Chypre
Référendum mal parti
Rauf Denktash (leader de Chypre-nord, turque) et Tassos Papadopoulos, président chypriote-grec -ici à l'ONU- ont tous deux appelé à voter non au référendum voulu par Kofi Annan.
(Photo: AFP)
(Photo: AFP)
Le président chypriote grec Tassos Papadopoulos va voter «non» au référendum du 24 avril sur le plan de réunification de Chypre proposé par l’ONU. Et il encourage ses compatriotes à en faire autant.
Mécontent et hésitant à l'issue des négociations, Tassos Papadopoulos avait déclaré qu'il voulait étudier la version définitive du plan avant de se prononcer. Le temps de réflexion qu'il s'est accordé n'a pas assoupli sa position bien au contraire. C'est une charge féroce que lance le président chypriote grec contre le plan Annan à quinze jours du scrutin. Il invite ses compatriotes à dire «non» pour défendre leur droit, leur histoire et leurs valeurs morales.
Tassos Papadopoulos est allé encore plus loin en jugeant le plan impraticable et en décrétant qu'il mettait en cause la sécurité des chypriotes grecs. Exactement les mêmes arguments que son homologue chypriote turc, Rauf Denktash. Ce dernier parce que la présence militaire turc, considérable aujourd'hui avec 40 000 soldats stationnés dans le nord de l'île, passerait à 650 soldats seulement. Le premier parce qu'il considère que l'armée chypriote-grecque serait démantelée.
D'après les sondages d'opinion, les Chypriotes-grecs, qui entreront de toute façon dans l'Union européenne, s'apprêtent de toute façon à voter «non», alors que du côté turc on dénombre près de 60% d’intention en faveur du «oui». Pour que le plan de réunification soit mis en œuvre, il faudrait que le «oui» soit majoritaire dans les deux parties de l'île.
par Béatrice Leveillé
Article publié le 08/04/2004 Dernière mise à jour le 08/04/2004 à 14:24 TU