Economie française
Contre la désindustrialisation, l’innovation
Il y a vingt ans près de 25% des salariés étaient employés dans l’industrie. Ils ne sont plus que 15%. Pour lutter contre la désindustrialisation de la France, le président de la République préconise un effort soutenu d’innovation, au plan national et européen. La multiplication des emplois très qualifiés n’est cependant pas sans limite.
Le transfert des industries nécessitant des emplois nombreux, à faible qualification et peu rémunérés, des pays riches vers les pays en développement est considéré, au niveau économique mondial, comme normal, voire inéluctable. Dans cette division internationale du travail les pays développés doivent se concentrer, pour tirer leur épingle du jeu, sur la haute technologie et l’innovation. En attendant, le processus de diminution des emplois industriels en France se poursuit rapidement. L’industrie française emploie aujourd’hui moins de 2,3 millions de salariés contre 5,6 millions en 1976. Le président de la République, qui a fait une priorité pour 2004 de la lutte contre le chômage, a annoncé début janvier un plan d’action contre la désindustrialisation.
De la table ronde organisée à l’Elysée sur ce thème il ressort que, pour lutter contre la concurrence des pays à faible coût de main d’œuvre l’industrie française doit faire un effort d’innovation et de recherche-développement, et ce, afin de rester compétitive. Les grands pays européens comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France sont tombés d’accord pour demander à l’Union européenne un effort financier supplémentaire dans ces domaines.
La prise de position de Jacques Chirac en faveur de la matière grise ajoutée tombe à point nommé alors que les chercheurs français dénoncent une baisse des crédits publics dans les laboratoires et la suppression de centaines d’emplois de jeunes chercheurs. Selon le président de la République la recherche devrait être tournée vers les secteurs d’avenir et faire appel aux universités. Cette politique devrait se traduire dans la prochaine loi d’orientation sur la recherche et notamment l’engagement présidentiel de consacrer 3% du PIB français à la recherche d’ici 2010.
Reconversions difficiles
L’évolution de l’économie française est préfigurée par la région parisienne marquée par une désindustrialisation beaucoup plus rapide que le reste de la France. En Ile-de-France les emplois tertiaires (administrations et services) représentent 82% du total des emplois. Le niveau de formation est en progression constante : 41% des habitants de cette région ont le niveau baccalauréat contre 31% il y a dix ans. Les salaires y sont aussi 37% plus élevés en moyenne qu’en province. Mais, depuis quinze ans, la situation très favorable de l’emploi a subi une dégradation qui la met aujourd’hui au niveau de la moyenne nationale. Des secteurs à forte valeur technologique comme la pharmacie ou les technologies de l’information sont désormais touchées par la crise. Des pays comme la Chine et l’Inde ne sont plus seulement fournisseurs de main d’oeuvre bon marché et sans qualification
De plus, une politique de développement misant sur un emploi très qualifié n’est pas sans limite, ni sans conséquences sociales. Les délocalisations d’industries employant des salariés peu qualifiés comme le textile, l’électroménager, l’électronique grand public et de certains services n’entraînent pas, loin s’en faut, la reconversion automatique des salariés qui en sont issus dans un emploi hautement qualifié. La situation est particulièrement difficile dans le textile où une main d’œuvre majoritairement féminine et peu qualifiée ne trouve pas d’emploi de reconversion. Chaque année des milliers de jeunes quittent également le milieu scolaire sans qualification et, parfois, sans réelles bases pour en acquérir une. Les investissements dans l’industrie, en modernisant l’appareil industriel français, ont permis d’importants gains de productivité qui en créant des emplois de techniciens très qualifiés ont simultanément détruit nombre d’emplois qui ne l’étaient pas.
De la table ronde organisée à l’Elysée sur ce thème il ressort que, pour lutter contre la concurrence des pays à faible coût de main d’œuvre l’industrie française doit faire un effort d’innovation et de recherche-développement, et ce, afin de rester compétitive. Les grands pays européens comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France sont tombés d’accord pour demander à l’Union européenne un effort financier supplémentaire dans ces domaines.
La prise de position de Jacques Chirac en faveur de la matière grise ajoutée tombe à point nommé alors que les chercheurs français dénoncent une baisse des crédits publics dans les laboratoires et la suppression de centaines d’emplois de jeunes chercheurs. Selon le président de la République la recherche devrait être tournée vers les secteurs d’avenir et faire appel aux universités. Cette politique devrait se traduire dans la prochaine loi d’orientation sur la recherche et notamment l’engagement présidentiel de consacrer 3% du PIB français à la recherche d’ici 2010.
Reconversions difficiles
L’évolution de l’économie française est préfigurée par la région parisienne marquée par une désindustrialisation beaucoup plus rapide que le reste de la France. En Ile-de-France les emplois tertiaires (administrations et services) représentent 82% du total des emplois. Le niveau de formation est en progression constante : 41% des habitants de cette région ont le niveau baccalauréat contre 31% il y a dix ans. Les salaires y sont aussi 37% plus élevés en moyenne qu’en province. Mais, depuis quinze ans, la situation très favorable de l’emploi a subi une dégradation qui la met aujourd’hui au niveau de la moyenne nationale. Des secteurs à forte valeur technologique comme la pharmacie ou les technologies de l’information sont désormais touchées par la crise. Des pays comme la Chine et l’Inde ne sont plus seulement fournisseurs de main d’oeuvre bon marché et sans qualification
De plus, une politique de développement misant sur un emploi très qualifié n’est pas sans limite, ni sans conséquences sociales. Les délocalisations d’industries employant des salariés peu qualifiés comme le textile, l’électroménager, l’électronique grand public et de certains services n’entraînent pas, loin s’en faut, la reconversion automatique des salariés qui en sont issus dans un emploi hautement qualifié. La situation est particulièrement difficile dans le textile où une main d’œuvre majoritairement féminine et peu qualifiée ne trouve pas d’emploi de reconversion. Chaque année des milliers de jeunes quittent également le milieu scolaire sans qualification et, parfois, sans réelles bases pour en acquérir une. Les investissements dans l’industrie, en modernisant l’appareil industriel français, ont permis d’importants gains de productivité qui en créant des emplois de techniciens très qualifiés ont simultanément détruit nombre d’emplois qui ne l’étaient pas.
par Francine Quentin
Article publié le 20/02/2004