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Côte d''Ivoire

Veillée d’armes

Le PDCI, le RDR, l’UDPCI et les Forces nouvelles maintiennent leur volonté de manifester à Abidjan le 25 mars pour dénoncer, «les blocages orchestrés par le président Laurent Gbagbo contre l’application des accords de Marcoussis et Accra II», disent-ils. Les partisans du pouvoir pensent tout le contraire et attendent que l’autorité de l’Etat s’exerce.
Alors que le ton monte dans les deux camps, le président de la République a choisi de s’adresser directement aux Ivoiriens dans un discours radio-télévisé, le 23 mars. Laurent Gbagbo prenant le peuple à témoin s’est livré à un exercice de récit chronologique des derniers événements qui montrent bien que l’attitude de certains politiques «relève d’une volonté manifeste de défiance à l’égard de l’autorité de l’Etat», a-t-il déclaré. Il reproche aux initiateurs de la manifestation de l’avoir programmée avant même de déposer un mémorandum de revendications.

S’agissant «des dysfonctionnements et des blocages du processus d’application des accords de Marcoussis et d’Accra II» Laurent Gbagbo a énuméré dans le détail les derniers textes de lois transmis à l’Assemblée nationale, qui lui servent d’arguments pour rejeter entièrement les accusations des partis signataires de la manifestation du 25 mars. «J’appelle tout le monde à la raison, notamment à renoncer à des actions dont les conséquences risquent de compromettre gravement les avancées du processus de paix», a-t-il conclu.

La CEDEAO inquiète

Côté manifestants, le ton est toujours à la fermeté. Djédjé Mady, le secrétaire général du PDCI et président de la coordination des manifestants, rappelle quant à lui le maintien de la manifestation malgré les dispositions prises par le président de la République pour l’interdire. Il annonce également que «la marche pacifique sera suivie d’un grand meeting à la place de la République au Plateau», en appelant les médias à massivement couvrir l’événement.

La volonté des uns et des autres d’en découdre inquiète la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), dont le président en exercice et président du Ghana, John Kufuor, s’est d’ailleurs rendu à Abidjan pour tenter de calmer les esprits. Il a prévu de rencontrer tous les acteurs du bras de fer, du président ivoirien aux représentants des partis signataires de l’appel à la manifestation en passant par le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire et président du comité de suivi des accords de Marcoussis et Accra II. Le ministre nigérian des Affaires étrangères est aussi attendu à Abidjan pour essayer, avec le président du Ghana, de désamorcer la bombe qui menace d’exploser à tout moment.

Ecouter également:

Laurent Gbagbo s’exprime à la radio-télévision ivoirienne (extraits –23 mars 2004, 0’53’’).



par Didier  Samson

Article publié le 24/03/2004