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Pétrole

L’Opep augmente ses quotas de production

L'Opep veut stopper la chute du prix du baril d'or noir.  

		(Photo: AFP)
L'Opep veut stopper la chute du prix du baril d'or noir.
(Photo: AFP)
Les pays exportateurs de pétrole ont décidé de relever leurs quotas de production de 2 millions de barils par jour, au 1er juillet, et de procéder à une nouvelle augmentation de 500 000 barils par jour à partir du 1er août afin de tenter d’enrayer la flambée des cours.

Les membres de l’Opep, réunis à Beyrouth, ont annoncé une augmentation de leurs quotas de production de 23,5 millions de barils par jour à 25,5 millions de barils par jour, dès le 1er juillet. Ce relèvement du plafond de production, négocié entre les membres de l’Opep, sera suivi d’un nouveau coup de pouce de 500 000 barils par jour à partir du 1er août. D’ici là, l’Opep aura eu le temps de tester l'impact de cette ouverture contrôlée des vannes sur le marché pétrolier.

L’objectif du cartel pétrolier est de rassurer les consommateurs sur les quantités de pétrole disponibles sur le marché afin de freiner l’envolée des cours du brut, liée avant tout à l’insécurité dans les régions de production du Proche-Orient et à la faiblesse des réserves américaines qui poussent à la spéculation.

Ce geste de bonne volonté de l’Opep, menée par l’Arabie saoudite, reste cependant largement «psychologique» car on évalue à plus de 2 millions de barils par jour les dépassements actuels de quotas de production des pays membres et ce, depuis déjà de longs mois. Le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi estimait, à l’ouverture de la réunion ministérielle de Beyrouth, que la production effective des dix membres de l’Opep, sans l’Irak, s’est maintenue à 26 millions de barils par jour depuis début 2004. L’Irak, en raison de sa situation particulière de pays en reconstruction de son industrie pétrolière, n’est pas tenu pour l’instant de respecter un quota de production.

Des quotas très théoriques

L’Arabie saoudite, qui dispose de larges capacités de production inexploitées, a déjà fait savoir qu’elle pourrait fournir le marché en quantité aussi importante que nécessaire. Le premier exportateur pétrolier du monde est directement intéressé au rétablissement de la confiance en sa stabilité économique et politique après les attentats perpétrés contre les compagnies pétrolières étrangères sur son territoire. Les Emirats arabes unis sont également disposés à mettre leurs capacités de production excédentaires à contribution, sans tenir compte des quotas. Dès lors les engagements de production concertée pris par l’Opep dans le cadre de cette réunion ministérielle apparaissent des plus théoriques.

Toutefois, l’Iran, opposé à une trop large ouverture des vannes pétrolières, comme le Venezuela, a précisé que l’augmentation prévue le 1er août pourrait être annulée si l’Opep constatait une baisse trop importante des cours lors de sa prochaine réunion à Vienne en Autriche le 21 juillet. Cela signifierait que l’action décidée par l’Opep aurait été efficace. Mais, à l’annonce du relèvement des plafonds de production par l’Opep les cours du pétrole réagissait peu et les cours restaient orientés en légère hausse. Les opérateurs s’attendaient probablement à une augmentation plus substantielle de la production et les cours se maintenaient autour de la barre jugée symbolique des 40 dollars le baril.

Les membres de l’Opep ont fixé entre 22 et 28 dollars le baril la fourchette de prix raisonnable à la fois pour les producteurs et les consommateurs. Mais l’Iran pousse, au sein du cartel pétrolier, à un relèvement de ces limites, de 28 à 34 dollars le baril, affirmant que les consommateurs sont en mesure de le supporter.



par Francine  Quentin

Article publié le 03/06/2004 Dernière mise à jour le 03/06/2004 à 14:59 TU