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Chronique des matières premières

«Cher ami, votre pétrole est trop cher...»

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)

C’est presque sûr, les pays de l’Opep vont augmenter leur production. La décision pourrait être annoncée à Amsterdam où se tient à partir de ce samedi une conférence internationale sur le pétrole. Les dirigeants de l’Opep et ceux des pays consommateurs seront là. On sait déjà que le secrétaire américain à l’Energie Spencer Abraham s’entretiendra en privé avec le ministre saoudien du Pétrole. On imagine déjà le dialogue. «Cher ami, dira l’Américain, les prix du pétrole sont trop élevés. Vous devez augmenter votre production.» «On veut bien, cher ami, répondra le Saoudien. Mais notre production est déjà très élevée et nous ne sommes pas convaincus que l’augmenter fasse baisser les prix». L’ équation est difficile à résoudre. L’Opep dépasse déjà largement son plafond officiel de production, deux millions de barils de plus par jour. Aux Etats-Unis, les stocks de brut se reconstituent peu à peu. Ils sont certes encore à de faibles niveaux mais à leur plus haut depuis près de deux ans. Pourtant, les prix ne baissent pas. A Londres, le baril de brent évolue autour des 37 dollars. Pour les dirigeants de l’Opep, cette flambée ne doit pas grand chose à leur gestion de l’approvisionnement mondial. Ils mettent en cause la situation au Proche-Orient et les menaces qui pèsent potentiellement sur les approvisionnements du golfe persique en raison de l’échec de la politique américaine dans la région. Le ministre quatarien de l’Energie estimait il y a quelques jours que sur les 36 à 40 dollars que vaut le baril de pétrole, huit sont dus aux inquiétudes des opérateurs. La hausse de la production, estiment les dirigeants de l’Opep, ne fera pas disparaître ce facteur de risque. Pourtant, les Saoudiens sont prêts à exporter plus. Ils ont déjà affrété un nombre de tankers supérieurs à la normale pour le mois de juillet prochain. Mais cette décision sera politique et pas économique. Ce sera une concession aux pays consommateurs, pas une décision motivée par l’équilibre de l’offre et de la demande.

Le soja chute

Sur le marché des oléagineux, à Chicago, le soja a enregistré une très forte baisse ces derniers jours. La chute est supérieure à 10%. Le boisseau de soja ne vaut plus que neuf dollars. Le ministère américain de l’Agriculture vient en effet de publier ses estimations pour la récolte d’octobre prochain. Ces prévisions sont basées sur les intentions des agriculteurs. Ils ont l’intention de plante beaucoup de soja. Leur récolte devrait progresser de 23%. Le soja se vend très cher. Les prix étaient jusqu’à ces derniers jours à leur plus haut niveau depuis 15 ans et ils restent très élevés, malgré le récent repli.

Et puis en bref, toujours la Chine dont la production d’acier ne faiblit pas. Selon l’Organisation mondiale de l’acier, les sidérurgistes chinois ont produit 81 millions de tonnes d’acier au cours des quatre premiers mois de l’année. C’est 24% de plus qu’en 2003. Pékin tente de freiner le mouvement. Il est encore trop tôt pour en voir les résultats.


par Jean-Pierre  Boris

[21/05/2004]

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