Madagascar
Visite-éclair du président français
(Photo : AFP)
De notre correspondant à Madagascar
Avant la baignade dans les eaux de l’Ile de la Réunion, pour ses vacances, Jacques Chirac s’est autorisé un bain de foule à Madagascar. Le chef de l’État est le troisième président français à venir sur la Grande Ile de l’Océan indien, après Charles de Gaulle en 1958, et François Mitterrand en 1989.
Pour cette visite de quelques heures, le président français a eu droit à un accueil chaleureux, aussi bien de la part de son homologue malgache, Marc Ravalomanana visiblement fier de recevoir Jacques Chirac, que de la part de la population. Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient massées le long de la route, avec des drapeaux français et malgaches, pour saluer les deux présidents de la République. Les deux hommes ont inauguré, dans le quartier populaire d’Anosibe, une route réhabilitée grâce à l’aide financière de l’Agence française de développement. C’est à cette occasion que Jacques Chirac s’est livré à cet exercice du bain de foule qu’il affectionne particulièrement. Les deux délégations se sont ensuite rendues au Palais présidentiel, pour un entretien en tête-à-tête et un déjeuner de travail. Jacques Chirac et son épouse ont quitté la Grande Ile en milieu d’après-midi, pour rejoindre l’Ile voisine de la Réunion.
Malaise dissipéCette visite-éclair du chef de l’État français a été l’occasion pour les deux parties, malgache et française, de rappeler les liens historiques et d’amitié qui unissent les deux pays. Ces liens ont pourtant été malmenés en 2002, lors des événements politiques qui ont secoué la Grande Ile. Une large partie de l’opinion publique reprochait alors à la France de tarder à accepter Marc Ravalomanana comme le président officiel de Madagascar. Ce malaise s’est visiblement dissipé dans les mois qui ont suivi. Ce qui fait dire à Jacques Chirac que dorénavant, « nous regardons vers l’avenir. Ensemble. » Le président malgache confirme : « les relations franco-malgache sont au beau fixe. »
Le dossier des dignitaires de l’ancien régime au pouvoir, dont l’ex-président Didier Ratsiraka, exilés en France depuis 2002, a été à peine abordé. Tout juste Jacques Chirac a-t-il précisé : « La tradition et la loi française supposent la plus parfaite discrétion. Il est évident que si cette discrétion n’était pas respectée, la France en tirerait toutes les conséquences. Elle ne peut accepter d’avoir sur son territoire des gens qui militent d’une façon ou d’une autre contre un pays pour lequel la France entretient par ailleurs des relations fraternelles ».
Paris est toujours le premier partenaire bilatéral d’Antananarivo. Pour autant, le chef de l’État français s’est engagé à aider encore plus Madagascar dans ses efforts pour sortir de la pauvreté. Ainsi, Jacques Chirac a évoqué l’idée d’une possible annulation de la dette malgache vis-à-vis de la France, peut être dans les prochains mois.
Les deux présidents vont se revoir bientôt, puisque Jacques Chirac reviendra à Madagascar en mars 2005 pour une visite officielle.
par Olivier Péguy
Article publié le 27/07/2004 Dernière mise à jour le 28/07/2004 à 12:11 TU