Soudan

Menace sur les réfugiés de Kalma au Darfour

Le camp de Kalma au Darfour, ou vivent 70 000 réfugiés.
(Photo : AFP)

Au Darfour, le libre accès de l'aide humanitaire est à nouveau mis en cause. Un camp de réfugiés situé dans le Darfour-Sud est totalement encerclé depuis 4 jours par les forces soudanaises. Les ONG (organisations non gouvernementales) ont été expulsées du camp, ce qui met en danger les populations qui s'y entassent.

Kalma, 70 000 réfugiés, un camp de réfugiés au Darfour-Sud. C'est l'un des camps les plus importants de la région. Il est aussi réputé pour être l'un des plus instables.

Jeudi dernier, une installation de l’organisation Care International a été saccagée lors d'un très violent affrontement entre réfugiés qui assistaient à une formation sur l'hygiène.

L'un des participants à cette formation a été battu à mort par les autres réfugiés après avoir été identifié comme un Janjawid responsable de la destruction de village.

Les autorités soudanaises ont pris prétexte de cet incident pour « faire le ménage ». Deux responsables de Care International, un Kenyan et un Géorgien, ont été interpellés pendant 48heures. Et le camp a été totalement bouclé par la police locale.

Aucune aide médicale depuis quatre jours

Ni les ONG, ni les agences onusiennes, ni les observateurs de l'Union africaine n'y ont plus accès. Cela fait quatre jours que plus aucune aide, médicale ou alimentaire, n'est parvenue aux dizaines de milliers de réfugiés de Kalma.

Alarmé par la situation, l'émissaire de l'ONU au Soudan a rappelé Khartoum à ses engagements d'assurer le libre accès de l'aide humanitaire. L'ONU avait rapporté samedi des cas de viols dans les camps par des policiers soudanais chargés en principe d'assurer la sécurité des réfugiés.

L'opposition soudanaise, de son côté, dénonce un recyclage de miliciens janjawid dans l'armée et la police.

par Sylvain  Biville

Article publié le 16/08/2004 Dernière mise à jour le 16/08/2004 à 15:36 TU