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G8

Sea Island, sommet de la réconciliation

Les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 se retrouvent cette année aux Etats-Unis. 

		(Photo : AFP)
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 se retrouvent cette année aux Etats-Unis.
(Photo : AFP)
Le 30ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des huit pays les plus industrialisés se tient du 8 au 10 juin aux Etats-Unis dans un contexte de réconciliation entre partisans et opposants à l’intervention en Irak et d’embellie économique. Climat beaucoup plus favorable, donc, qu’au précédent sommet d’Evian (France) en 2003.

L’atmosphère a bien changé, à l’ouverture du sommet du G8 à Sea Island au sud-est des États-Unis, depuis juin 2003, date à laquelle le sommet des pays les plus industrialisés se déroulait, en France, en plein contrecoup des divergences entre ses membres à propos de la guerre en Irak. Il y a un an, la reprise économique n’en était encore qu’à l’état d’espoir et la Russie, pas encore accueillie au titre de huitième pays le plus industrialisés, n’était autorisée à rejoindre ses pairs qu’en deuxième partie de la rencontre. Ce n’est plus le cas et désormais on ne parle plus de G7, ni de G7 + 1 comme par le passé, mais bien de G8 regroupant Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie.

Cette année l’Irak sera encore et toujours au centre des discussions, mais la réconciliation entre les États-Unis et la France, tête de file des opposants à l’intervention américano-britannique, a déjà eu lieu, ce week-end, sur les plages de Normandie pendant les commémorations du 60ème anniversaire du débarquement allié de juin 1944. Il est vrai que les difficultés rencontrées par les Américains depuis leur victoire militaire en Irak les ont rendus plus accessibles aux critiques de la communauté internationale. L’accord intervenu sur une nouvelle résolution de l’ONU concernant le transfert de souveraineté à l’Irak en est la preuve. Le président irakien par intérim Ghazi al-Yaouar sera reçu par le président Bush en marge du sommet du G8.

La question de la reconstruction de l’Irak devrait donc être envisagée dans une ambiance plus sereine même si l’étendue des annulations de dettes fait encore problème. Les Etats-Unis souhaiteraient un effacement de 90% de l’ardoise tandis que la France, qui figure parmi les plus gros créanciers du régime de Saddam Hussein, préférerait une annulation de 50% eu égard à la richesse pétrolière du pays. La question du pétrole, justement, qui aurait pu faire l’objet de discussions inquiètes entre les pays les plus industrialisés, et donc gros consommateurs d’énergie, est, depuis quelques jours, moins aiguë. La décision de l’OPEP d’ouvrir plus largement les vannes a réussi à rassurer en partie les marchés, entraînant un recul des prix du baril qui avaient flambé. La reprise économique mondiale semble cette fois bien partie et les États-Unis pensent que la vigueur de la croissance est suffisante pour absorber un prix du pétrole plus élevé. L’Europe, où la reprise est plus molle, devra répondre aux conseils pressants des États-Unis de mettre en place des réformes structurelles plus libérales pour rattraper le rythme des autres continents.

Priorité à la sécurité internationale

Comme hôte du sommet du G8, les États-Unis ont mis à l’ordre du jour leur projet de Grand Moyen-Orient, initiative encore floue de réformes économiques et politiques dans une vaste région allant du Maghreb à l’Afghanistan. Les autres membres du G8 sont assez sceptiques et ils entendront avec intérêt les dirigeants des pays concernés qui ont été invités : Afghanistan, Algérie, Bahreïn, Jordanie, Turquie, Yémen. En revanche, l’Egypte, la Tunisie et l’Arabie saoudite ont décliné l’invitation américaine, en signe de désapprobation.

Au titre de priorité pour les États-Unis figurent aussi la sécurité internationale et la lutte contre le terrorisme qui sera au centre des discussions de mercredi. L’objectif est de rassembler les efforts fournis par les différents pays en un vaste partenariat portant sur le contrôle des voyageurs et la lutte contre les armes de destruction massive.

Enfin plusieurs présidents africains, représentant l’Afrique du sud, l’Algérie, le Ghana, le Nigeria, l’Ouganda et le Sénégal ont été invités à rencontrer les chefs d’Etat et de gouvernement du G8 sur les moyens de lutter contre la pauvreté. Cette question est à l’ordre du jour des sommets du G8 qui se succèdent d’année en année et, cette fois encore, on en attend peu de résultats concrets. nis pensent que uni



par Francine  Quentin

Article publié le 08/06/2004 Dernière mise à jour le 09/06/2004 à 09:49 TU

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Journaliste à RFI, envoyé spécial au sommet du G8

«Ce sommet est organisé sur une île, isolée du continent au bout d'une série de ponts infranchissables... La question irakienne est encore au centre des préoccupations...»

[09/06/2004]

André Azoulay

Conseiller du roi du Maroc, Mohammed VI

«La vraie priorité est de trouver une issue aux drames que connait la région. Tout le monde est d'accord pour que la paix se fasse...et rien ne se passe.»

[09/06/2004]

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