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Irak

Affrontements autour du mausolée de l’imam Ali

Le mausolée de l'Imam Ali où sont toujours retranchés Moqtada Al-Sadr et ses partisans. 

		(Photo : AFP)
Le mausolée de l'Imam Ali où sont toujours retranchés Moqtada Al-Sadr et ses partisans.
(Photo : AFP)
En Irak, la crise n’est toujours pas dénouée dans la ville sainte chiite de Najaf. Les négociations pour le transfert du contrôle du mausolée de l’imam Ali entre les autorités irakiennes et le chef radical chiite Moqtada al-Sadr sont suspendues. La figure emblématique des chiites irakiens, l'ayatollah Ali Sistani, poserait des conditions avant de prendre en main le sanctuaire chiite. Sur le terrain, de nouveaux affrontements ont éclaté, dimanche 22 août à Najaf, entre les milices chiites et les soldats américains, tandis que l’inquiétude grandit quant au sort de plusieurs journalistes occidentaux disparus, depuis quelques jours en Irak. Deux Français, notre confrère de Radio France Internationale, Christian Chesnot, Georges Malbrunot du Figaro et un Italien du journal le Diario, Enzo Baldoni.

En Irak, l’imbroglio continue dans la ville sainte de Najaf, où les miliciens du chef radical chiite Moqtada al-Sadr sont toujours retranchés dans le mausolée de l’imam Ali, leur place forte. Le sort de ce lieu sacré reste encore incertain puisque de violents affrontements se sont produits, dimanche 22 août, entre l’armée du Mehdi, la milice de Moqtada al-Sadr et l’armée américaine dans le secteur. Les miliciens chiites ont attaqué à coup de mortier des chars américains postés à environ 300 mètres du sanctuaire, ces derniers ont riposté à coup de canon. Quelques heures plus tôt, des avions de guerre américains avaient pilonné des positions tenues par les miliciens chiites dans le centre de la ville.

Les nouveaux affrontements sont survenus après qu’un porte-parole de Moqtada al-Sadr, Ahmed Chaibani, eut annoncé la suspension du transfert du contrôle du mausolée de l’iman Ali. Le gouvernement intérimaire irakien exige que les partisans de Moqtada al-Sadr quittent le mausolée, l'un des grands lieux saints du chiisme, et déposent leurs armes pour mettre fin aux combats qui les opposent aux forces américaines et irakiennes. Mais les négociations sur ce transfert butent sur différentes questions de procédure. Les partisans de Sadr se sont entendus cette fin de semaine, avec la plus haute autorité religieuse chiite, l’ayatollah Ali Sistani pour lui remettre les clés du mausolée mais ce dernier a posé des conditions pour les recevoir.

Inquiétude pour des journalistes

Le bureau de l’ayatollah Ali Sistani a notamment exigé «qu’il n’y ait plus personne dans l’enceinte du mausolée, que toutes les portes soient fermées, à l’intérieur comme à l’extérieur, et que les clés soient remises dans une enveloppe cachetée». Sur place à Najaf, une délégation du bureau de l’ayatollah Sistani doit également procéder à «un inventaire des biens du mausolée pour s’assurer que rien n’a été endommagé avant de récupérer les clés». En effet, le mausolée de l’imam Ali contient une énorme quantité de bijoux extrêmement précieux et d'offrandes apportés par des pèlerins venus du monde entier.

De violents accrochages ont eu également lieu à Koufa, ville voisine de Najaf, entre partisans de Moqtada al-Sadr et forces américaines, faisant un mort et douze blessés. A Hilla, dans le sud du pays, un soldat polonais a été tué et six blessés samedi par l’explosion d’une voiture piégée déclenchée à distance au passage de leur convoi, a déclaré un porte-parole de l’armée polonaise. Cette semaine, deux soldats polonais ont déjà été tués et cinq blessés à Hilla dans un accident de voiture provoqué par des tirs, au lendemain d’une attaque au mortier contre la base polonaise de Babylone qui a fait sept blessés.

Par ailleurs, on est sans nouvelles de plusieurs journalistes occidentaux disparus depuis quelques jours en Irak. Deux Français, notre confrère de Radio France Internationale (RFI), Christian Chesnot et Georges Malbrunot du quotidien Le Figaro, actuellement en reportage en Irak, n'ont plus contacté leur rédaction depuis jeudi soir. La direction de l'information de RFI et celle du Figaro ont fait part de leur inquiétude. Pour sa part, le ministère français des Affaires étrangères a souligné que son ambassade à Bagdad était «mobilisée depuis la journée de vendredi pour essayer de trouver des informations suite à la disparition» des deux journalistes Français, mais les recherches pour l’instant sont restées vaines. Enzo Baldoni, un reporteur italien indépendant qui couvrait les événement de Najaf pour le Diario, basé à Milan, est également porté disparu depuis jeudi. Le ministère italien des Affaires étrangères n'exclut pas une prise d'otage pour l’instant.



par Myriam  Berber (avec AFP)

Article publié le 22/08/2004 Dernière mise à jour le 22/08/2004 à 11:50 TU