deux camps depuis que l’ancien Premier ministre est devenu son secrétaire général, ainsi que celui de la puissante Organisation nationale des moudjahidine qui regroupe les combattants de la guerre d’indépendance. Et à en croire la presse algérienne, l’influente centrale syndicale de l’Union générale des travailleurs algériens pourrait très bientôt rejoindre ce front du soutien au président-candidat.
Dans ce contexte et avec l’assurance de l’armée de ne pas intervenir dans le scrutin, Abdelaziz Bouteflika apparaît donc comme le grand favori de l’élection présidentielle du 8 avril. D’autant que le président sortant semble avoir débuté sa campagne bien avant l’heure. Plusieurs candidats de l’opposition l’ont en effet accusé de museler les partis politiques et les médias indépendants et surtout d’utiliser les deniers publics pour renforcer sa popularité auprès de ses concitoyens. Et de fait, Abdelaziz Bouteflika sillonne depuis plusieurs mois le pays, distribuant des sommes pharamineuses aux municipalités et aux régions et allant jusqu’à promettre des prêts importants aux fonctionnaires ou encore des aides à la construction que le président assure être effectifs dès le lendemain de l’élection. Ces visites du chef de l’Etat ont en outre été sur-médiatisées par la télévision publique qui semble à l’inverse indifférente à tout ce qui ne concerne pas le candidat-président. La chaîne n’a ainsi consacré que quelques secondes à la candidature d’Ali Benflis.
Face à ses détracteurs qui l’accusent ouvertement de manipuler la présidentielle du 8 avril, Abdelaziz Bouteflika reste pourtant de marbre. Il a ainsi rétorqué dimanche que les Algériens seront libres de choisir n’importe quel candidat. «Si le peuple souhaite que je continue à mettre en œuvre mon programme, très bien. S’il veut le contraire, je respecterai son choix», a-t-il notamment affirmé. En gage de sa bonne foi, le président a même invité des observateurs internationaux à venir superviser le scrutin et appelé tous les partis politiques à participer à une commission électorale nationale spécialement mise en place pour prendre en charge le bon déroulement du vote.
Revenant sur son bilan, Abdelaziz Bouteflika a vanté sa politique de «concorde civile» qui, a-t-il affirmé, «a porté des fruits que nul ne peut nier». Il a toutefois ajouté que cette «réconciliation nationale n’excluait pas la poursuite inlassable de la lutte contre le terrorisme» qui selon lui «continue son œuvre de destruction et de ruine». «Les rebelles qui veulent revenir vivre parmi nous sont les bienvenus, mais ils doivent le faire maintenant. Ceux qui décident de continuer à se battre se heurteront à nous», a-t-il prévenu. Sur le plan économique, le président sortant s’est félicité de la croissance économique qui a enregistré en 2003 une progression de 6,8% contre moins de 2% lorsqu’il est arrivé au pouvoir. «L’Algérie est à présent un immense chantier et le récent bilan du quinquennat établi par le gouvernement est là pour en témoigner», a-t-il notamment assuré.
Une campagne avant l’heure
Dans la bataille qui va l’opposer le 8 avril prochain à son principal rival, Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika sait d’ores et déjà qu’il peut compter sur le soutien du Rassemblement national démocratique (RND) dirigé par l’actuel chef du gouvernement Ahmed Ouyahia et du Mouvement de la société de la paix (MSP), un parti islamiste modéré qui détient quatre portefeuilles dans l’actuel cabinet. Il a également l’appui du clan des «redresseurs» du FLN hostile à la candidature de Ali Benflis, l’ancien parti unique s’étant scindé en deux camps depuis que l’ancien Premier ministre est devenu son secrétaire général, ainsi que celui de la puissante Organisation nationale des moudjahidine qui regroupe les combattants de la guerre d’indépendance. Et à en croire la presse algérienne, l’influente centrale syndicale de l’Union générale des travailleurs algériens pourrait très bientôt rejoindre ce front du soutien au président-candidat.
Dans ce contexte et avec l’assurance de l’armée de ne pas intervenir dans le scrutin, Abdelaziz Bouteflika apparaît donc comme le grand favori de l’élection présidentielle du 8 avril. D’autant que le président sortant semble avoir débuté sa campagne bien avant l’heure. Plusieurs candidats de l’opposition l’ont en effet accusé de museler les partis politiques et les médias indépendants et surtout d’utiliser les deniers publics pour renforcer sa popularité auprès de ses concitoyens. Et de fait, Abdelaziz Bouteflika sillonne depuis plusieurs mois le pays, distribuant des sommes pharamineuses aux municipalités et aux régions et allant jusqu’à promettre des prêts importants aux fonctionnaires ou encore des aides à la construction que le président assure être effectifs dès le lendemain de l’élection. Ces visites du chef de l’Etat ont en outre été sur-médiatisées par la télévision publique qui semble à l’inverse indifférente à tout ce qui ne concerne pas le candidat-président. La chaîne n’a ainsi consacré que quelques secondes à la candidature d’Ali Benflis.
Face à ses détracteurs qui l’accusent ouvertement de manipuler la présidentielle du 8 avril, Abdelaziz Bouteflika reste pourtant de marbre. Il a ainsi rétorqué dimanche que les Algériens seront libres de choisir n’importe quel candidat. «Si le peuple souhaite que je continue à mettre en œuvre mon programme, très bien. S’il veut le contraire, je respecterai son choix», a-t-il notamment affirmé. En gage de sa bonne foi, le président a même invité des observateurs internationaux à venir superviser le scrutin et appelé tous les partis politiques à participer à une commission électorale nationale spécialement mise en place pour prendre en charge le bon déroulement du vote.
par Mounia Daoudi
Article publié le 23/02/2004