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Politique française

Chirac agacé par l’axe Raffarin-Sarkozy

La constitution d’un axe Raffarin-Sarkozy entre le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur pour prendre la direction de l’UMP et constituer un nouveau gouvernement après les élections régionales agace dans les rangs de la formation présidentielle comme à l’Elysée. Au «château» on rappelle la place prééminente du président de la République en ce domaine.
Des «confidences» de Jean-Pierre Raffarin parues dans la presse ont laissé entendre que le Premier ministre préparait pour le lendemain des élections régionales, les 21 et 28 mars, un remaniement ministériel destiné à donner un «nouvel élan» à son action à la tête du gouvernement. De même, on a cru comprendre que le Premier ministre menait des discussions avec Nicolas Sarkozy sur la succession de Alain Juppé à la tête de l’UMP à compter de novembre prochain.

Le président de la formation qui soutient Jacques Chirac a en effet annoncé son retrait de la direction de l’UMP au congrès prévu en novembre après sa condamnation en première instance à 18 mois de prison et 10 ans d’inéligibilité. Et, depuis fin janvier, date de sa condamnation, les grandes manœuvres sont commencées pour le remplacer en évitant, du côté des partisans de Jacques Chirac les plus inconditionnels que la place revienne toute cuite à Nicolas Sarkozy. C’est à ces proches du chef de l’Etat qu’on attribue le mot d’ordre «tout sauf Sarkozy».

Il n’en fallait pas plus que les propos rapportés du Premier ministre pour qu’on évoque l’hypothèse d’un axe Raffarin-Sarkozy, destiné à constituer un «ticket» lors de l’élection à la présidence de l’UMP. Rapidement à l’Elysée on a souligné qu’un remaniement était de la seule compétence du président de la République et qu’il n’était par ailleurs pas d’actualité car les élections régionales et cantonales n’avaient pas d’enjeu national et étaient donc sans conséquence gouvernementale.

La parole aux militants

Voire, Jacques Chirac a réaffirmé qu’il s’en tiendrait au non-cumul des mandats entre des fonctions ministérielles et un exécutif local. Or, 19 ministres sont candidats à ces élections et certains d’entre eux pourront être amenés à opter entre leur maroquin et une présidence de conseil régional ou général. C’est d’ailleurs le cas du ministre de l’Intérieur possible candidat à la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine, en région parisienne.

Rectifiant quelque peu le tir, Jean-Pierre Raffarin s’est exprimé publiquement lors d’un meeting électoral invitant la majorité, lui qui en est le chef, à ne pas se «perdre dans de faux débats et des attitudes politiciennes». Il a appelé également les militants à ne se livrer à aucune exclusive contre personne au sein de l’UMP.

Nicolas Sarkozy n’a pas manqué de saisir la perche qui lui était ainsi tendue pour mettre ses adversaires au sein de l’UMP en garde contre la tentation de régler sans lui la succession de Alain Juppé. Fort de sa forte popularité parmi les militants de base de cette organisation il a souligné que «chacun doit pouvoir prendre la parole dans notre mouvement, le choix des militants doit y être libre, les militants ont acquis des droits il n’est du pouvoir de personne de leur retirer».



par Francine  Quentin

Article publié le 23/02/2004